Publicité

PS du Pas-de-Calais : les élus bientôt chez les juges

Daniel Percheron, président du Nord-Pas-de-Calais, est un homme peu connu mais particulièrement influent au sein du PS LENMSG/PHOTOPQR/VOIX DU NORD

Deux informations judiciaires viennent d'être ouvertes. Le président du conseil régional a été entendu par la police.

Il est la tête, et «Kuche» (Jean-Pierre Kucheida, ex-député maire de Liévin) les jambes, disent volontiers les proches de ces deux personnalités du PS.

Selon nos informations, Daniel Percheron, l'homme qui règne sur le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais depuis onze ans, sénateur PS depuis près de trente ans, a récemment été convoqué par les policiers dans le cadre de leur enquête sur l'existence d'un éventuel système de financement occulte du Parti socialiste. Par ce geste, les enquêteurs ont affiché leur volonté d'attaquer la pyramide y compris par le sommet.

Percheron a nié en bloc toute dérive possible ou système éventuel

Face aux policiers, ce 16 janvier dernier, Daniel Percheron a dû, lui aussi, dévoiler sa stratégie: il a nié en bloc toute dérive possible ou système éventuel, se montrant solidaire de Jean-Pierre Kucheida, bien que le nom de ce dernier apparaisse dans plusieurs affaires en cours. La convocation de l'élu le plus puissant du Pas-de-Calais, un homme peu connu mais également particulièrement influent au sein du PS, annonce pourtant le lancement d'une série d'auditions des élus socialistes clés du département, ainsi que des entrepreneurs qui gravitent autour d'eux. «Les élus locaux ne nous parlent plus que de cela, le climat a changé», confie un magistrat.

Le parquet de Lille a en effet décidé de poursuivre l'enquête préliminaire sur le volet le plus délicat des quatre dossiers ouverts l'année dernière. La police judiciaire de Lille, soutenue par la très spécialisée division nationale des investigations financières, se penche en particulier sur le fonctionnement de la section PS de Liévin, la ville historique de Jean-Pierre Kucheida, et sur un éventuel «système» de financement via des entreprises amies, tel qu'il a notamment été dénoncé par l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, au juge d'instruction de Béthune Véronique Pair.

La défense de Kucheida

Le maire déchu, en raison d'une gestion de sa ville calamiteuse ou délictueuse, selon les versions, ne pourra toutefois pas s'appuyer sur ces travaux lors de son procès qui doit débuter fin mai prochain. Pour sa défense, l'élu a en effet toujours argué qu'il n'avait pas agi seul mais dans un cadre organisé par sa famille politique, sans pouvoir le prouver toutefois.

Par ailleurs, deux informations judiciaires ont été ouvertes cette semaine, dans lesquelles apparaît à nouveau le nom de Kucheida. La première vise Adevia (une société d'économie mixte gérant l'aménagement urbain) et la Centrale foncière régionale (réserve foncière), elle est ouverte pour favoritisme, recel de favoritisme et abus de biens sociaux. Dans ce volet, les juges d'instruction établiront peut-être une part d'enrichissement personnel.

La deuxième information judiciaire, pour favoritisme, concerne les logements sociaux de Pas-de-Calais Habitat. L'une des plus grandes entreprises de BTP du bassin minier est dans le collimateur des enquêteurs - de même qu'elle figure dans le long réquisitoire du parquet sur les dérives de la mairie d'Hénin-Beaumont.

L'échec de Jean-Pierre Kucheida aux législatives, puis son retrait de la mairie de Liévin, laissent entrevoir toutefois la fin possible d'un long règne.

LIRE AUSSI:

» PS du Pas-de-Calais: une élue se rebiffe

» Le mystérieux pactole du Parti socialiste du Pas-de-Calais

» Les étranges habitudes dela fédération PS du Pas-de-Calais

PS du Pas-de-Calais : les élus bientôt chez les juges

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
63 commentaires
    À lire aussi