ENVIRONNEMENT - Plusieurs dizaines de militants de Greenpeace sont entrés mardi matin sur le site de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin pour dénoncer notamment le manque de sécurité entourant ses réacteurs, a-t-on appris auprès de l'ONG. Une opération surprise, démarrée à l'aube vers 5h30.
Ils ont déployé des banderoles appelant les autorités de la centrale et les pouvoirs public à faire cesser "la menace posée par les centrales nucléaires vieillissantes en Europe", dans un message qui clamait en anglais "Stop risking Europe":
Un autre message a aussi été déployé, à l'attention du président de la République:
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Les gendarmes ont ensuite interpellé 34 de ces militants écologistes. En tout, 56 individus ont participé à cette action, dont "une quarantaine ont réussi à entrer en zone protégée", a affirmé après coup le porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Dix-neuf militants ont été interpellés immédiatement, puis quinze autres au fur et à mesure", a ajouté Pierre-Henry Brandet. Un porte-parole d'EDF, l'exploitant de la centrale, a également évoqué 34 interpellations.
Vers 10h, plusieurs militants étaient toujours juchés sur le toit de la centrale et sur son dôme de protection du réacteur, en train de déployer une nouvelle banderole. Après l'arrivée de renforts, quelque 200 membres des forces de l'ordre (gendarmes départementaux, gendarmes mobiles et unités spécialisées) sont mobilisés dans la centrale et aux abords, appuyés par un hélicoptère, a précisé la place Beauvau.
Selon le ministère, "à aucun moment l'intégrité de la centrale n'a été menacée" et "la riposte des gendarmes a donc été adaptée pour les interpeller dans les conditions maximales de sécurité". Une centaine de gendarmes sont mobilisés dans la centrale et aux abords, appuyés par un hélicoptère, a précisé la place Beauvau.
Plus tard dans la journée, la protection des centrales nucléaires françaises va être renforcée, a annoncé le ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Le ministère précise que les installations nucléaires seront désormais considérées comme "zones nucléaires à accès réglementé", ce qui va permettre de prendre des mesures de protection supplémentaires autour des sites et d'accroître les capacités de surveillance (renseignement).
Une banderole... sur le Rhin
Mais les militants de Greenpeace ne se sont pas arrêtés là. Vers la fin de matinée, ils ont nargué les forces de l'ordre à bord de zodiacs, en déployant une nouvelle banderole, sur le canal d'Alsace devant la centrale.
Proclamant "Future is renewable, stop nuclear" (L'avenir est renouvelable, arrêtez le nucléaire"), la banderole a été déployée entre des zodiacs par les militants, sous les yeux des forces de l'ordre:
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) "félicite" dans un communiqué Greenpeace pour son "coup d'éclat qui met en lumière la fragilité de nos installations nucléaires".
La centrale de Fessenheim est la doyenne des centrales françaises. En service depuis 1977 et dotée de deux réacteurs d'une puissance de 900 mégawatts chacun, Fessenheim, exploitée par Electricité de France (EDF), est la seule des 19 centrales françaises dont la fermeture a été annoncée par le président François Hollande, pour fin 2016.
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