L'ex-premier ministre UMP et le président du MoDem ont mis en garde le gouvernement contre une "exaspération des oppositions" autour de la réforme du mariage, prenant ainsi le risque de "diviser".
Jean-Pierre Raffarin a estimé que le président François Hollande était "imprudent" sur le marige pour tous, précisant que le gouvernement donnait l'impression "de servir des clientèles". Interrogé par BFMTV-RMC sur la manifestation du 13 janvier contre le projet d'élargissement du mariage aux couples homosexuels, le sénateur de la Vienne a répondu : "Je ne suis pas en France le 13 janvier, je pars en Chine, mais si j'avais été en France, je serais allé manifester."
"Je suis catholique et j'ai une vision de catholique sur ce sujet", a-t-il dit. "Je pense que le président de la République prend une mauvaise orientation. Il aurait mieux fait de faire un débat dans le pays." "Au Parlement, on n'a pas vraiment de débat", "les représentants du peuple ne sont pas véritablement au travail sur ces sujets". Il a mis en garde contre "le risque d'homophobie" contre "lequel il faut lutter de toutes nos forces". "Le président de la République, sur ce sujet, est imprudent, il prend le risque de diviser la société", selon M. Raffarin. Le référendum "aurait l'avantage d'avoir un arbitrage populaire", même s'il fallait "adapter constitutionnellement la situation" pour en permettre la tenue.
Le ministre de l'éducation, Vincent Peillon, est-il dans son rôle en rappelant à l'ordre l'enseignement catholique ? "Il est maladroit", a jugé M. Raffarin. "Il crée de la tension. S'il voulait stimuler la société française pour qu'on revienne à la guerre scolaire, il ne s'y prendrait pas autrement."
"LE GOUVERNEMENT A UNE RESPONSABILITÉ IMPORTANTE"
François Bayrou, président du MoDem, a mis en garde mardi contre une "exaspération des oppositions" autour du mariage homosexuel, jugeant que c'est "malsain" dans un pays en crise. L'ancien candidat à l'Elysée a indiqué sur i-Télé qu'il n'irait pas manifester contre cette réforme dimanche, parce que "dans une société en crise, ce qu'il faut obtenir, c'est l'unité du pays et non l'opposition à l'intérieur de la société". "Le gouvernement a une responsabilité importante", a estimé l'ancien député béarnais. On pouvait, selon lui, "répondre à l'attente" des couples, des associations "qui demandaient reconnaissance et droits", "sans porter atteinte à ce que des millions de Français considèrent comme très précieux, cet héritage que le mariage représente pour eux". Sa proposition est "une union reconnue, et pas le mot de mariage qui signifie tout à fait autre chose".
M. Bayrou a jugé "excessif et blessant" l'avertissement lancé par le ministre de l'éducation contre des débats au sein de l'enseignement catholique sur le mariage homosexuel. Mais "de la même manière, les responsables de l'enseignement privé doivent réfléchir à ce que signifie la mission d'éducation".
Il faut, aux yeux de M. Bayrou, "défendre ses idées tout en faisant en sorte que ceux qui ne sont pas de votre avis ne se trouvent pas, au bout du compte, blessés et dominés". "La solution existe pour qu'on fasse prévaloir la compréhension réciproque et pas l'antagonisme et l'affrontement perpétuels, dans lesquels un pays en crise ne peut pas triompher de ses difficultés", a-t-il insisté.
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