Publicité

Une réforme ronflante par ministre de l'Éducation

Le projet de loi que Vincent Peillon présente mercredi devant le Conseil des ministres ambitionne de «refonder l'école de la République». Jean-Christophe MARMARA/JC MARMARA/LE FIGARO

«Grand débat» pour Bayrou, « lycée pour le XXIe siècle» et « le collège de l'an 2000» pour Allègre et Royal… La réforme annoncée de Vincent Peillon est une énième «grande concertation».

Quelle que soit la couleur politique de son ministre du moment, l'Éducation nationale est une habituée des projets de réformes, concertations ou comités Théodule aux noms ronflants et quelque peu disproportionnés au regard des résultats finaux.

Le projet de loi que Vincent Peillon présente mercredi devant le Conseil des ministres entend carrément «refonder l'école de la République» après une énième «grande concertation» menée de juillet à octobre dernier. Sa promesse, un rien grandiloquente, vise à câliner les enseignants, «meurtris» par les suppressions de postes des années précédentes. Le projet de loi n'en est encore qu'aux balbutiements mais semble faire écho à la «commission Thélot» il y a dix ans.

De novembre 2003 à janvier 2004, cette «commission du débat national sur l'avenir de l'école», présidée par le haut fonctionnaire Claude Thélot entendait elle aussi «réformer en profondeur» l'Éducation nationale. Trois thèmes furent proposés comme bases de réflexion: définir les missions de l'école, faire réussir les élèves, améliorer le fonctionnement de l'école.

Quelque 26.000 réunions avaient été organisées dans l'ensemble de la France. La synthèse des débats avait été commandée pour alimenter la réflexion sur la «loi Fillon» de 2005 dont on retient surtout aujourd'hui la création d'un «socle commun de connaissances et de compétences» pour le collège, un système intéressant en termes d'objectifs et d'évaluations internes, mais peu compréhensible du grand public. Claude Thélot reconnaîtra lui-même ultérieurement que cette loi d'orientation était «trop modeste» au regard du débat l'ayant précédée.

Lorsqu'elle était ministre de l'Enseignement scolaire (1997-2000), Ségolène Royal avait lancé un rapport pompeusement intitulé «le collège de l'an 2000» qui préconisait le développement d'une «heure de vie de classe» et l'abandon des classes «de niveau».

En 1999, Claude Allègre proposait la charte du «lycée pour le XXIe siècle» suivie d'une réforme qui n'a guère laissé de traces.

François Bayrou avait aussi voulu son «grand débat» en 1994, lequel avait débouché sur un «nouveau contrat pour l'école» et 158 propositions dont on retient surtout la création de «cycles» au collège. L'aménagement des rythmes, notamment, dont il était déjà question pendant la campagne de Jacques Chirac était alors passé aux oubliettes.

Le point commun de ces réformes toujours ambitieuses sur le papier c'est qu'elles n'abordent pas ou peu les sujets qui fâchent, à commencer par la définition du temps de service des enseignants, inchangé depuis 1950…

LIRE AUSSI:

» Coup de froid entre Vincent Peillon et les enseignants

» Les salaires des ministres de l'Éducation et du Supérieur

Une réforme ronflante par ministre de l'Éducation

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
23 commentaires
  • hugguy

    le

    L'éducation nationale est, par principe, rigide dans son ensemble. Je ne parle pas d'individus qui font bien leur travail, qui innovent et qui ont le seul soucis: la réussites des enfants. Je parle des autres... qui eux sont souvent dans la rue. D'autre part, arrêtons de l'appeler "Éducation nationale !" car l'éducation, se sont les parents qui doivent la faire et non les profs ou instituteurs. Appelons la plutôt "Formation générale ".

  • lehcim10

    le

    Malheureusement , ce sont les oligarchies syndicales ,majoritairement marxistes, cramponnées à leurs privilège , qui dirigent l'Education Nationale : le Ministre n'a de fait aucun réel pouvoir.
    C'est ce qui risque d'arriver à toute l'économie française , le Gouvernement socialiste ayant décidé de confier aux "partenaires sociaux" , sans aucune représentativité réelle,le droit de préparer les lois.

  • CHAMOIS73

    le

    54 ans de V°République. 30 ministres de l'éducation et toujours autant de b....l! A quoi sert le ministre (sinon à protéger l'électorat de gauche)alors que les syndicats et le personnel font ce qu'ils veulent? Toi,enseignant quand cesseras-tu de te plaindre? Toi,enseignant, quand travailleras-tu "normalement" comme le privé et non pas de 2 à 24h./semaine? Toi, enseignant,quand penseras-tu d'abord aux élèves avant ton petit confort et ton train-train? Toi, enseignant,quand accepteras-tu de "dégraisser le mamouth" (dixit Claude ALLEGRE,plutot que de demander de plus en plus de moyens pour de moins en moins de travail? Mais je reve. Vous avez de beaux jours devant vous jusqu'à ce qu'un ministre ou mieux un président de la République ose taper le poing sur la table et dise cela suffit.....

À lire aussi

Le vice-président du Crif Gil Taieb est mort

Le vice-président du Crif Gil Taieb est mort

Le vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France est décédé à l'âge de 66 ans, a annoncé mardi l'institution, saluant un «infatigable militant, fervent défenseur d'Israël et de la communauté juive».

Regarder la vidéo