Le futur secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a estimé jeudi 8 novembre que le plan du gouvernement pour la compétitivité était une "erreur politique", ajoutant que l'exécutif avait "des comptes à rendre aux salariés".
L'octroi d'un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour favoriser 300 000 créations d'emploi, "ça fait environ 70 000 euros l'emploi" dans le privé "alors qu'on refuse de donner les moyens au service public de notre pays de fonctionner normalement, je pense que c'est une erreur politique", a déclaré sur RTL celui qui succédera en mars à Bernard Thibault.
Le financement de ce plan au moyen notamment d'une hausse de la TVA signifie que "ce sont les salariés, les ménages qui vont une nouvelle fois être mis à contribution", s'est indigné M. Lepaon. Pour le cégétiste, le problème n'est pas le coût du travail, "c'est le problème du coût du capital".
"JE VOIS QUE LES MOTS CHANGENT"
Vis-à-vis du gouvernement, le futur leader de la CGT a promis qu'il serait, dans les mois à venir, un dirigeant "exigeant". "Ce gouvernement qui a fait une campagne sur les salaires, sur l'emploi, la retraite, les jeunes, doit respecter les engagements qu'il a pris devant le peuple français", il "a des comptes à rendre aux salariés", a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui, je vois que les mots changent", "le gouvernement est plus attentif à ce que peut dire Laurence Parisot qu'à ce que peuvent dire les syndicats de salariés", affirme M. Lepaon.
Invité à dire s'il était déçu par les six premiers mois de François Hollande, M. Lepaon a répondu : "Un peu comme tout le monde." "Il y avait beaucoup d'attentes (...), les salariés aujourd'hui sont en passe d'être déçus, ils ont mis beaucoup d'espoir dans le changement."
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