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Rythmes scolaires : le cahier de doléances d'un syndicat d'enseignants

Des enfants participent à une manifestation à l'occasion de la visite de Vincent Peillon dans une école, à Wittenheim, le 30 septembre. SEBASTIEN BOZON/AFP

Le Snuipp-FSU de Paris, premier syndicat chez les enseignants de l'école primaire, rappelle sa revendication d'abrogation du décret sur les rythmes scolaires. La Mairie de Paris lance un site pour recueillir les problèmes.

Dans un communiqué envoyé samedi 5 octobre, le Snuipp-FSU de Paris, premier syndicat chez les enseignants de l'école primaire, fait état d'une situation toujours aussi alarmante «un mois après la rentrée», concernant la réforme des rythmes scolaires. Le syndicat en profite pour rappeler sa revendication d'abrogation et de réécriture du décret sur les rythmes. À la suite de rencontres avec la Mairie et le rectorat, «certains problèmes sont en passe d'être réglés», même si la question de la sécurité des élèves au moment des sorties reste «hautement problématique». De son côté, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a dit lors d'une interview sur France 3 dimanche que la mise en place de la réforme des rythmes scolaires entraînait «vraiment le bordel» dans certains endroits, et redemandé sa suspension. «Quand vous faites du charleston pour des enfants de trois, quatre ans, dans la cour, comment on fera en hiver, on les mettra où? Dans les salles de classe? Il n'y en aura plus assez, il y a un vrai problème d'organisation», a-t-il ajouté.

Dysfonctionnements structurels

Les remontées issues de deux cents écoles parisiennes font apparaître des «dysfonctionnements structurels intrinsèques» au décret Peillon et «accentués» par le dispositif mis en place par la Mairie de Paris et validé par le recteur. Au regard de ces remontées s'apparentant à un véritable cahier de doléances, le Snuipp-FSU «considère qu'il n'est pas possible de continuer ainsi pendant toute l'année scolaire. Il faut que cela cesse». «L'état de fatigue des élèves est particulièrement criant, que ce soit en maternelle comme en élémentaire. Cette fatigue s'accompagne d'un changement de comportement, conséquence d'un manque de repères dans les règles à respecter et de la multiplication des adultes intervenants», affirme le syndicat.

La répartition des jours dans la semaine est complètement arythmique: l'absence de régularité, malgré les efforts des enseignants, provoque un sentiment d'insécurité auprès des élèves, notamment les plus jeunes, selon le Snuipp. La gestion des sorties à 15 heures est une «source de risques supplémentaires et de mise en cause de la responsabilité des enseignants». La quantité d'informations à faire circuler entre les intervenants -directeurs, enseignants, REV (Responsables éducatifs ville)- multiplie les risques d'erreurs au détriment de la sécurité des élèves. «On relève une quantité de mots dans les cahiers de correspondance pour informer de la non-présence aux activités. Le lien avec les parents est plus difficile car il est devenu impossible de les rencontrer trois jours sur cinq.», indique encore le syndicat.

Riposte par mail de la Mairie de Paris

Plus de 60 % des écoles font état de problèmes d'hygiène et de sécurité. Les personnels de la ville chargés de l'entretien des écoles ont des horaires tels qu'il est devenu impossible de nettoyer les classes et l'école de manière régulière. En guise de riposte, tous les parents d'enfants inscrits à l'école à Paris ont reçu samedi un mail de la mairie, les informant que 80 % des 137.000 enfants parisiens participaient aux activités périscolaires facultatives et gratuites du mardi et du vendredi (de 15h à 16h30). «Les équipes de la Ville de Paris travaillent chaque jour à l'amélioration de ce dispositif et remédient aux difficultés qui ont pu être identifiées grâce à vos retours», tente de rassurer la mairie. «Depuis la rentrée, nous vous invitons à nous aider à améliorer l'organisation de ces nouveaux rythmes éducatifs: écrivez-nous sur www.paris.fr/rythmes. «Nous vous répondrons dans les meilleurs délais et utiliserons votre expérience pour améliorer la mise en place de ces nouvelles activités dans chacune des écoles de Paris.» Il s'agit aussi d'une réponse à Nathalie Kosciusko-Morizet. La candidate à la mairie de Paris avait annoncé la semaine dernière,la création d'un site Internet per­met­tant aux parents, ensei­gnants et direc­teurs d'écoles mécon­tents des «ratés» de la réforme des rythmes sco­laires à Paris d'exprimer leurs inquié­tudes. Cette dernière déplorait qu'aucun dis­po­si­tif de remon­tée des infor­ma­tions n'ait été prévu par la mairie…

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