L’accès à l’eau potable sur le continent africain a connu une évolution forte et positive durant la dernière décennie, marquée par la réalisation des objectifs du millénaire . Au sud du Sahara, seule la moitié de la population y avait accès en 1990. 20 ans plus tard, ils sont près de deux tiers. Grâce notamment à l’action de la Banque africaine de développement, premier partenaire en Afrique dans le secteur de l’eau.
Par exemple, ici au Rwanda, les projets de la BAD des 5 dernières années ont permis à près de 600 000 personnes d’avoir un point d’eau potable proche de leurs domiciles. Les premiers bénéficiaires sont les femmes, en particulier les jeunes filles.
Dans la région de Louga, à 200 kilomètres au nord de Dakar, le programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire, le PEPAM a permis d'installer des infrastructures d'approvisionnement en eau dans plusieurs villages permettant à des groupements de femmes d'améliorer leurs productions maraîchères.
Le projet a atteint environ 800 000 personnes en milieu rural, soit presque 6% de la population sénégalaise et certaines infrastructures existent depuis plusieurs années. Leur gestion a été déléguée à des associations d’usagers, les ASUFOR. 500 ont été créé sur l’ensemble du territoire, elles sont chargées d’assurer la distribution de l’eau, de l’encaissement des paiements et, comme ici, des petits travaux de maintenance.
Une des priorités de chaque programme de développement est de servir les territoires les plus reculés. Et cela peut même concerner les pays les mieux équipés en infrastructures.
Avec 90% de la population ayant accès à l’eau, la Tunisie fait figure de pionnier sur le continent. Pourtant, cela cache de profondes inégalités : Des territoires entiers sont totalement démunis avec des conséquences importantes sur les activités des éleveurs et des agriculteurs qui cherchent à quitter ces régions.
Pourtant, ces provinces recèlent des atouts importants de développement économique. Le programme d’alimentation en eau potable s’étend sur plus de 80% de la Tunisie. Démarré en 2012 et pour un montant de 100 millions d’euros, le projet est financé par la Banque africaine de développement.
La préservation de l’environnement et des ressources naturelles est indispensable dans tous les pays du monde mais encore plus essentiel dans les pays, comme ici au Maroc, qui est dans une situation de stress hydrique.
La ville Khenifra, dans le moyen Atlas, rejetait une grande partie des eaux usées dans le fleuve, le rendant totalement impropre à la consommation et détruisant une bonne partie de la faune aquatique. La construction de cette station de traitement et de déminéralisation a alors permis de transformer l’eau qui provient du fleuve pour la rendre potable. Ce procédé novateur, permet d'alimenter près de 250 000 personnes.
À quelques kilomètres de là, à Khourigba, l'équipe municipale entretient le nouveau réseau d’assainissement de ville. Il y a à peine deux ans, les maisons, les caves et les égouts étaient submergés et débordaient dans les rues à chaque pluie importante.
Sur tout le continent, des progrès considérables ont été faits : la BAD a permis à plusieurs dizaines millions d’africains de bénéficier d’un nouvel accès à l’eau, améliorant ainsi la santé, la qualité de vie, l’éducation ou encore l’entreprenariat. Mais les défis restent immenses : le déficit annuel en matière d’infrastructures d’eau et d’assainissement est estimé à plus de 10 milliards d’euros. Quand on sait que la population africaine va doubler d'ici 2040, seule la poursuite d'une politique volontariste avec un soutien renouvelé des bailleurs de fonds pourra gagner la 'Bataille de l'eau' pour les plus pauvres.