Le chômage en France va-t-il enfin baisser en 2014 ?

La France compte aujourd’hui 3,3 millions de chômeurs. Peut-on enfin espérer une inversion de courbe en 2014 ? La réponse sur un plan économique est simple : non. Malheureusement.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Chômage (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le chômage en France va-t-il enfin baisser en 2014 ?

Publié le 30 janvier 2014
- A +

Par Jean-Luc Ginder.

imgscan contrepoints 2013-2423 Chômage

Du point de vue de la théorie économique, la période dite de contraction que nous vivons et vivrons pleinement en 2014 est connue, et son déroulement est prévisible. En effet, depuis plusieurs années la France est sortie de sa phase d’expansion et se trouve, après une période de renversement de tendance, en phase de contraction. Cela relève du simple principe économique qui indique qu’une fois la tendance inversée, la phase de contraction se développe selon un processus cumulatif, par les mêmes causes que celles qui soutiennent l’essor, mais qui jouent cette fois en sens inverse.

La diminution des dépenses d’investissement provoque une baisse de la dépense globale qui entraîne une réduction de l’emploi et des revenus. Le multiplicateur d’investissement opère maintenant à rebours incitant à réduire le capital. La production courante décline sous le double effet de la baisse des commandes aux entreprises et de la baisse des ventes courantes. La diminution des profits, puis leur disparition, se manifestent à la suite de la baisse des prix qui est plus rapide que celle des coûts de production. La charge des coûts fixes s’accroît au fur et à mesure que la production diminue, tandis que les salaires demeurent rigides. L’estimation de l’efficacité marginale du capital s’en trouve affectée et l’incitation à investir se trouve donc encore réduite par cette voie. La diminution de la production, la baisse des prix, l’accroissement du chômage suscitent des anticipations pessimistes qui renforcent la contraction de l’activité économique.

Du point de vue de l’analyse économique, il est à constater que la France est dans une difficulté extrême. Le pays est tenu de faire deux choses en même temps : réduire sa dépense publique de 50 milliards d’Euros en 3 ans et faire un énorme effort de rattrapage au niveau de la perte de compétitivité. La conjonction de ces deux contraintes en un contexte économique français plus que morose va impacter négativement toute possibilité de reprise de la croissance en 2014. L’investissement et le chômage seront impactés avec la même force destructrice. À titre personnel, je reste très sceptique car les prévisions pour 2014 de la croissance française se positionnent entre 0,5% et 1% pour les plus optimistes. Elles ne sont d’ailleurs pas plus élevées dans le reste de l’Europe, l’Allemagne n’ayant fait que 0,4% l’année dernière, confirmant que nous ne serons pas en 2014 dans un environnement très optimiste.

En conclusion, les chiffres nous parlent brutalement : plus de 6% de croissance du chômage en France en 2013 (3,3 millions de chômeurs, plus de 100.000 emplois détruits), la croissance à 0% sur un an et un déficit à plus de 4%.

Le marché du travail en France en 2014 va donc continuer à se dégrader, le chômage pouvant atteindre selon les dernières projections bien plus que 11% voire 12% de la population active.

Pas de miracle à court terme.

Voir les commentaires (17)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (17)
  • RAS sur le pronostic, mais ça m’énerve toujours de lire sous la plume d’un pro des phrase comme « une baisse de la dépense globale qui entraîne une réduction de l’emploi et des revenus »
    NON.
    Ce qui entraine la réduction de l’emploi et des revenus, c’est la baisse de la production, de sa valeur, c’est à dire de la valeur ajoutée. Et la valeur ajoutée, ça augmente quand la dépense globale BAISSE.
    C’est pour ça que les politiques d’austérité ça marche : parce que ça augmente la valeur ajoutée, les profit, la rentabilité, l’incitation à produire encore plus.
    Hollande et les autres avant lui nous foutent dans le lac parce qu’ils veulent augmenter les emplois sans augmenter la production. Ce qui augmente les couts, fait baisser la valeur ajoutée, réduit la production, et relance un tour dans le manège infernal.
    Plus on veut réduire le chômage et favoriser l’emploi, plus le premier augmente et le second baisse.

    • +1
      moi aussi ça me gonfle !

