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Affaire Guérini : une majorité qui s'effrite au conseil général

Jean-Noël Guérini, président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, à Marseille, en juin dernier. Ian HANNING/REA/Ian HANNING/REA

Tant qu'il n'est pas condamné, Jean-Noël Guérini, président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, se cramponne à son siège.

La majorité de Jean-Noël Guérini au conseil général des Bouches-du-Rhône s'effrite. André Guinde, un de ses proches vice-présidents, vient, selon nos informations, de lui signifier en privé qu'il démissionnait de la présidence de la très sensible commission d'appel d'offres. L'élu aixois nous a confirmé cette démission en avançant des «convenances personnelles».

André Guinde n'a pas accepté le marché de l'avocat Régis de Castelnau, un proche d'Alexandre Guérini, le frère de Jean-Noël, cité pour son rôle litigieux dans l'affaire, entendu par le juge et que les services de la collectivité proposaient de retenir comme prestataire.

«L'ambiance est pesante»

«Les gens commencent à se poser des questions. Ils se rendent compte que le filet judiciaire se resserre de plus en plus. Ce sont les premiers craquements…», commente Michel Pezet, un autre conseiller général PS qui a pris ses distances avec Guérini depuis l'éclatement de l'affaire et appelle, tout comme la ministre marseillaise Marie-Arlette Carlotti et Janine Ecochard, à la démission du président. «On ne peut pas rester dans cette situation. On devient la risée de tout le monde. Le conseil général est la plus grosse institution du département…», ajoute Pezet. Mais jusqu'à présent, Guérini tient ses troupes. Il a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner. «En mars dernier, il lui a manqué huit voix par rapport à l'année précédente mais il a conservé sa majorité», souligne Martine Vassal, présidente du groupe UMP du conseil général. «Les gens lui restent fidèles car ils lui doivent tout», ajoute-t-elle. Avec la distribution des postes de vice-présidents et les indemnités à la clé, la centaine de millions déversés chaque année en aide aux communes, ses relais à la fédération PS (son ancien conseiller qu'il a mis en place à la tête de la fédération vient d'être reconduit) et les menaces, il tient toujours le système.

«L'ambiance est pesante. Le groupe socialiste a adopté la stratégie de la tortue, mais si Guérini est mis une deuxième fois en examen, ils vont être obligés de bouger. Ça a chauffé lors de la dernière réunion de groupe le jour où on apprenait les raisons de la nouvelle demande de levée de son immunité», note Didier Réault, conseiller général UMP.

Le problème est que Guérini se cramponne à son siège. Aucune loi ne peut le contraindre à démissionner tant qu'il n'est pas condamné.

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5 commentaires
  • Machepro

    le

    Tant qu'il pouvait rendre des services, le PS le couvrait, mais maintenant? Des services, si on veut: Martine Aubry ne s'est pas remise de sa complaisance envers Guérini.

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