CORSE - Malmené dans les sondages, Jean-Marc Ayrault a présenté de nouvelles mesures de politique pénale pour lutter contre la criminalité en Corse.

COMPETITIVITE - Le rapport Gallois attendu pour le 5 novembre pourrait proposer au gouvernement la suppression des 35h.

L'Express

Pas sûr que Martine Aubry appréciera la sortie. Dans un entretien avec des lecteurs du Parisien/Aujourd'hui en France publié ce mardi, Jean-Marc Ayrault affirme qu'un retour à la semaine de 39 heures, et donc la suppression de fait d'une réforme emblématique de la gauche comme les 35 heures, n'est "pas un sujet tabou". Si le Premier ministre sait que le thème fera débat, il se dit opposé à tout dogmatisme.

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"La seule chose qui me préoccupe, c'est que la France est en panne, et il faut que l'on redémarre le moteur, à fond. Mais pas pour foncer dans le mur", explique t-il, alors que le rapport très attendu de Louis Gallois sur la compétitivité devrait être rendu public le 5 novembre. Des articles de presse avaient affirmé ces derniers jours que l'industriel allait préconiser la suppression des 35 heures, instaurées par le gouvernement Jospin à la fin des années 1990. Ce qui avait été néanmoins démenti par les services de Louis Gallois.

Un nouveau couac?

Invité à réagir aux propos du Premier ministre sur RTL ce mardi, Michel Sapin a estimé qu'il ne falllait pas supprimer les 35 heures qui doivent, selon lui, rester la durée légale du travail de "référence". Nouveau couac? Pas du tout répond Sapin.

Car pour le ministre du Travail, Ayrault n'a pas proposé de revenir aux 39 heures. "Vous interprétez ce que dit le Premier ministre, lisez l'ensemble de l'interview. Il dit le sujet n'est pas tabou. La preuve, nous venons d'en discuter entre nous", assène t-il au journaliste. "Supprimer les 35 heures, c'est supprimer les heures supplémentaires, c'est donc travailler plus pour payer moins", souligne Sapin. Dans ce débat, a-t-il dit, "il faut couper la tête au canard", "les pattes, les ailes et la tête du canard". "Le canard que vous lancez fait un couac", s'est-il défendu.

Ayrault revient sur ses propos

Invité de France Info dans la matinée, Jean-Marc Ayrault change de ton et se rétracte. "Il n'est pas question de revenir sur les 35 heures parce que ce n'est pas la cause de nos difficultés économiques, il y en a beaucoup d'autres", a t-il affirmé.

"Ce n'est pas un débat qui est relancé. Il y a toujours débat dans la société française, on est dans une démocratie. Est-ce qu'on a le droit de parler de tous les sujets ?", a fait valoir Ayrault, manifestement soucieux d'éteindre l'incendie allumé par ses propos. Avant de conclure: "Ce n'est pas parce que je respecte mes interlocuteurs, qui ont le droit de poser toutes les questions et de défendre tous les points de vue que pour autant c'est le point de vue du gouvernement".

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