L'UMP accuse Hidalgo d'avoir camouflé un trou de 400 millions dans le budget parisien

L'équation budgétaire est complexe pour Anne Hidalgo. La maire est Paris est accusée depuis plusieurs semaines par la droite d'avoir dissimulé la vérité sur les comptes de la ville pendant la campagne municipale. En Conseil de Paris, ce lundi, les élus de la droite ont marqué leur protestation en tendant dans l'hémicycle un document dont ils assurent qu'il démontre le mensonge.

Les élus de la droite parisienne tiennent là une note confidentielle datant de 2013 adressée par le président de la commission des Finances, Pierre Gaboriau, élu UMP, à Julien Bargeton, adjoint au maire chargé des Finances sous la précédente mandature. Celle note explique qu'«afin de ne pas peser sur le budget 2014, le directeur des Finances propose de ne voter que 60% des demandes de directions sur l'entretien courant, les études et les dépenses d'équipement».

Le document indique aussi que la direction des Finances «n'est pas en mesure d'assurer un suivi fin du PIPP (plan d'investissement pluriannuel de la ville de Paris) par rubrique». «Nous n'avons pas retrouvé trace de la ventilation entre les différentes rubriques des 800 millions d'euros additionnels injectifs dans le programme lors de la ‘révision' du PIPP intervenue en 2011». Résultat, le groupe UMP s'indigne et estime que la direction des Finances elle-même «n'est même pas capable de savoir où sont passés 800 millions d'euros d'investissement».

NKM évoque là une «entourloupe (...) dans le budget 2014 pour camoufler 400 millions d'euros». «Cette note démontre que le programme d'investissements de la Ville n'est pas finançable dans les clous avec les recettes telles qu'elles sont prévues», a attaqué l'ancienne ministre.

Un «gap» de 400 millions reconnu par Anne Hidalgo

En marge du dernier Conseil de Paris, Anne Hidalgo avait reconnu chercher 400 millions d'euros pour boucler son budget 2015. Ce qui avait déjà valu des accusations de mensonge à la nouvelle édile parisienne. Un aveu jugé «assez surprenant» et «qui pose la question de la vérité de ce qui a été dit pendant la campagne», avait attaqué le porte-parole du groupe UDI-MoDem Yann Wehrling. Adjoint aux Finances de la Ville, Julien Bargeton avait alors souligné que le niveau des efforts demandés aux collectivités n'était pas connu pendant la campagne, puisqu'il a été annoncé par Manuel Valls après sa nomination à Matignon.

Pour combler ce «gap», comme l'appelle elle-même Anne Hidalgo, la maire a promis dimanche dans le Grand jury RTL/LCI/Le Figaro de ne pas augmenter les impôts. Une promesse qui embarrasse dans sa propre majorité. Le 30 juin, le conseiller de Paris EELV Yves Contassot avait estimé que la maire avait «eu tort» de s'engager pendant la campagne à ne pas augmenter les impôts des Parisiens. «Je pense qu'il ne faut jamais dire ‘c'est tout ou rien', il faut regarder ce que sont les besoins, et en fonction de cela ne pas s'interdire de faire des ajustements», considérait-il.

Ce lundi, la Ville de Paris a adopté son budget supplémentaire (BS) pour 2014, se prononçant pour de nouvelles dépenses de fonctionnement à hauteur de 73 millions d'euros et pour 150 millions d'euros d'investissements supplémentaires. Nathalie Kosciusko-Morizet a dénoncé un budget 2014 «insincère», accusant la Ville de ne pas avoir voté les investissements à la hauteur des montants en fait nécessaires.