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L'avocat de Nicolas Sarkozy dénonce « une affaire montée de toute pièce »

Thierry Herzog parle d'une affaire «montée de toute pièce». MEHDI FEDOUACH/AFP

Une conversation téléphonique entre Sarkozy et son avocat, enregistrée à leur insu, serait à l'origine d'une enquête pour trafic d'influence. Thierry Herzog veut démontrer qu'il s'agit «d'une affaire politique».

Thierry Herzog, avocat de l'ex-président, dénonce une affaire «montée de toute pièce». Des magistrats enquêtant sur une affaire de financement présumé de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy par Mouammar Kadhafi ont placé l'ancien président sur écoute, ainsi que Claude Guéant et Brice Hortefeux, explique Le Monde. L'écoute de ces conversations entre l'ex-chef de l'État et son avocat ont conduit à l'ouverture le 26 février 2014, d'une autre enquête judiciaire, pour trafic d'influence et pour violation du secret de l'instruction. «Il n'y a eu aucun trafic d'influence», réagit Thierry Herzog vendredi dans un entretien au Monde, avant de dénoncer des pratiques «monstrueuses».

«C'est une violation monumentale des droits de la défense! Quand j'ai craint, avec raison, des écoutes sauvages, ou des écoutes illégales, et que j'ai fait en sorte de pouvoir converser avec Nicolas Sarkozy sans être écouté, j'avais hélas raison de le faire.» Thierry Herzog fait ici référence au fait que le président et son avocat s'étaient tous deux dotés de portables achetés sous un nom d'emprunt. Pour les magistrats, cette décision pourrait également indiquer que, par delà ses «soupçons», l'avocat aurait été informé du fait que son client était sur écoute. Thierry Herzog estime d'ailleurs que Nicolas Sarkozy «est, lui, toujours probablement sur écoutes téléphoniques».

«On ne peut exercer une influence que l'on n'a pas»

Si c'est dans le cadre de l'enquête sur un financement libyen de la campagne de 2007 que Nicolas Sarkozy et plusieurs de ses proches auraient été placés sur écoute en avril 2013, les soupçons de trafic d'influence seraient eux en revanche en lien, indirectement, avec l'affaire Bettencourt. L'entourage de Nicolas Sarkozy, qui souhaite que les agendas du président, saisis dans le cadre de l'instruction Bettencourt, ne puissent pas être utilisés par la justice dans d'autres éventuelles enquêtes, aurait cherché à obtenir des renseignements de la part de Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation, en échange d'une nomination à Monaco. «Pour qu'il y ait trafic d'influence, il faudrait qu'il y ait ou qu'il y ait eu influence, c'est-à-dire des pressions d'un haut magistrat sur le président de la chambre criminelle de la Cour de cassation et les dix magistrats qui la composent! Non seulement on ne peut exercer une influence que l'on n'a pas, mais M. Azibert ne siège pas à la chambre criminelle», argue Thierry Herzog.

Le Monde fait état d'un voyage de Sarkozy dans la principauté monégasque, déplacement qui est soupçonné d'avoir eu pour but d'appuyer la nomination de ce prétendu informateur, ce que dément en bloc Herzog: «Sarkozy était en vacances une semaine avec son épouse au cap Nègre et il a eu le malheur de prendre une seconde semaine de vacances pour faire une cure de quelques jours à Monaco. Et j'entends maintenant qu'il se serait rendu à Monaco le 25 ou le 26 février pour intervenir en faveur d'Azibert… Cela n'a aucun sens.»

«Il s'agit d'une affaire politique»

«Pourquoi aurait-on tenté d'influencer la justice? Poursuit Thierry Herzog. Je rappelle que l'affaire Bettencourt est terminée pour Nicolas Sarkozy, il a bénéficié d'un non-lieu.» Le 11 mars, la Cour de cassation doit toutefois encore se prononcer sur les agendas présidentiels, qui pourraient également avoir un rôle à jouer dans une autre affaire, celle de l'arbitrage Bernard Tapie/Crédit Lyonnais. Ces emplois du temps seraient susceptibles de livrer des informations sur la prétendue proximité entre Nicolas Sarkozy et l'homme d'affaire.

Des perquisitions ont été menées mardi chez Thierry Herzog et Gilbert Azibert: «Deux juges d'instruction sont venus perquisitionner chez moi, Claire Thépaut et Patricia Simon. Or ces magistrates ont subdélégué, pour aller perquisitionner mon domicile niçois, Guillaume Daïeff, juge d'instruction. Et ce à une semaine de la décision de la chambre criminelle. Et je constate que M. Daïeff, Mme Thépaut et M. Tournaire sont chargés de l'affaire du Crédit lyonnais contre Bernard Tapie, dans laquelle on veut faire en sorte d'impliquer Sarkozy. N'est-ce pas troublant? S'agit-il de coïncidences? Non, la vraie crainte de ces trois juges d'instruction est que la saisie des agendas soit annulée.» Thierry Herzog affirme pouvoir «démontrer le moment venu qu'il s'agit d'une affaire politique.»

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