    • Pour que ca soit clair : la valeur ajoutée augmente quand la dépense publique baisse. Elle baisse par que les impots et les taxes baissent…
      Si c’est bien ça, je vous suis et ca me gonfle itou qu’on y fasse rien.
      J’essaye de faire comprendre ca sur Agoravox. Quelqu’un a alors suggéré un impot indexé sur le taux de chomage pour inciter à embaucher… idée vicieuse

  • C’est évidemment parce qu’embaucher certains profils valorise plus les chefs auprès de leurs propres chefs que ne le ferait l’augmentation de la productivité, dont chacun s’ingénierait d’ailleurs à affirmer qu’elle vient de lui et non de la nouvelle embauche. La parade serait d’intéresser beaucoup plus la hiérarchie intermédiaire aux résultats, et beaucoup moins à la bienveillance a priori de ses chefs — a posteriori, il ne fait pas trop de doute que les réalités transparaissent quand même, sauf pour ce qu’aurait apporté ce qui n’a pas été fait.

    • c’est d’ailleurs à ce demander si la productivité est réellement le but.
      Une amie me racontait que dans sa boite (un grand groupe du recyclage…), le middle management s’était fait taper sur les doigts pour avoir fixé des objectifs individuels trop facilement atteignables.
      il doit y avoir 1 salarié sur 4 qui ne doit pas atteindre son objectif selon leurs théories…

      la hiérarchie intermédiaire est intéressée aux résultat je pense : les résultats sont jugés sur les indicateurs.
      Ces indicateurs ne sont pas toujours en phase avec le travail quotidiens (prévention des accidents, économie des ressources du service, dispenser des formations, livrer à l’heure ; peu importe ce qu’on livre, faut que l’OTD soit vert….).

  • L’embauche est un risque (parce qu’on ne peut pas facilement mettre fin à l’embauche).
    Qui dit risque, dit : prise de précautions et cout élevée de ses précautions. la recherche du mouton à 5 pattes, le repli sur les signes extérieurs de conformité (dont le diplôme) et le conformisme qui va avec, sont dans le package.

    • @ P, la période d’essai est faite pour ça.
      Aujourd’hui on peut faire 8 mois d’essais, avec 8 mois, on a le temps de voir si le mec tient la route ou pas ; encore faut t-il des vrais leaders (et pas des administrateurs) pour le voir.

      Aux USA dans les entreprises technologiques, il y a des postulants qui débarquent simplement en se présentant et en affirmant qu’ils peuvent etre utile à l’entité ; on leur laisse tenter leur chance.
      Certes la flexibilité de leur code du travial le permet peut etre plus que chez nous.

      • beaucoup de types sont capables de faire la comédie pendant les 8 mois de la période d’essai pour se la couler douce après.
        De toute façon, la période d’essai ne résoud en rien le problème de la baisse des commandes de l’entreprise où les salariés doivent être payés à ne rien faire.
        L’entrave au licenciement est forcément une entrave à l’embauche. C’est une débilité sans nom, surtout à notre époque où quasiment tout peut être automatisé.

        • Je suis d’accord, mais quand même, 8 mois ya pas que la comédie qu’il faut jouer, ya aussi le boulot à faire. Et en 8 mois, tu vois si le mec il est capable de faire le taf ou non.

          Qu’au bout de 8 mois il ne fasse plus rien c’est une autre histoire, mais ça peut arriver avec n’importe qui.

          Si on assouplissait un peu plus les licenciements, peut être que ça ferait plus jouer la demande et l’offre, tout le monde y gagnerait, sauf les branleurs.

          • « Et en 8 mois, tu vois si le mec il est capable de faire le taf ou non. »
            ——————————-
            Le mec ne peut certes pas simuler pendant 8 mois ses compétences et ses capacités (d’ailleurs, pas besoin de 8 mois pour vérifier cela !). Mais il peut parfaitement simuler la conscience professionnelle, la ponctualité, le respect du client et de la hiérarchie, l’honnêteté, le dévouement, la fierté du travail bien fait… choses dont il n’a rien à battre (et qui sont enseignées par l’EdNat comme réactionnaires).
            J’ai travaillé aux USA puis en France, je vois la différence d’attitude que ceux qui ont toujours travaillé dans les entreprises françaises ne voient même plus. Aux USA, si tu ne souris pas aux clients, et qu’on te le reproche plusieurs fois, tu peux prendre la porte dans l’après-midi même. En France, maltraiter les clients ne gêne plus grand monde.

