Julian Assange tient parole. Le fondateur de WikiLeaks avait promis, début octobre, de diffuser, d’ici à l’élection présidentielle américaine du 8 novembre, un flux continu de courriels privés mettant en lumière à la fois la duplicité des positions de la candidate démocrate, Hillary Clinton, et les coulisses de sa campagne électorale.
Depuis le 7 octobre, chaque jour apporte ainsi son lot de révélations plus ou moins croustillantes tirées de la correspondance de John Podesta, ancien chef de cabinet de la Maison Blanche sous Bill Clinton et aujourd’hui directeur de campagne de l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama.
Les premières fuites sont passées quelque peu inaperçues, toute l’attention des médias se portant sur l’enregistrement de 2005 dans lequel Donald Trump tient des propos obscènes sur les femmes, un document qui est en train de torpiller la campagne du candidat républicain.
Mais, mardi 11 octobre, une troisième série de courriels a été diffusée. La quotidienneté avec laquelle WikiLeaks distille ses informations et la nervosité, pour ne pas dire la panique, que cela suscite dans l’entourage de Mme Clinton montrent que ces révélations sont en train, à leur tour, de perturber la stratégie de la candidate démocrate. Celle-ci dispose toutefois d’une confortable avance – de 9 points – sur son adversaire, selon un sondage Wall Street Journal-NBC publié mardi.
Digne de « House of Cards »
Le porte-parole de Mme Clinton, Brian Fallon, accuse ainsi M. Assange de « comploter avec le gouvernement russe pour aider Trump ». « Les médias doivent arrêter de traiter WikiLeaks comme quelque chose du ressort de la liberté d’informer », a-t-il lancé, lundi, tandis que la correspondance de M. Podesta était reprise en boucle par les médias.
Pourtant, le goutte-à-goutte organisé par WikiLeaks n’est pas près de s’arrêter : la structure créée par Julian Assange affirme détenir plus de 50 000 courriels qui dévoilent les arrière-cuisines de la campagne de Mme Clinton au gré des échanges de ses collaborateurs.
On se croirait plongé dans le scénario d’un épisode de la série « House of Cards ». On y apprend ainsi que sa fille, Chelsea, a un comportement « d’enfant gâtée ». On découvre les réticences de la candidate démocrate à utiliser le terme d’« Américain ordinaire » dans ses discours ou bien encore les conseils du patron de Starbucks qui trouve que sa campagne « sent le renfermé ».
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