Pierre-Yves Bournazel au contact de ses électeurs dans les rues du XVIIIe arrondissement.

Pierre-Yves Bournazel au contact des électeurs dans les rues du XVIIIe arrondissement.

A.Delavaud/ISCPA/lexpress.fr

Pierre-Yves Bournazel reproduit chaque jour les mêmes gestes. Toujours avec le sourire. Presque machinalement. Le week-end, il hante les marchés du XVIIIe arrondissement. Bien droit dans son long manteau sombre, la tête de liste UMP dans ce quartier populaire de Paris répète sans cesse les mêmes poignées de mains, les mêmes "Vous allez bien?" et les mêmes promesses de changements grâce à "la nouvelle énergie" qu'il dit incarner.

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Pour ce Corrézien d'origine, le renouveau passe par le terrain. Elu conseiller de Paris en 2008, Pierre-Yves Bournazel consacre 100% de son temps à la politique, avec, comme credo, la proximité et le contact avec les habitants. Ce ne sera pas de trop pour séduire un arrondissement profondément ancré à gauche (72,50 % au second tour en 2008) et battre le jeune socialiste Eric Lejoindre, 33 ans, désigné par Daniel Vaillant comme son successeur.

La politique, rien que la politique

Mais l'énergie déployée par ce jeune homme de 36 ans suscite le respect de ses adversaires. Malgré leur "totale opposition sur le fond", Ian Brossat, élu PCF du XVIIIe arrondissement, voit en Pierre-Yves Bournazel quelqu'un qui "possède de vraies convictions et porte bien les idées de son parti".

A l'UMP, Pierre-Yves Bournazel souhaite incarner le renouveau... tout en ménageant la ligne officielle du parti - il s'est opposé au mariage pour tous - et ses amis. Parmi les bonnes fées qui se sont penchées sur son berceau politique figurent Françoise de Panafieu - il fut son porte-parole en 2008- et Pierre Charon, l'ex- "porte-flingue" de Nicolas Sarkozy.

Dans cette campagne des municipales 2014, il a hérité de l'un des quatre postes de porte-parole de Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate UMP à l'hôtel de ville. Ce qui lui vaut d'arpenter les plateaux télé pour défendre la candidature de NKM. Les relations avec cette dernière ont connu des hauts et des bas. Après des échanges très musclés durant la primaire UMP, le duo rivalise désormais d'amabilités en public. Revendiquant sa loyauté, Pierre-Yves Bournazel semble avoir rangé ses a priori contre son ancienne adversaire. Ce qui ne l'empêche de déplorer parfois le décalage entre l'image de sa candidate et la population du XVIIIe.

Jamais aussi heureux qu'en campagne, Pierre-Yves Bournazel se démultiplie sur le terrain, enchaînant deux réunions au QG de NKM, une rencontre avec les acteurs économiques du XVIIIe, un passage à sa permanence de la rue du Mont-Cenis pour recevoir la population, souvent "lassée de n'être qu'un numéro de dossier", et, enfin, un conseil de quartier à La Chapelle. Le lendemain, il repart pour un tractage dans son quartier: porte de Clignancourt, rue Belliard, rue Damrémont, rue du Pôle-Nord..

Chaque échange avec l'habitant est l'occasion de mettre en avant le programme de son parti. Un problème d'insécurité? "Nous prévoyons la création d'une police de quartier et le développement de la vidéo-protection", répond-il du tac au tac. Parfois, le candidat Pierre-Yves Bournazel s'efface et prête simplement une oreille attentive, comme face à cette vieille dame qui se dit "au bout du rouleau" et fond en larmes en expliquant ses soucis familiaux.

Cette présence sur le terrain, Pierre-Yves Bournazel est persuadé qu'elle sera payante le 23 mars, jour du premier tour. "On m'a appris qu'il faut convaincre une personne sur cinq pour être élu", affirme le conseiller UMP, qui doit encore gagner en notoriété. "Mais c'est vous, là!", s'exclame ainsi un jeune homme en prenant un tract, tout surpris de découvrir le candidat en chair et en os. Il reste une semaine pour imprimer les esprits du XVIIIe...

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