          • Vous n’avez jamais rencontrés des cadres de haut niveau dans les grands groupe ou les administrations qui changent de postes tous les 2 ans :
            – 1e année : prise de fonction, étudier la situation, se faire voir partout et brasser un maximum de vent.
            – 2e année : lancer un grand projet de réforme, avec des idées nouvelles et de belles perspectives
            3e année : prendre ses fonctions dans un nouveau poste avant le fiasco retentissant du grand projet.

          • @pragma

            exact !

            ce qui est hallucinant c’est que ce genre de personne a très souvent des promos !

            Chez nous on en a un qui est rentré chargé d’affaire, il a planté son affaire (-9M€) par mauvaise gestion des ressources, du coup c’est la merde mais il a réussit à se justifier à la direction (direction qui ne recoupe pas les infos).
            La direction s’appuie sur les indicateurs pour juger, c’est tout. Seulement les indicateurs présentés sont choisis et mis en place par le responsable du bordel en question, bien sur qu’il occulte ou évite tout indicateur qui pourrait le mettre en défaut.
            résultat il a été promu responsable des chargé d’affaire de la BU pour le seul motif de la mise en place d’une architecture de fichiers sur le réseau, waou, un gamin de 3° pourrait le faire.

            évidemment il a recruté un mec sortit de nulle part encore plus mauvais que lui, et annonce en grande pompe : « vous voyez, meme avec un autre c’est la meme merde ».

  • « le chômage pouvant atteindre selon les dernières projections bien plus que 11% voire 12% de la population active. »
    ——————————-
    Il faut aussi souligner que le chiffre du chômage est trompeur, puisque les personnes non inscrites ne sont pas comptées.
    Un chiffre bien moins à sujet à la manipulation médiatico-politique est le taux d’emploi = 64% de la population active, ce qui donne un chômage à 36%, le chiffre le plus élevé parmi les « grands » pays : http://en.wikipedia.org/wiki/Employment-to-population_ratio

    Autre exemple de ce foutage de gueule avec les stats : le taux de chômage est annoncé en forte baisse aux USA sous les 7%, bien sûr sous la direction éclairée du camarade Barack Hussein Obama. Le seul problème, c’est que le taux d’emploi n’augmente pas mais est en chute libre sur la même durée (baisse de 5 points sur 5 ans). Mais ça, il ne faut surtout pas compter sur les merdias et ni même le gouvernement Obama pour le crier sur les toits.

  • Il ne manque pas, au gouvernement et chez les conseillers profès, d’Israëlites ni de Mahométans qui savent très-bien lire de droite à gauche. Il suffira à ces spécialistes de regarder les graphiques de manière appropriée pour que la France puisse voir la vie en rose.
    Pour les autres, ça restera de l’hébreu.

  • Monsieur Ginder,

    permettez-moi de dire que votre raisonnement est fallacieux

    Comme la plupart de vos confrères français, votre maître à penser est Lord Keynes.

    La solution n’est pas le supposé multiplicateur des dépenses publiques (pour un euro dépensé, le retour sur investissement serait de 1.40) mais dans une réduction drastique de celles-ci.

    Le multiplicateur keynésien ne marche que pour l’Amérique qui dispose de la planche à billet.
    Pour les autres pays qui n’ont pas ce droit de seigneuriage, la solution est dans la réduction des dépenses publiques et des lois.

    Exemple à l’appui : le Royaume Uni qui renoue avec une croissance de 2% après que le gouvernement conservateur de David Cameron a supprimé 500 000 emplois dans la fonction publique, lequel a été critiqué abondamment en France pour son courage à faire le ménage.

  • le chaumage ne baissera pas , mes les tordus , sont capables de faire baisser le chiffre du chaumage .

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

Sommes-nous heureux ? Qu’allons-nous devenir ? Pourquoi j’existe ?

Des questions bien trop nébuleuses pour le penseur de l’économie, des questions qu’il préférera résumer en une seule : quel PIB par habitant ? Un indicateur critiquable, mais quantifiable.

Le PIB par habitant reste l’indicateur le plus utilisé pour évaluer nos progrès, notre rang, notre niveau de vie. Or, c’est justement sa mesure qui inquiète aujourd’hui. Le PIB par habitant croît toujours, mais de moins en moins vite, et l’horizon pourrait s’assombrir davantage... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles