78 moutons sacrifiés et un millier de fidèles à la mosquée

  • Les abattoirs de Montauban : terminus pour ces moutons promis au sacrifice.
    Les abattoirs de Montauban : terminus pour ces moutons promis au sacrifice. Photo DDM C.L
Publié le , mis à jour
Pierre Mazille.

Le sacrifice du mouton reste le marqueur de cette grande fête musulmane. Les abattoirs ont été mis à contribution pour que les sacrificateurs puissent opérer selon le rite… Hier était le jour de l'Aïd pour les fidèles musulmans

La mosquée étriquée a déplacé la grande prière matinale de l'Aid Al Adha (1) sur le trottoir de l'avenue Chamier. Hier matin, près d'un millier de fidèles s'est ainsi retrouvé dans et aux abords de ce lieu de culte musulman promis à un déménagement par Mme Barèges lors de la dernière campagne électorale. En attendant, deux policiers municipaux ont veillé au bon déroulement de la prière qu'une partie des fidèles a suivi sur des tapis installés à même le trottoir de l'avenue, débordant parfois sur la chaussée en dépit d'une circulation soutenue.

Abattoirs autorisés

Cet inconfort n'a semble-t-il pas contrarié la ferveur des fidèles au matin de cette grande fête religieuse, sorte de «Noël» musulman où l'on prie, partage le mouton, et où l'on offre des cadeaux aux enfants. Des fidèles ont ensuite rejoint les abattoirs où la veille, ils avaient déposé le mouton (acheté chez des éleveurs de la région) promis au sacrifice ce samedi matin. La préfecture avait demandé aux abattoirs de Montauban d'ouvrir leurs installations aux fidèles (qui devaient s'acquitter d'une somme de 32 €) afin d'éviter les abattages clandestins tant décriés. Une option saluée par les fidèles. Pas forcément par les abattoirs obligés de mobiliser du personnel un samedi. La préfecture avait fixé à 250 le nombre maximum de moutons à tuer dans le cadre de cette fête. «L'an dernier nous n'avions reçu que 70 moutons. Cette année ce devrait être encore moins», prédisait vendredi le directeur. En réalité, 78 moutons ont été égorgés selon le rite musulman hier matin au sein des abattoirs montalbanais, «mais un certain nombre de bêtes ne transite pas par ces abattoirs autorisés», croit savoir un employé.

Un sacrifice suit l'autre

Ces abattages rituels sous contrôles vétérinaires ont été assurés par trois «sacrificateurs» musulmans formés à cette tâche rituelle. «Il y a une façon très précise de trancher la bête qui ne doit jamais voir le couteau ni le sang», explique Houssine Babaya l'un des opérateurs.

Un coup de lame précis accompagné de la phrase rituelle «au nom de dieu» suivi d'un lavage à grande eau… Un sacrifice suit l'autre.

L'animal était ensuite dépecé, carcasse et viande séparées… Les fidèles pouvaient alors récupérer le tout pour partager le mouton sacrifié le jour même… comme le veut la tradition musulmane.

(1) L'Aid-al-Adha (ou Aid-al-Kabir) est la fête la plus importante de l'islam. Elle évoque la soumission d'Ibrahim quand il accepte d'égorger son fils unique Ismaël sur l'ordre de Dieu. Ce dernier qui voulait tester la foi d'Ibrahim lui offrira finalement un mouton à sacrifier.