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55.000 fonctionnaires européens dans le collimateur

Les frais de fonctionnement élevés de la Commission européenne créent la polémique alors que s'ouvre le sommet budgétaire.

Il y a des jours où il vaut mieux raser les murs que brandir le poing. Les syndicats du personnel du Conseil européen ont annulé la grève programmée à la veille du sommet budgétaire. Au début du mois, les fonctionnaires au service de Herman Van Rompuy y voyaient encore une occasion en or. Au bout du compte, ils ont réalisé que ce serait tendre des verges pour se faire fouetter.

Le symbolisme pèsera lourd dans le grand marchandage qui va s'engager à Bruxelles. Et les 55.000 fonctionnaires européens, régulièrement accusés d'imposer la discipline aux autres sans jamais la pratiquer, se retrouvent en première ligne. David Cameron a donné le ton en octobre dernier, lorsqu'il agitait pour la première fois la menace d'un veto - «La meilleure de la journée, c'est quand même que 16 % des salariés de la Commission gagnent plus de 100 000 euros!» par an - devant ses pairs ébahis, rapporte le Financial Times.

Vrai ou faux, le président du Conseil, Herman Van Rompuy, a reçu le message cinq sur cinq: il a déjà coupé 500 millions dans l'enveloppe des frais d'administration.

Augmentations refusées

La Commission avait poussé le bouchon un peu trop loin, au moment où la plupart des fonctionnaires se serrent la ceinture sur le reste du continent. Huit pays - dont la France et l'Allemagne - venaient d'exiger un programme d'économies de 5 à 15 milliards dans les frais de fonctionnement, d'ici à 2020. Tout porte à croire qu'un tour de vis supplémentaire sera, dans les heures qui viennent, un des rares sujets d'unanimité à la table des Vingt-Sept. Des études sérieuses montrent que les fonctionnaires européens sont généralement bien mieux traités que leurs collègues du reste de l'UE. À l'argument, Bruxelles répond d'ordinaire et sans humour qu'elle n'entend recruter que les meilleurs. Les ciseaux budgétaires sont pourtant déjà à l'œuvre.

Les États membres ont refusé l'an dernier les augmentations découlant de l'indexation et s'apprêtent à recommencer en 2012. La Commission propose de réduire les effectifs de 5 %, de limiter les promotions à l'ancienneté, de couper dans les avantages sociaux et de faire davantage appel aux contractuels. Les frais de fonctionnement des institutions européennes représentent 63 milliards, ou un peu plus de 6 % du budget provisionnel 2014-2020 soumis au sommet.

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