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Les retraites complémentaires au régime sec

Pour sauver les régimes Agirc (cadres) et Arrco (salariés du privé) de la faillite, les partenaires sociaux doivent trouver une solution avant le 1er avril, date d'une revalorisation automatique des pensions. ERIC GAILLARD/REUTERS

Syndicats et patronat doivent se retrouver jeudi matin pour sauver les régimes des retraites complémentaires de la banqueroute. Évolution des pensions inférieure à l'inflation et hausse des taux de cotisation sont au menu.

«Compliqué». Le mot revient sur toutes les lèvres des ­négociateurs syndicaux qui doivent se réunir vendredi avec le ­patronat pour boucler l'ultime séance de négociations sur les ­retraites complémentaires. Leur objectif: trouver une solution pour sauver de la banqueroute les régimes complémentaires Agirc (pour les cadres) et Arrco (pour tous les salariés du privé). Et ce avant le 1er avril, date d'une revalorisation automatique des pensions qui ­creuserait davantage encore leurs déficits.

Compliquées, les négociations le sont d'abord à cause du contexte. Les partenaires sociaux sont sous surveillance. Le gouvernement, qui prépare sa réforme du régime général des retraites, aimerait bien les laisser déminer le sujet des complémentaires et prendre les premiers des décisions douloureuses. Pour, ensuite, leur emboîter le pas en imitant leur exemple sur le régime général. La situation interne au Medef ne simplifie pas non plus les choses, alors que la présidente en place, Laurence Parisot, veut se représenter. En précampagne, elle durcit le ton sur les sujets d'actualité, dont la retraite. «Cela complique la donne», témoigne un négociateur.

Les syndicats divisés

Pour ne rien arranger, les syndicats sont divisés face aux propositions du patronat pour redresser les comptes. Côté dépenses, ils se ­résignent tous à l'idée, mise sur la table par le représentant des employeurs, Jean-François Pilliard, de sous-indexer temporairement les pensions des retraités, autrement dit de les faire progresser moins vite que l'inflation. Mais, côté recettes, la hausse des cotisations concédée pour l'instant par le patronat ne fait pas l'unanimité. En effet, il propose, sous condition, une hausse du taux d'appel à partir de 2015, mesure qui revient à faire cotiser plus employeurs et salariés, mais sans créer davantage de droits à la retraite.

Parmi les représentants des salariés, seule la CFDT en accepte le principe, alors que les quatre autres préfèrent augmenter le taux contractuel. Ce levier permet, lui, de générer des droits à la retraite supplémentaires. «Il faut augmenter le taux contractuel, pour que les jeunes puissent se construire des droits», plaide ainsi Danièle Karniewicz, de la CGC. «Nous ne sommes pas les pères fouettards de la retraite, se défend Jean-Louis Malys, négociateur pour la CFDT. À court terme, augmenter le taux contractuel peut paraître attractif. Mais cela alourdit la facture pour les générations futures, alors que les comptes sont déjà dégradés.» La CFDT se bat, seule également, pour que les petits retraités soient épargnés par une sous-indexation des pensions.

Malgré toutes ces divisions, quelques-uns préparaient ces derniers jours le terrain à des concessions. «Si on se revoit, c'est que des évolutions sont possibles», déclarait d'ailleurs dès l'issue de la dernière séance, mi-février, Jean-François Pilliard. Pour sa part, Philippe Pihet, de FO, ne se dit «pas opposé à un mélange entre hausse du taux contractuel d'abord, pour combler les déficits, et hausse du taux d'appel ensuite, pour maintenir les réserves à un niveau suffisant». La CFDT voudrait bien, de son côté, reconsidérer une hausse du taux contractuel. Pour que les négociations aboutissent, il faut que trois syndicats signent sur les cinq présents autour de la table.

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403 commentaires
  • liberal003

    le

    Allez voir les sites sauvegarde-retraites.org et IFRAP pour être édifié sur les priviléges des régimes des fonctions publiques et des régimes spéciaux, y compris de nos "très chers élus". Il faut réagir et signer les pétitions pour un alignement de tous les régimes de retraites ; réforme juste!!! Quand on sait que le surcoût de ces régimes privilégiés est de 60 milliards/an pour le contribuable, n'est-ce pas scandaleux?

  • Eric P 2

    le

    @anaximandre 123
    Dix contre un que vous êtes un petit prof bien aigri un bon petit soldat rouge toutes mes condoléances à vos proches de vous avoir

  • gmfee

    le

    Premier principe simple. Plafonner les retraites a tant par mois. En effet les hauts salaires ne devraient pas eu de mal à faire des économies toute leur vie.
    Deuxieme principe simple: Vous travaillez moins, (35 heures et 5 ans de moins) vous cotisez moins et les caisses de retraites continuent a devoir verser autant qu'avant. Normal que les caisses se vident.
    Troisieme principe simple: Les aides aux entreprises sont souvent résumées a une exonération de cotisation sociale. Mais les caisses de retraites continuent a verser autant. Normal que l'équilibre soit rompu.
    Quatrieme principe simple: Vous vous soignez plus et vous vivez plus longtemps. (C'est normal de le vouloir et je vous le souhaite) Les caisses de pension doivent vous verser la pension plus longtemps. Il est normal que l'équilibre soit une fois de plus rompu.
    C'est un calcul que les enfant de 11 ans sont capables de résoudre. deux robinets remplissent une baignoire avec tant de litres a la minute. Deux autres la vident avec tant de litres a la minute. Dans combien de temps la baignoire sera t'elle vide?
    11 ans, ils en sont capable. 50 ans, tous cerveaux vides incapables de réflexion élémentaires. Syndicats, incapables au pouvoir. Gouvernement, agents du rétablissement des classes sociales.

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