Un nombre record de PV de stationnement à Paris

Le prix des amendes pour non-paiement de stationnement n'est pas le seul à avoir augmenté en 2011, passant de 11 à 17 euros. Le nombre des procès-verbaux lié à cette infraction a également suivi la même tendance pour frôler le chiffre record de près de 3 millions, selon Fawzi Mekni, secrétaire général de la CFDT-Préfecture de police, comme l'a révélé le site Métro.

«L'activité des agents a progressé de 7 % en 2011», confirme de son côté la Préfecture de police (PP). Les chiffres de 2012 ne sont pas encore connus, mais ils s'inscrivent dans cette même évolution, indique encore la PP. Déjà en 2010, la verbalisation avait progressé de 5,3 %, passant de quelque 2,27 à 2,39 millions de contraventions. Une hausse en forme de réponse à la chambre régionale des comptes (CRC) d'Ile-de-France? Dans un rapport paru en octobre dernier, celle-ci avait déploré la baisse de 4 % du nombre de verbalisations entre 2007 et 2009…

Quoi qu'il en soit, d'après Fawzi Mekni, la mise en place du PV électronique a contribué à inverser la tendance. «Avant, on ne pouvait pas verbaliser lorsqu'il pleuvait ou neigeait. Maintenant, on ne s'arrête jamais.» Autre changement induit par cette nouvelle technologie: «réduire le nombre d'erreurs techniques dans la rédaction des procès-verbaux», constate pour sa part la préfecture.

En résumé, le travail des agents de surveillance de Paris (ASP), qui dressent majoritairement les contraventions, a été «facilité». Or, qui dit deux à trois fois moins de temps pour verbaliser dit davantage d'automobilistes à épingler potentiellement.

Pour le syndicaliste, cette augmentation est surtout le fruit d'une volonté politique: «La Ville, qui rémunère les ASP, a demandé à la préfecture de recentrer leur travail sur les missions de verbalisation. Ils ne font plus que ça et dressent entre 80 et 100 PV par jour. Les conditions de travail sont d'autant plus difficiles qu'en dix ans, le nombre de voitures a diminué et 85 000 places de stationnement ont disparu. On saigne à blanc les ASP pour remplir les caisses de la Mairie puisqu'elle touche 50 % des recettes sur les PV!» Et de rappeler également que Bertrand Delanoë a mis en place une prime au mérite d'environ 350 € pour les inciter à verbaliser toujours plus. «La Mairie n'aime pas les voitures, sauf quand elles rapportent», ironise Fawzi Mekni.

«Tuer la poule aux œufs d'or»

«Il faudrait savoir: soit on mène une politique de réduction de la voiture à Paris, soit on profite des automobiles pour faire rentrer des recettes mais les deux arguments ne peuvent pas logiquement coexister, réplique la Mairie. Ça reviendrait à tuer la poule aux œufs d'or, c'est insensé.» La municipalité dément par ailleurs formellement avoir fixé des objectifs chiffrés à la préfecture. «La verbalisation fait partie des missions prioritaires des ASP», tient-elle seulement à préciser.

Aux dires de la préfecture et de la Ville, l'intensification des verbalisations aurait moins pour dessein de renflouer les caisses de la municipalité que d'inciter les automobilistes à faire preuve de plus de civisme. À Paris, en effet, les conducteurs sont particulièrement indisciplinés. «Moins d'un automobiliste sur 10 s'acquitte de lui-même de la redevance de stationnement, alors que la moyenne nationale est de 1 automobiliste sur 3», affirme la préfecture. Pierre Chasseray, le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, réfute ce chiffre, mais avoue qu'«à partir du moment où on supprime en dix ans un tiers des places de parking en surface et que celles en sous-sol sont à des prix prohibitifs, c'est quand même tentant»…

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