VIDEO. Grand oral de Hollande : «Ton sobre, action molle», juge Raffarin

VIDEO. Grand oral de Hollande : «Ton sobre, action molle», juge Raffarin

    Au lendemain du grand oral de François Hollande face à la presse, durant lequel le Président de la République a nié «tout virage» et assumé ses choix politiques, les personnalités politiques interrogées mercredi matin sur les télés et radios commentent toutes la prestation du chef de l'Etat. Si la majorité défend son discours, l'opposition, de gauche comme de droite, le juge sévèrement.

    Déjà mardi soir, l'opposition s'en était donnée à coeur joie. Jean-François Copé avait qualifié la conférence de presse de «déception» (voir la vidéo ci-dessous). Marine Le Pen (FN) avait joué la carte de l'humour en estimant qu'«avec Hollande, le changement, c'est fini.» De son côté, François Bayrou avait jugé le Président «convaincant.»

    François Fillon (UMP) sur RTL. Selon l'ancien Premier ministre, François Hollande a commenc?par un énorme mensonge. Moi Président, j'ai changé l'orientation de la politique européenne (...) et j'ai renégocié le traité (européen). Ce que même les ministres qui ont défendu le traité ont reconnu que ce n'était pas exact (sic). Ensuite, il nous explique qu'il ne veut pas changer de politique. La politique qu'il a décrite n'aura aucun effet sur l'économie : elle consiste à augmenter la TVA mais sans baisser les charges sociales, en inventant un crédit d'impôt très compliqué, valable pour les entreprises qui respecteront toute une série d'engagements. Plus le temps passe, plus la crise s'aggrave. (...) On est des pompiers, on essaie d'éteindre l'incendie.  (...) Et là il n'y a plus personne pour éteindre l'incendie. Il n'y aura aucune conséquence en 2013 des mesures qui ont été annoncées.»

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    Jean-Luc Mélenchon (PG), sur France 2. «Il (François Hollande) a annoncé que c'était fini l'objectif d'affronter la finance (...) Terminé l'objectif d'en finir avec le chômage par la progression de l'activité, terminée l'idée de modifier le cours de la politique européenne en affrontant les politiques d'austérité : il les accompagne(...) Il a essayé de nous convaincre, avec le sourire, qu'il fallait capituler sans condition devant les exigences des politiques d'austérité. Nous avons entendu du Merkel version française. (...) Pour la première fois, un homme de gauche dit à la télévision que l'Etat dépense trop, qu'il faut contracter la demande et que dorénavant, la gauche se réclame de la politique de l'offre».

    Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, sur France Info. «(Avec le Président), nous travaillons en confiance. C'était bien que le cap soit rappelé. Ce qui important, c'est la cohérence que le gouvernement engage pour le pays. Jamais depuis les 30 Glorieuses, un gouvernement n'a dû faire face à de telles difficultés. Mais nous les affrontons avec courage et détermination.(...) Le modèle social (français) est en danger. (...) La France doit reprendre sa liberté et son autonomie. Si on laisse filer la dette, on sera en situation de surendettement. (...) La France veut décider par elle-même de son avenir.»

    Jean-Pierre Raffarin (UMP), sur Europe 1. «Le ton est sobre, l'action est molle (...) Il sort progressivement du personnage du candidat pour entrer progressivement - à mon avis un peu trop lentement - dans celui du président». «C'était une conférence de presse à la hauteur de la mission» du point de vue de la forme mais «dans le contenu, les choses sont faibles, l'action beaucoup trop molle. (...)Je dis : action, action, action !»

    Stéphane Gatignon (EELV), maire de Sevran, à l'AFP. «Ce que je demande, c'est que le gouvernement propose des choses dès aujourd'hui: un fonds d'urgence pour les communes les plus pauvres, une réflexion pour instaurer un vrai fonds de péréquation et que tout ça soit écrit dans le marbre. C'est la première fois que le président parle de la banlieue de façon concrète et qu'il parle des enjeux de la péréquation. Mais après le discours, s'il n'y a pas d'actions d'urgence prises, c'est catastrophique. Cela ne ferait qu'agrandir la fracture entre le gouvernement et la banlieue. S'il n'y avait pas d'avancée, je veux que le Premier ministre vienne avec moi à Sevran pour expliquer aux parents d'élèves pourquoi l'école va fermer, pourquoi les entreprises ne vont pas être payées.»

    Jean-Louis Borloo (UDI), sur Radio Classique et Public Sénat. «C'est le président qui a pris les mesures les plus anti-sociales que je connaisse depuis que la fonction existe». Il a cité «un exploit» : «aller taper les 9 millions de salariés sur les heures supplémentaires». Ou bien «la TVA qui augmente de manière massive sur les artisans et les commerçants, c'est-à-dire là où il n'y a aucun risque de délocalisation !» Mais il l'a jugé «bon sur la forme. Je l'ai trouvé très en forme physiquement et on voit qu'il est heureux de faire président, ça fait plaisir !»

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