L’affaire Carlotti ou les chinoiseries du PS

Quand une ministre vend la mèche au sujet de l’arrosage clientéliste d’associations en échange de votes.

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L’affaire Carlotti ou les chinoiseries du PS

Publié le 14 octobre 2013
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Par Marc Crapez.

Marie-Arlette Carlotti

Hier soir, la surprise n’était pas à Brignoles, où le résultat était somme toute prévisible, mais à Marseille, où se déroulait le premier tour de la primaire socialiste, en vue de désigner le futur candidat aux élections municipales.

Peu après 20 heures, la ministre Marie-Arlette Carlotti, candidate à ces primaires, dénonçait un clientélisme « à plein régime », avec « échanges d’argent » et « intimidation », accusant son adversaire à l’investiture, Samia Ghali, d’avoir affrété des minibus pour emmener voter certains quartiers.

Sur les chaînes d’information, certains journalistes n’hésitaient pas à qualifier les propos de la ministre de « virulents » ou de « violents », feignant de se demander s’il était répréhensible de faire du « covoiturage »…

Ce qui est répréhensible, c’est la corruption clientéliste (dite « système Guérini ») qui consiste à arroser certaines associations appropriées pour inciter certains électorats à aller voter et à bien voter. Sylvie Andrieux a été condamnée à un an de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité, et Gérard Dalongeville à trois ans ferme et cinq ans d’inéligibilité.

Qu’une ministre socialiste dénonce des pratiques douteuses au sein de son parti, et annonce le dépôt d’un recours, est évidemment une bombe à désamorcer. Jean-Pierre Mignard, président de la commission de contrôle des primaires socialistes, n’hésite pas à déclarer : « Nous n’avons pas reçu, et d’ailleurs nous ne le souhaitons pas, de recours » (sur i-télé vers 23 heures). Avons-nous bien entendu : la commission de contrôle ne souhaiterait rien contrôler de ce qui fâche ? En voilà qui ne risquent pas de s’autosaisir de l’affaire Carlotti.

François Hollande serait intervenu en personne (selon BFM TV). L’ex-premier secrétaire du parti socialiste n’avait rien remarqué de bizarre dans la fédération des Bouches-du-Rhône. Cette fois, le président de la République a, semble-t-il, tranché en faveur de sa ministre, menacée par la jurisprudence gouvernementale qui veut qu’un ministre battu à une élection démissionne.

Du coup, Ghali se permettait de flatter sa rivale en déclarant au sujet de Carlotti : « Elle nous sera utile encore au gouvernement ». Et la ministre de mettre ses accusations en sourdine. Pas assez, sans doute, au goût de son adversaire qui, ce matin, réclame sa démission.

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  • Inouï, l’auteur de cet article semble découvrir le rôle et comment fonctionne les associations et le fameux « tissu social » !
    Encore un effort et il se demandera si il y a de la corruption du clientélisme et de l’affairisme politique à Marseille…

  • Quand une ministre PS signale la pourriture de son parti, comment ne pas la croire?

  • Le cirque médiatique autour de l’élu FN occulte cette affaire qui démontre encore une fois la gangrène clientéliste qui ronge notre pays et avec l’aval des plus représentants de l’Etat… Un indice de ruine très prochaine en plus.

  • Un cap a été franchi à Marseille. Ce n’est plus simplement du « clientélisme ».

    Il est d’ailleurs malhonnête de continuer à utiliser ce mot.

    La clientèle c’était la politique du temps de papa… Aujourd’hui, Ghali symbolise à la perfection l’émergence du vote… communautariste.

    C’est bien entendu… encore pire.

    Le destin de Marseille est ainsi clairement prévisible : Washington, Détroit… villes rongées par le communautarisme permettant à n’importe quel quidam de prendre le pouvoir… et conduisant ensuite la ville à la faillite (pas de contre pouvoirs, plus de « rationalité » juste l’appartenance à un groupe).

    Vote noir aux US… vote musulman à Marseille.

    Et voir Carlotti mordre la poussière est non seulement jouissif mais en plus hautement ironique.

    Les socialos se sont longtemps crus très malin en jouant le jeu du « beur » (30 ans !)…

    Mais les vieux caciques du PS n’ont pas compris que ce petit jeu… allait se retourner contre eux, en raison des mouvements démographiques, d’immigration.

