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Arnaud Montebourg à nouveau condamné par la justice

Arnaud Montebourg, après une réunion à Matignon le 14 décembre. Le ministre a été condamné pour avoir estimé que les faits reprochés à Jean-Noël Guérini n'auraient pu avoir lieu sans la «complicité» de son frère, un homme d'affaires connu pour ses liens avec le grand banditisme. PATRICK KOVARIK/AFP

Jean-Marc Ayrault a réaffirmé qu'il avait «confiance» en son ministre du Redressement productif, qui a été condamné lundi pour atteinte à la présomption d'innocence du sénateur PS Jean-Noël Guérini.

«C'est un honneur d'être condamné à la demande de Guérini.» Lundi, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a choisi la provocation pour commenter sa condamnation à verser 2000 euros de dommages et intérêts à Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-du-Rhône et sénateur PS, pour avoir porté atteinte à sa présomption d'innocence.

Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a aussitôt affirmé avoir «confiance» en lui. «Je ne crois pas que ce soit un motif de démission», a-t-il déclaré devant des journalistes, en marge d'un déplacement à Clermont-Ferrand. «C'est une simple étape judiciaire. J'ai toute confiance pour qu'Arnaud Montebourg continue d'exercer sa mission au sein du gouvernement», a-t-il ajouté.

Le 29 mars 2011, Arnaud Montebourg avait estimé, dans un entretien au quotidien régional La Provence , que les faits reprochés à Jean-Noël Guérini, alors président de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, soupçonné d'être impliqué dans une vaste affaire de malversations sur des marchés publics, n'auraient pu avoir lieu sans la «complicité» de son frère, Alexandre Guérini. Ce dernier est un homme d'affaires de la région connu pour ses liens avec le grand banditisme.

Lors de l'audience du 7 novembre, l'avocat de Jean-Noël Guérini soulignait que ces accusations avaient été faites avant que son client ne soit mis en examen. «Quand bien même l'aurait-il été à ce moment, il avait droit à la présomption d'innocence, qui a été piétinée», estimait Me Maisonneuve. Outre le versement des 2000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice moral, le tribunal a condamné Arnaud Montebourg à verser 3000 euros pour les frais de justice à Jean-Noël Guérini.

Une condamnation embarrassante

Arnaud Montebourg n'en est pas à sa première condamnation par la justice. Une semaine seulement après sa nomination en tant que ministre, il avait dû verser 1 euro de dommages et intérêts aux ex-dirigeants de la société maritime SeaFrance, qu'il avait qualifiés d'escrocs. Malgré les pressions d'élus de droite pour qu'il quitte le gouvernement, il était resté en poste.

Cette condamnation peut être embarrassante pour François Hollande, qui déclarait dans un entretien au Journal du dimanche alors qu'il était candidat: «Je n'aurai pas autour de moi à l'Élysée des personnes jugées et condamnées.» Ses ministres ont signé une charte de déontologie. Le texte stipule qu'un «manquement isolé peut, à lui seul, suffire à entamer durablement» la «confiance entre les citoyens et ceux qui gouvernent».

Plusieurs élus de droite avaient alors demandé la démission d'Arnaud Montebourg, mais Jean-Marc Ayrault avait estimé que la condamnation de son ministre n'était pas de nature à l'exclure du gouvernement. «Toute condamnation qui disqualifierait un responsable politique pour des actes contraires aux valeurs de la République conduirait à l'exclure du gouvernement», avait-il affirmé dans un communiqué, ajoutant: «Aucun membre du gouvernement n'est aujourd'hui dans ce cas de figure.»

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