Les militants PCF déstabilisés par la disparition du marteau et de la faucille

Les militants PCF déstabilisés par la disparition du marteau et de la faucille

    Le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, s'en défend mais certains y voient une volonté d'«inféoder le parti au Front de gauche»: alors que s'ouvrait jeudi le 36e congrès du PCF à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), nombre de militants se sont étonnés de la disparition de la faucille et du marteau sur les cartes d'adhérent. Un symbole historique qui s'éteint.

    «Tout le parti est choqué par ça», s'offusquait ce vendredi le secrétaire de section à Paris, Emmanuel Dang Tran, au micro de France Info. Comme lui, quelques militants suspectent un glissement politique menaçant l'intégrité du parti «pour faire avec des Verts, des socialistes et des trotskistes et que sais-je encore, pour faire une organisation qui soit une social-démocratie bis, qui roule pour la social-démocratie», accuse-t-il sans épargner le parti mélenchoniste. Une crainte dont la disparition de la faucille et du marteau n'est que le symbole puisque le PCF dénonce depuis longtemps ce risque. Le secrétaire national du parti parle lui de «modernisation» et tente de calmer les esprits.

    AUDIO. Emmanuel Dang Tran (PCF) s'inquiète pour l'avenir

    «Comment a-t-on pu semer des illusions sur Hollande qui allait faire une politique de rupture... Jamais ça nous a traversé l'esprit, on est communistes quand même!» ironise Emmanuel Dang Tran.

    Les Cocos, moins ringards !

    En outre le PCF apparaît moins ringard que ces dernières années. Selon un sondage Ifop publié jeudi dans L'Humanité, le parti est moins vu comme le symbole d'un passé révolu, notamment du fait de la création du Front de gauche dont il est l'une des principales composantes. Alors qu'en août 2010, le PCF était amené à disparaître pour une large majorité de Français (58%, sept points de plus qu'en 1993), cette idée n'est plus partagée aujourd'hui que par 47% des personnes interrogées cette année, soit un recul de 11 points en trois ans.

    Rajeuni avec de nouveaux délégués, de nouveaux adhérents et «un communisme de nouvelle génération», le PCF se dit prêt à répondre aux critiques venues des socialistes et à défendre sa politique au sein du Front de gauche. Musique électronique et spots de lumières criantes, les délégations syndicales des «entreprises en lutte» (Fralib, Sanofi, Goodyear, Unilever...) échangent jusqu'à dimanche à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) jusque dimanche. Devant 778 délégués, Pierre Laurent assure que cet événement «est très attendu, ses décisions vont compter, les travailleurs, la jeunesse comptent sur nous». D'ailleurs, avec 7 000 nouveaux adhérents en 2012, soit deux fois plus que les années précédentes et un groupe charnière au Sénat, le PCF croit bien avoir «enterré son enterrement» malgré ce bémol symbolique en la disparition de la faucille et du marteau.