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Jean-Marc Ayrault à Berlin pour défendre l'économie française

Pour sa première visite en Allemagne, M. Ayrault devait convaincre Berlin de la robustesse de l'économie de l'Hexagone.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 15 novembre 2012 à 17h32, modifié le 15 novembre 2012 à 20h20

Temps de Lecture 3 min.

Jean-Marc Ayrault et Angela Merkel à Berlin, le 15 novembre.

Pour sa première visite en Allemagne, l'enjeu était de taille. Le premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, devait en effet convaincre Berlin de la robustesse de l'économie de l'Hexagone, une tâche légèrement facilitée par la publication, le jour même, dans les deux pays, d'un taux de croissance du PIB similaire, 0,2 % au troisième trimestre. 

Au cours d'une conférence de presse commune, jeudi 15 novembre, la chancelière allemande a souhaité "le plein succès" du pacte de compétitivité du gouvernement français. "Nous souhaitons une France forte, tout comme la France souhaite une Allemagne forte pour que nous devenions une Europe forte", a-t-elle déclaré.

Mme Merkel a cependant refusé de juger l'action du gouvernement français, comme le lui demandait un journaliste. "Vous ne vous attendiez pas à ce que je commente" la politique du gouvernement français, a-t-elle déclaré, soulignant que chacun "regarde bien sûr ce qui se passe dans chaque pays". "Nous travaillons ensemble à améliorer la compétitivité de l'Europe", a-t-elle poursuivi.

Lire : "Si vous n'avez rien compris au débat sur la compétitivité"

Tout au long de la journée, le premier ministre français a multiplié les déclarations rassurantes à ses interlocuteurs allemands. "Nous respecterons l'objectif de 3 %" de déficit public par rapport au PIB en 2013, a affirmé M. Ayrault au cours d'un colloque devant des entrepreneurs allemands. Et ce en dépit du pessimisme de la Commission européenne, qui a récemment prédit 3,5 % de déficit l'an prochain pour la France, provoquant des crispations à Berlin. Nombre d'économistes doutent que l'objectif de 3 % puisse être atteint à cause du ralentissement de la croissance prévu ces prochains mois dans une Europe tirée vers le bas par la récession des pays du Sud.

DES MESURES "SANS PRÉCÉDENT"

M. Ayrault a d'ailleurs appelé à poursuivre le travail de redressement de l'économie française tant en matière de compétitivité que d'équilibre budgétaire. Réagissant au rebond de la croissance au troisième trimestre, il a salué un indicateur "prometteur" mais "pas suffisant". "Le redressement économique, le combat pour la croissance sont engagés, et on ne doit absolument pas faiblir, bien au contraire", a-t-il mis en garde.

Depuis plusieurs jours, en Allemagne, plusieurs médias ont dépeint la France comme le nouvel "homme malade de l'Europe". Il n'y a pas qu'en Allemagne que l'on s'inquiète : l'hebdomadaire britannique The Economist consacrera sa "une" du 17 novembre au pays qu'il désigne comme la "bombe à retardement de l'Europe". "L'outrance pour faire vendre du papier, je vous le dis, n'impressionne pas du tout la France", a réagi pour sa part Jean-Marc Ayrault.

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Lire : "La France, souffre-douleur préféré de The Economist"

"Le retour de la croissance et la réduction du chômage sont notre unique boussole. Cela passe par le désendettement de la France, le retour d'un dialogue social apaisé et fructueux et le redressement de notre compétitivité", a détaillé M. Ayrault en réponse aux accusations d'immobilisme dont les socialistes sont la cible. Il a aussi vanté les mesures "sans précédent" décidées il y a quelques jours pour relancer la compétitivité de l'économie française.

"L'ALLEMAGNE AUSSI A DES PROBLÈMES"

Un peu plus tôt dans la journée, à l'occasion d'un point presse devant l'ambassade de France à Berlin, Jean-Marc Ayrault a rappelé que l'Allemagne aussi faisait face à des difficultés. "L'Allemagne a des problèmes. La population allemande vieillit plus vite que la française, ce qui pose des problèmes de retraite et pour le système social", a-t-il souligné. "Cette compréhension pour les problèmes d'un autre pays, je l'attends pour mon pays."

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M. Ayrault a aussi réglé ses comptes avec l'ancien chancelier Gerhard Schröder, qui a récemment affirmé que les promesses du président français François Hollande allaient se heurter au mur des réalités. "Nous n'avons pas de leçon a recevoir", a-t-il dit. Le premier ministre français a par ailleurs vanté la négociation sociale, évoquant l'exemple allemand tout en soulignant qu'il n'était pas question de le "copier", et a averti que le "modèle français" devait "être réformé" sous peine de "disparaître".

Le premier ministre devait être reçu dans l'après-midi, avec les honneurs militaires, par Mme Angela Merkel, pour un entretien d'une heure avant une conférence de presse commune à 17 heures.

Le Monde avec AFP et Reuters

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