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Le constat alarmant de l'Insee sur le retard en sixième

12,3 % des élèves qui font leur première entrée en sixième ont au moins un an de retard, selon une étude publiée aujourd'hui.

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 2 sept. 2014 à 01:01

C'est une nouvelle étude qui souligne les difficultés de l'école à relever le défi des inégalités scolaires. A l'heure où la nouvelle ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, lance la réforme de l'éducation prioritaire auprès de 102 collèges et 750 écoles (organisation différente du temps des enseignants, recrutement de nouveaux formateurs en 2015...), une étude de l'Insee indique à quel point le milieu social et le voisinage sont déterminants pour la réussite des élèves qui entrent en sixième.

L'étude porte sur 795.000 élèves qui ont fait leur première rentrée en classe de sixième en 2011. « Parmi les primo-entrants en sixième, 12,3 % avaient au moins un an de retard », note l'Insee. Ce chiffre cache d'énormes disparités. Il rappelle surtout que l'école française accompagne les inégalités scolaires sans parvenir à les éliminer.

Derrière le chiffre de 12,3 %, l'Insee mesure ainsi « des écarts très marqués » entre les élèves de nationalité française et ceux de nationalité étrangère. Près du tiers de ces derniers entrent en sixième avec un retard d'au moins un an. La proportion d'élèves en retard varie de 3,6 % dans les milieux très favorisés à 20,5 % dans les milieux défavorisés. Parmi les élèves boursiers, 21,1 % sont en retard. « Plus le milieu social est élevé, moins les élèves ont de risques d'être en retard », écrit l'Insee. De fait, les élèves qui habitent en zone urbaine sensible ont deux fois plus de risques d'être en retard (21,7 %) que ceux qui résident en dehors de ces zones (11,6 %).

Décrochage

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L'écart varie aussi du simple au double entre l'académie de Paris et les départements d'outre-mer. En métropole, l'académie de Lille (14,8 % d'élèves en retard) et les académies méditerranéennes (hors Nice) enregistrent les taux de retard les plus élevés. A l'inverse des académies de l'Ouest (Rouen, Rennes, Nantes, Bordeaux), de Grenoble ou de Strasbourg. Avec 9,4 %, l'académie de Paris est celle qui a le plus faible taux de retard, tandis que l'académie de Créteil affiche plus de 14 %. A chaque fois, la proportion d'élèves en retard diminue lorsque la part des milieux favorisés augmente.

Ces indicateurs en rappellent d'autres, plus inquiétants encore, que l'Insee mettait en avant dans son « Portrait social » de la France en novembre dernier : un quart des jeunes entrés en sixième en 1995 « décrochent » et ne terminent pas leur formation dans l'enseignement secondaire.

M.-C. C.

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