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Edouard Martin : "Soit Ayrault est un imbécile, soit il est complice"

Le leader CFDT d'ArcelorMittal considère qu'avec le retrait de la candidature d'ArcelorMittal du projet européen Ulcos "la trahison continue".

Par Florence Beaugé

Publié le 06 décembre 2012 à 18h03, modifié le 06 décembre 2012 à 18h26

Temps de Lecture 1 min.

Il avait le visage fermé. On le sentait épuisé et fou de rage. Edouard Martin, le leader CFDT d'ArcelorMittal, charismatique figure de proue des métallurgistes lorrains, a littéralement déclaré la guerre au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, jeudi 6 décembre, en milieu d'après-midi, à son retour à Florange.

"On est tous écoeurés. On est à bout. On n'en peut plus. On nous enfonce la tête sous l'eau", a-t-il lâché, entouré de ses lieutenants, devant le local syndical de l'usine.

Malgré le froid glacial, on sentait Edouard Martin s'échauffer au fil des minutes, devant la presse qui buvait ses paroles.

Que pense-t-il du retrait de la candidature d'ArcelorMittal du projet européen Ulcos ? "C'est un deuxième coup de poignard. La trahison continue, répond-il, la voix dure. On avait cru atteindre le comble du cynisme avec Sarkozy. Eh bien, on n'avait pas encore atteint le paroxysme ! On a deux ennemis maintenant : Mittal et le gouvernement !"

Soudain, la voix d'Edouard Martin se casse. Il reprend, en ravalant des sanglots : "On a joué le jeu. On a voulu montrer à Paris qu'on pouvait être des partenaires. Ayrault, hier soir, n'était donc pas au courant de la trahison de Mittal ?", s'interroge-t-il, à nouveau saisi par la fureur.

Puis il interpelle directement François Hollande : "J'en appelle au président de la République et je lui dis : est-ce que vous êtes tranquille avec votre conscience ?"

VIGIES POUR SURVEILLER LES HAUTS-FOURNEAUX

Mais c'est le premier ministre qui a eu droit aux coups les plus rudes d'Edouard Martin. "Il n'y a qu'Ayrault et les imbéciles pour croire [Mittal]. Soit Ayrault est un imbécile soit il est complice", a-t-il asséné, affirmant "regretter" d'être allé la veille à Matignon.

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Quelques minutes plus tard, le syndicaliste tournait les talons et prenait le chemin des hauts-fourneaux, promettant des actions qui "prendraient tout le monde par surprise".

Lesquelles ? Edouard Martin n'a pas voulu le dire. Une heure plus tard, il regagnait le local syndical, renonçant dans l'immédiat à occuper les usines d'ArcelorMittal mais ayant laissé sur place des vigies.

Leur mission : surveiller l'éventuel arrêt des vannes de gaz, qui permettent de garder au chaud les hauts-fourneaux.

Une chose est sûre : la figure de proue des métallurgistes lorrains continuera d'utiliser les médias pour poursuivre son combat.

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