French President Francois Hollande stands among book shelves as he visits the archives collection during the inauguration of the new building for the Archives Nationales center in Pierrefitte-sur-Seine, near Paris, February 11, 2013.  REUTERS/Michel Euler/Pool (FRANCE - Tags: POLITICS) - RTR3DMVM

French President Francois Hollande stands among book shelves as he visits the archives collection during the inauguration of the new building for the Archives Nationales center in Pierrefitte-sur-Seine, near Paris, February 11, 2013. REUTERS/Michel Euler/Pool (FRANCE - Tags: POLITICS) - RTR3DMVM

L'Express

En chute libre dans les sondages, le président de la République affiche parfois un visage soucieux, que ne viennent pas corriger les quelques bons mots ou "blagounettes" lachées ici ou là, comme au salon de l'Agriculture.

Publicité

C'est que, aujourd'hui, ce n'est plus sa personne qui est sous le feu des critiques ou la chape des désillusions. Il faut le dire, il est plutôt ménagé par les commentateurs politiques français de droite comme de gauche. Après tout, personne n'a jamais cru un seul instant qu'une fois au pouvoir il se révèlerait comme un grand président.

Ce qui est en cause, en fait, c'est la politique qu'il conduit, ou qu'il ne conduit pas. Depuis 10 mois qu'il est au pouvoir, avec, rappelons-le, la quasi totalité des pouvoirs, nationaux et régionaux, que pouvons-nous retenir des mesures annoncées comme allant être mises en oeuvre "maintenant"?

Est-ce la tranche d'impôt à 75% des hauts revenus, retoquée par le Conseil Constitutionnel? La signature du traîté européen, qui devait être renégocié? Le "mariage pour tous", qui ne concerne que 2% des Français bien que remettant en cause les fondements même de la famille française? L'aveu de ce que l'inversion de la courbe du chômage n'aura pas lieu comme promis fin 2013? L'augmentation massive des impôts des entreprises et des ménages, avec, corrélativement, une absence de diminution significative des dépenses de l'Etat qui, contre toute atente, s'agrémentent chaque jour d'une promesse supplémentaire, telle la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires en cas de maladie?

Les "contrats de génération", affirmés comme étant porteurs d'un grand espoir, se révèlent à l'examen, tout comme les contrats aidés de toute sorte venus tenter de corriger les statistiques du chômage, improductifs même à moyen terme.

La compétitivité -grand sujet primordial complètement occulté sinon des discours mais dans les faits- est au coeur de notre problème économique. Mais qu'a fait François Hollande et qu'ont fait ses ministres, si souvent cacophoniques, pour insuffler sur ce point une volonté concrète de porter remède au mal qui nous tue: le coût du travail?

Ce ne sont certes pas les mini-accords signés entre le MEDEF et une partie assez négligeable des syndicats (dont l'ensemble ne représente que 7,5 % des salariés), et qui portant, sur quelques gadgets de pseudo flexibilité, n'apporteront aucune réponse structurelle.

En fait, la France est aujourd'hui totalement désabusée et prête, à l'instar de l'Italie, à se fourvoyer dans des choix illusoires et incompatibles. L'Europe ne nous fait plus confiance, nous sommes devenus, parmi d'autres, un maillon faible, à tel point que la zone Euro toute entière est en question.

Tout cela parce que une petite majorité de Français, chauffés à blanc pendant cinq ans par les médias et les faiseurs d'opinion de toute sorte, a renvoyé dans ses foyers un homme, Nicolas Sarkozy. Seule son attitude parfois familière ou trop directe (les épisodes du Fouquets ou du yacht de Vincent Bolloré) pouvait lui être reproché.

N'est-il pas suprenant que, dix mois à peine après son élection, François Hollande atteigne un seuil de rupture d'adhésion à sa politique tel que 51% des Français pensent que Nicolas Sarkozy ferait mieux que lui dans la même situation?

Et que pouvons-nous faire, nous autres modestes lecteurs et électeurs, pour faire avancer le cours de l'Histoire et tenter d'apporter une amorce de solution à cette situation catastrophique? Les partis politiques d'opposition n'ont pour vocation que de tenter de gagner les prochaines échéances électorales, les municipales dans un an. Mais est-ce suffisant? Ne sera-t-il pas trop tard? Et que pouvons-nous faire avant?

Notre civilisation démocrate s'oppose au coup d'Etat, et puis ce ne sont pas des François Fillon ou des NKM qui vont les provoquer. Alors quoi? La question est posée.

Publicité