Publicité

Travail: la "réunionite aiguë" épinglée

Les salariés passent en moyenne trois semaines par an en réunion, plus du double pour les cadres, mais ces réunions, très nombreuses, sont loin d'être toujours productives, selon une étude publiée mardi qui pointe aussi la "faible autonomie" des salariés, même cadres, sur leur charge de travail. Selon cette étude réalisée par OpinionWay du 3 au 19 avril 2017 auprès de 1.012 salariés d'entreprises de 500 salariés et plus (méthode des quotas) dans des secteurs économiques variés, les répondants passent en moyenne 4,5 heures par semaine en réunion, soit 3,4 semaines par an, et plus du double (6,2 semaines) pour les cadres.

Mais à peine plus de la moitié (52%) de ces réunions sont considérées comme productives. 18% des salariés déplorent qu'il n'y ait "pas d'ordre du jour" ou "d'objectif clairement défini" et 26% ne voient pas la nécessité de leur présence à ces réunions. Pourtant, 75% des mêmes répondants déclarent ne pas avoir la possibilité de décliner l'invitation et de ne pas y participer. Résultat, plus de 4 salariés sur 10 (44%) utilisent leur smartphone ou leur ordinateur pour faire autre chose pendant ces réunions, selon l'étude. Ils consultent alors leurs courriels (57%), en envoient (43%), travaillent leurs dossiers (40%) ou consultent internet (22%) tandis que 46% disent prendre des notes sur le contenu de la réunion.

L'étude indique également que "seule 1 réunion sur 4 aboutit la plupart du temps à une prise de décision", selon les salariés qui sont seulement 33% à considérer que, lorsque des décisions sont prises, elles le sont "au plus près du terrain". Par ailleurs, alors que les changements s'accélèrent, le rythme de prise de décision stagne par rapport à il y a 5 ans pour près de la moitié des personnes interrogées (49%) et tend même à ralentir, disent 28% d'entre elles. Près de quatre salariés sur dix (39%) jugent la collaboration "globalement inefficace". Le cabinet commanditaire de l'étude, Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail, attribue ces résultats à ce qu'il appelle "la surcharge collaborative", la multiplication des consultations et des avis demandés, dont il n'est pas forcément tenu compte dans la prise de décision et dans l'établissement de la charge de travail du salarié.

Il souligne aussi que même les cadres ont encore "un faible niveau d'autonomie" pour agir sur leur charge de travail (55% indiquent pouvoir prendre des décisions) dans les entreprises, tandis que deux tiers des salariés estiment que les décisions sont très majoritairement prises par leur direction.

Travail: la "réunionite aiguë" épinglée

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
80 commentaires
  • néo-le-con

    le

    "seule 1 réunion sur 4 aboutit la plupart du temps à une prise de décision" encore heureux ! parce que si ce doit être des décisions à la débila, prise par des
    ignorants et dont il faudra réparer les dégâts,
    alors non merci !
    qu'il restent à palabrer tant qu'il nous laissent
    bosser tranquille.
    "pour discuter il faut être plusieurs, disait
    Napoléon, pour décider il faut être seul".

  • AdeZ

    le

    Là où je suis relativement d'accord, c'est sur l'absence de décision. Beaucoup de réunions pour étudier un problème et non trouver une solution = inutile!!
    Beaucoup de consultations avec clients & co pour fermer des dossiers se terminent en prise de notes et "On refait un point dans 10 jours".
    Si besoin consultatif mais non présents, les décideurs s'arrangent pour être disponibles par tel, et si point bloquant => décision immédiate. Ces points doivent être anticipés avant la réunion.
    Enfin faire confiance à ses équipes pour prendre des décisions et avancer.
    Bref, cela illustre assez bien l'état d'esprit en France où personne ne se mouille, on palabre, et quelqu'un décidera bien à un moment (quand ce n'est pas cette même personne qui préfère elle-même décider de tout).
    Il y a de l'excellence partout, mais ce point là gâche tout. A méditer...

  • bzzz15

    le

    A l'Education Nationale, les réunions commencent à 18 heures, il faut bien mettre au boulot ces profs qui ne font rien de la journée... Mais comme il n'y a pas de compte-rendu de fait, ces réunions ne servent à peu près à rien ! De toute façon comme les profs n'y connaissent rien en matière de pédagogie, pas besoin de synthétiser leur avis...

À lire aussi