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Rythmes scolaires : Delanoë sous les huées

Des enseignants défilent, lors de la grève du 12 février contre la réforme de l'école. JOEL SAGET/AFP

Le maire de Paris a tenu la 3e réunion de concertation lundi soir avec les enseignants qui ne décolèrent pas.

Jusqu'alors, Bertrand Delanoë avait choisi de dépêcher son adjointe, Anne Hidalgo, aux deux premières réunions dites «de concertation» autour de la réforme des rythmes scolaires. Sous les huées d'une assistance faite d'enseignants et de parents remontés…

Lundi soir, pour ce 3e meeting, le maire en personne avait fait le déplacement pour tenter de renouer le dialogue, après les grèves du 22 janvier et du 12 février. À l'Espace Reuilly (12e), au cours de ces deux heures d'échanges houleux, la tension n'a cessé de monter. «Je ne suis pas un ennemi des enseignants. Aidez-moi à vous aider.» De ce ton conciliant, Bertrand Delanoë est passé, en fin de séance, à celui de la défiance, frôlant le dérapage: «Je me fiche des insultes et des sifflets! Vous savez, je me tape toute la droite depuis des années!», a-t-il lancé aux syndicats d'enseignants fort remontés, les accusant de faire le jeu de l'UMP… Peu habile.

Dans la salle, de nombreux syndicalistes accusaient de leur côté la Mairie d'avoir «bourré» la réunion de «camarades du PS». «500 personnes qui souhaitaient participer à cette réunion sont restées dehors, avec les CRS», tempêtait Jérôme Lambert, secrétaire parisien du SNuipp, le premier syndicat d'enseignants du primaire, que les annonces du maire de Paris laissent «dubitatif».

Dans un entretien au Parisien paru hier, Bertrand Delanoë évoque «l'un des dossiers les plus difficiles qu'(il) ait eu à traiter». Brossant les enseignants dans le sens du poil, il parle de «conditions de vie difficiles» et de «rémunérations relativement faibles». Aux professeurs de la Ville de Paris (PVP) inquiets, il promet qu'ils continueront d'enseigner sur le temps scolaire. Enfin, il balaye l'idée d'allongement de la pause méridienne, solution envisagée, un temps, par la Ville pour organiser les activités périscolaires, et largement décriée par les enseignants. «Je récuse a priori toute activité qui reviendrait à de la garderie», indique par ailleurs le maire, qui prévoit notamment d'augmenter le nombre des «Asem», ces agents spécialisés des écoles maternelles.

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«Foire d'empoigne»

«C'est miraculeux, ironise Jérôme Lambert. Cela fait des années que nous demandons une Asem par classe. Je me réjouis que le maire ait enfin trouvé de l'argent pour l'école publique», poursuit-il, décrivant une «communauté éducative mobilisée pour faire entendre raison à la Mairie de Paris». «Les réunions dans les préaux sont de ce point de vue plus intéressantes que les cirques médiatiques organisés par la Mairie», ajoute-t-il encore. Quant aux derniers commentaires de Vincent Peillon sur la question, ils viennent encore jeter de l'huile sur le feu. «Il n'y a pas de blocage, mais une hystérie parisienne qu'il faut dégonfler», a déclaré le ministre de l'Éducation le 17 février dans l'émission «C Politique» sur France 5.

Pour l'heure, les syndicats enseignants ne prévoient pas de nouvelle grève. «La Mairie table sur la baisse du pouvoir d'achat des enseignants pour passer en force», s'insurge Jérôme Lambert. Mais les animateurs de la Ville prennent le relais. L'Unsa-animation appelle à la grève ce mercredi. «Entre 70 et 80 % des centres de loisirs parisiens seront fermés ce jour-là», explique Jean-Pierre Lubek, son secrétaire général. Décrivant des réunions qui ont viré à «la foire d'empoigne», il appelle à un «dialogue réel». Ses revendications: le maintien de la journée de centre de loisirs du mercredi et des efforts supplémentaires sur la filière animation qui compte nombre de vacataires.

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79 commentaires
  • liberal003

    le

    L'intérêt des enfants ? OUI OUI OUI mais à condition que cela nous pertube pas nos petites habitudes, pas seulement en terme de temps de travail mais aussi en termes de temps de présence à l'école!!! La semaine de 4 jours n'est pourtant pas si ancienne! Cette France de fonctionnaire privilègiés ne comprend rien à ce qioi se passe en ce moment: ils sont aveugles et sourds!
    Et c'est cette France qui nous gouverne!

  • ARIK

    le

    Ils ne sont jamais contents, même avec 60.000 postes en plus et qui vont coûter une fortune. Aucun Ministre, même un camarade socialiste, n'a rien pu réformer, par contre s'il a laissé la gestion aux syndicats (comme l'a fait Bayrou) cela se passe relativement bien, mais évidemment rien ne bouge et la situation empire.

  • mannix39

    le

    notre France est effectivement de plus en plus "apaisée" comme disait un candidat à l'élection présidentielle (malheureusement élu.......).

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