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Bouches-du-Rhône : nouvelles mises en examen d'élus PS

Jean-Noël Guérini, le 5 mars. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

Jean-Noël Guérini est mis en cause pour détournement de fonds publics, tout comme Jean-David Ciot, le premier secrétaire fédéral, qui l'est également, lui, pour recel.

Descente aux enfers pour le PS marseillais. Alors que la députée Sylvie Andrieux est jugée depuis lundi pour détournement de subventions du conseil régional dans une affaire de clientélisme, Jean-Noël Guérini, le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, a été mis une nouvelle fois en examen, mardi matin, par le juge Charles Duchaine. Et cet après-midi, c'était au tour de Jean-David Ciot d'être mis en examen pour recel de détournement de fonds publics. Ciot est l'ancien collaborateur de cabinet de Guérini, qu'il avait mis en place à la tête de la fédération après avoir été mis en examen et sommé par Martine Aubry, alors première secrétaire du parti, de démissionner de son poste de «premier fédéral».

«Bien que présumé coupable par le juge, je suis innocent», a commenté, à sa sortie du palais de justice, Guérini, barbe de trois jours, en déplorant que «l'institution judiciaire s'acharne».

«Licenciement transactionnel»

La justice lui reproche d'avoir fait bénéficier, fin mai 2011, d'un licenciement de complaisance un collaborateur qui aurait dû démissionner. «J'avais pris devant la commission Richard (dépêchée par Solferino pour mettre fin aux dérives de la fédération révélées par Montebourg, NDLR) l'engagement que le premier secrétaire fédéral ne serait plus un membre de mon cabinet», a justifié Guérini, selon lequel il s'agissait d'un «licenciement transactionnel».

Ciot, qui travaillait au cabinet de Guérini depuis neuf ans, s'est vu verser, par le conseil général, une indemnité de 22.000 euros, puis a profité du chômage. Au total, il a perçu plus de 60.000 euros. Cela lui a permis de se présenter aux législatives de juin 2012, ce qu'il n'aurait pas pu faire en étant collaborateur d'une collectivité du ressort de sa circonscription, la loi s'y opposant. Il n'a d'ailleurs pas fait son préavis pour tenir le délai d'un an requis par le Code électoral.

«La fédération au point mort»

Pour Guérini, cette affaire devrait relever simplement des prud'hommes ou d'un tribunal administratif et non du pénal. «Nous sommes à mille lieux d'un aspect pénal. Nous allons établir une note pour démontrer qu'il s'agit d'un problème administratif social», a commenté ensuite Me Di Marino, avocat de Ciot.

L'affaire pourrait bien interrompre la carrière de celui qui visait la mairie d'Aix-en-Provence après avoir ravi son siège de député à la maire UMP sortante, Maryse Joissains.

À la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, certains estiment qu'il devrait démissionner: «Au minimum, il faut qu'il se mette en retrait de la direction de la fédération. Il faut sortir du marécage», avance Annick Boet. Pour cette dernière, «ce n'est pas Guérini, mais c'est son homme lige; Guérini est toujours aux commandes».

«La fédération est au point mort. On n'a même pas été capable de mettre en place les instances fédérales après les élections de novembre. Il n'y a pas eu une réunion depuis», ajoute Nathalie Pigamo, candidate malheureuse face à Ciot pour le poste de premier fédéral. Nombreux sont les socialistes à souhaiter que leur parti se mette en ordre de marche pour organiser des primaires à Marseille, comme à Aix. Patrick Mennucci, le maire des Ier et VIIe arrondissements, l'un des candidats à la primaire, trace sa route: «Je suis dans la primaire. Je suis en campagne. On a toutes les chances de gagner Marseille.» Les affaires font en effet le lit du FN, ce qui devrait provoquer des triangulaires favorables à la gauche.

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120 commentaires
  • top gone

    le

    Rendez l'argent , ils veulent le pouvoir pour la monnaie pas pour les citoyen .

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