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"Référendum" : quand les députés UMP guerroient contre le mariage pour tous

Les élus UMP avaient promis de faire bruyamment entendre leur voix contre le mariage pour tous dans l'hémicycle. Ils ont commencé le mardi 15 janvier.

Par Mathilde Cousin

Publié le 16 janvier 2013 à 17h36, modifié le 16 janvier 2013 à 20h33

Temps de Lecture 2 min.

Ils avaient promis de se battre pied à pied dans l'hémicycle, pour relayer au Parlement l'opposition affichée dans la rue, le dimanche 13 janvier. Les députés UMP ont effectivement fait bruyamment entendre leurs voix contre le projet de loi sur le mariage homosexuel, lors de la séance de questions au gouvernement, mardi 15 janvier à l'Assemblée nationale.

La séance avait pourtant commencé dans le recueillement, les députés respectant quelques instants de silence en mémoire du lieutenant Damien Boiteux mort vendredi au Mali. Puis Henri Guaino, député UMP des Yvelines, a tiré le premier. Avec des accents hugoliens, l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy a évoqué "ces gens simples, venus parfois de très loin, supportant le coût du voyage et la fatigue" pour manifester à Paris dimanche contre le mariage pour tous. A gauche, les éclats de rire fusent.

CHRISTIANE TAUBIRA, VISÉE, RÉPOND, IMPAVIDE

"Soyez responsable ! Soyez démocrate ! Soyez républicain", exhorte M. Guaino sous les exclamations de sa famille politique – dont certains vont même jusqu'à se lever – et en dépassant ses deux minutes de temps de parole. Son micro est alors coupé, mais M. Guaino continue de parler.

Christiane Taubira, garde des sceaux, visée par la charge, prend la parole sous les huées de la droite. Les députés UMP scandent le mot "référendum" tout en tapant sur leurs pupitres. "Je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler le contenu de l'article 11 de la Constitution, qui définit les matières pour lesquelles le président de la République peut, sur saisine des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, organiser un référendum", répond, impavide, Mme Taubira, dont la voix est à peine audible.

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Du haut de son perchoir, Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, tente de donner la parole à Bruno Le Roux, chef du groupe socialiste. "Référendum, référendum", clament toujours les parlementaires à droite, rejoints par Marion Maréchal Le Pen, du FN, et son voisin Gilbert Collard, du Rassemblement bleu Marine. M. Bartolone menace alors de lever la séance, sans aucun effet sur les rangs agités. L'intervention du chef des députés socialistes, bien que portant sur l'accord sur l'emploi conclu vendredi, est interrompue à plusieurs reprises par ce même appel au "référendum".

"FACE À LA CLAMEUR QUI MONTE DES TRÉFONDS DU PAYS..."

Dix minutes plus tard, l'UMP revient à la charge avec une question de Virginie Duby-Muller, député de Haute-Savoie. "Face à la clameur qui monte des tréfonds du pays, vous avez déjà commencé à reculer en faisant retirer l'amendement du groupe socialiste qui visait à étendre la procréation médicale assistée aux couples de même sexe", attaque-t-elle avec des accents dramatiques. Avant d'ajouter : "Qu'on ne nous prenne pas pour des idiots. Votre objectif à terme est bien de démanteler tous les fondamentaux de la famille."

La garde des sceaux garde son calme et ironise, soulignant que "l'UMP en est à préempter une manifestation dont les porte-parole passent leur temps à dire que c'est un mouvement apolitique et aconfessionnel". La fin de son intervention est applaudie par la gauche, tandis que la droite continue de protester.

Le PS pose ensuite une question sur le "mariage gay", par l'intermédiaire de Corinne Narassiguin, députée des Français de l'étranger. Applaudie par ses rangs, cette dernière est rapidement interrompue par Hervé Mariton, élu de la Drôme et orateur de l'UMP sur le projet de loi. Il faut attendre le départ des premiers députés à 16 heures pour que le calme revienne dans l'Hémicycle.

 

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