    Les « beurs » vont dépasser leurs « parrains » (dans tous les sens du terme).

    Et qu’on ne me dise pas que c’est Marseille, que c’est très particulier…

    Mai 2012, 2nd tour présidentielles :

    -St Denis : 77 % pour Hollande
    -La Courneuve : 75 %
    -St Ouen, Stain : 73 %
    -Bobigny, Aubervilliers, Bagnolet, Clichy Sous Bois : 72 %

    http://www.leparisien.fr/resultats/election-presidentielle-2012-saint-ouen-93400.php

    • Confirmation :

      http://tinyurl.com/k9jpoy2

      Les résultats sur la carte… parlent.

    • Christophe : quand on est un peu basané et qu’on s’en est pris plein la tête durant les 10 ans de pouvoir de l’UMP où Sarkozy n’a cessé de jouer la carte des « sales étrangers », je peux comprendre qu’on vote Hollande.

      C’est triste d’en être amené à voter PS, mais dans ce cas je peux imaginer pourquoi.

      • ça n’a rien à voir avec Sarkozy, dans tous les pays occidentaux les immigrés « basanés » sont une clientèle électorale des partis qui leur propose plus de privilèges et d’avantages sociaux, généralement les partis de gauche : Démocrates aux USA, PS en France, Labour en UK etc…

        La question qu’on peut se poser, c’est de savoir quand des partis ouvertement communautaires/confessionnels vont émerger.

        • Dans pas très longtemps nous aurons droit à des partis communautaires, car le PS fait tout pour cela. On fait peur aux populations en brandissant l’épouvantail FN (vous savez, les heures sombres de notre histoire,etc… il y a 70 ans), et pendant ce temps là le PSI (Parti Socialiste Islamiste) se prépare incognito à diriger des mairies, et fait pression pour donner le droit de vote aux étrangers résidents en France.

  • Sur BFM TV ces crétins de journalistes n’ont pas même pas tiqués après que la ministre ait évoqué ces transfert d’argent. Hallucinant. Ils font un direct mais ne savent absolument pas gérer ce genre de situation, ou il faut expliquer et chercher à en savoir d’avantage. Pittoyable BFM, à l’image des politiques. De toute façon c’est clair : les journaleux sont responsables à hauteur de 33% de la situation française explosive. Les politiques 33% aussi et les électeurs UMPS les 33% restant.

  • La vraie nouveauté de cette histoire, ce n’est pas le clientélisme ou les bourrages d’urnes (habituels chez les socialistes), mais c’est que ce clientélisme s’accompagne maintenant d’un vote ethno-communautaire comme aux Etats-Unis, c’est depuis les quartiers Nord peuplé d’immigrés arabo-musulmans que Mme Ghali est allé chercher ses électeurs en minibus.

    Il est jouissif de voir les socialistes qui ont théorisé le remplacement de population comme stratégie électorale (stratégie Terra Nova, du regretté Olivier Ferrand) se prendre aussi dans la gueule le remplacement qu’ils font subir à leur peuple. Pousse-toi de là que j’m’y mette, ça vaut aussi pour les élus.

    • @Arthur : commentaire pertinent, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé. A force de jouer avec le feu, et d’encourager le communautarisme, le PS finira par se brûler…

  • Lamentable et grotesque.

    « intimidation »

    La personne qui lance ça a intérêt à avoir des biscuits, sinon, c’est de la diffamation.

    J’ai aussi entendu parler d’une « organisation de type paramilitaire »… et pourquoi pas de milices néonazies, pendant qu’on y est?

  • Mme Carlotti semble être une mauvaise perdante. Elle devait savoir ce que c’est de faire campagne à Marseille mais comme elle perd elle s’en plaint.
    Elle montre son vrai visage de ministre tellement dogmatique qu’elle oublie qu’il est possible que d’autres puissent avoir raison.
    Si on n’a pas voté pour elle c’est ou bien parce que l’électeur est bête, aliéné, manipulé, ou alors que la fraude est en train; aucune remise en question de soi-même.
    Mais le vote marseillais m’importe peu, c’est le comportement de ces dames ministres (elles sont hélas plusieurs) qui laisse songeur: donneuses de leçon, intolérance crasse, incapables de compromis. Persuadées d’avoir tout juste elles ne comprennent rien aux arguments des autres, et en plus, comme à Marseille, même à l’intérieur de leur propre (sic) parti.

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