Tesson : le congrès du PS, "politiquement, ce fut nul"

Pour Philippe Tesson, le congrès socialiste de Toulouse s'est illustré par son inutilité et son absence de vision.

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Martine Aubry et Harlem Désir au congrès du PS à Toulouse. © LANCELOT/CHAMUSSY / Sipa

Temps de lecture : 3 min

On n'attendait pas du congrès du PS, à Toulouse, qu'il apportât grand-chose sur le plan politique. Mais à ce point ! On n'attendait pas davantage, et pour cause, qu'il célébrât dans la liesse les mérites et les résultats du gouvernement et du président de la République, six mois bientôt après l'avènement au pouvoir des socialistes. Mais à ce point ! Les fidèles de cette grand-messe ont fait penser durant ces trois jours au choeur d'Aïda qui chantait : "Marchons ! Marchons !" sans avancer d'un pas.

Où sont passés les enthousiasmes d'antan, les féroces pugilats internes qui faisaient le sel de ces démonstrations laïques et républicaines qui ont marqué durant près d'un siècle l'histoire du parti ? Quoi, ils n'ont jamais connu pareille puissance, jamais gagné autant de batailles, ils sont partout, et les voici déjà repliés sur la défensive comme une armée incertaine d'elle-même et qui n'obéit plus qu'à un seul mot d'ordre : "Il faut sauver le soldat Ayrault !" C'était triste à entendre. Ils allaient réenchanter le rêve, et les voilà déjà désenchantés. Il est vrai qu'il y a de quoi.

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Sarkozy, la tête de Turc

Alors, ils ont trouvé un truc. Puisque l'avenir se dérobe sous leurs pas, ils ont convoqué le passé, c'est-à-dire Sarkozy. L'aubaine, la tête du Turc sans laquelle ils n'existeraient pas. Ce fut sa fête. Faute de pouvoir se glorifier de la moindre avancée - écoutons le Premier ministre qui pour tout bilan cite l'ISF, l'allocation de rentrée scolaire et le rétablissement partiel de la retraite à soixante ans -, ils ont repris leur méchante rengaine contre celui que naguère Hollande appelait le "sale mec". On se serait cru au temps de la campagne électorale, lorsqu'il s'agissait de conquérir le pouvoir. Ils l'ont pourtant, le pouvoir. Croient-ils que cette médiocre défausse prend encore dans l'opinion ? C'est plutôt contre-productif, non ?

Politiquement, ce fut nul. Pas la moindre analyse. Pas le moindre souci pédagogique. Pas le moindre effort critique. Pas l'ombre d'une vision. Pas un discours sur le fond. Pas un mot solide sur la crise. Dans la bouche du nouveau patron, Harlem Désir, désigné avant d'être élu et mal élu, un lyrisme et une fermeté de circonstance : nous ferons voter le mariage et l'adoption pour tous les couples, le droit de vote des étrangers aux élections locales, la loi sur le non-cumul des mandats. Chiche ! Et cette péroraison virile : "Restons pionniers !" Bigre ! Pour toute pitance idéologique, la réaffirmation de trois principes directeurs : le retour de l'État (Montebourg), la défense de l'ordre républicain (Valls) et les riches paieront (Hamon). Le gage rituel donné aux diverses composantes de la famille.

Le racisme de Martine Aubry

On allait oublier les sarcasmes habituels contre la presse, cette presse qui leur a pourtant naguère rendu de fiers services, cette presse qu'ils ne supportent que lorsqu'elle leur est acquise : "Arrêtons de parler dans la presse !" Singulière conception de la démocratie ! On allait également oublier l'intermède habituel et enchanteur de Ségolène Royal sur "l'objectif de civilisation". Bref, les chômeurs peuvent chômer tranquilles, les fonctionnaires fonctionner paisiblement, les contribuables contribuer généreusement.

Il y eut toutefois un vrai discours, assez inspiré, d'une bonne qualité formelle, plutôt efficace. Le seul. Celui de Martine Aubry. Malheureusement, elle eut une formule qui le discrédite. Elle dit ceci : "Un honnête homme, c'est un homme de gauche et qui est droit." C'est restrictif et inadmissible. Un honnête homme, c'est un homme droit, un point c'est tout. L'appartenance à la gauche ne définit pas un honnête homme à l'exclusion de toute autre affiliation idéologique. Nous, nous connaissons d'honnêtes hommes de droite. Nous en connaissons également de gauche. Le sectarisme, nous allions dire le racisme, de Martine Aubry n'est pas à son niveau. Il fait penser à ce cri lancé un jour par François Hollande, enfant gâté de la République : "Je n'aime pas les riches", ce François Hollande qui, non content de ne pas les aimer, leur prend sans vergogne leur fric. Double faute. Cet homme-là est-il droit ?

Commentaires (84)

  • Loone

    D'abord, le congrès de Toulouse aurait donné lieu à des débats "utiles", vous vous seriez jetés dessus pour dissoudre l'autorité du chef de l'état ou de son premier ministre, vos larmes de crocodiles ne trompent que les ploucs, M. Tesson.

    Ensuite, la formule de Mme Aubry est sortie de son contexte, elle s'adresse à M. Ayrault, généraliser le propos pour en faire une assertion raciste est un procédé proche de la ruine de toute ambition intellectuelle, elle est belle tiens, la droite de mon pays.

    Pour en terminer avec ce papier pathétique, si les hommes de gauche aiment se dirent droit, nous aimerions que les hommes de droite puissent se dire gauches. Ca nous changerait de leurs certitudes fanées qui pourrissent en déchets estimés à 600 Milliards d'euros.

  • neness

    Il passe son temps à fliguer la gauche il a rien d'autre à faire c'est un vieux aigri réac qui fait parti du siècle dernier on se fiche complètement de ses jugements qui n'ont aucune valeur !
    Ce monsieur ferait mieux d'être un peu plus constructif au lieu de ronchonner contre les gens qui essaient de faire avancer la société vers un peu plus d'humanisme !

  • FARANDOLE

    La Chine n'est plus du tout un pays communiste. Mais la liberté a des progrès à faire et le parti communiste est au pouvoir.

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