Gouvernement et opposition se sont rejeté la responsabilité des débordements de la manifestation qui a eu lieu dimanche à Paris contre le "mariage pour tous". L'exécutif a répété, lundi 25 mars, comme il l'avait fait à la suite de la première manifestation, que "le processus parlementaire" se poursuivra. "On respecte une mobilisation importante, de gens venus de toute la France", mais "on ira jusqu'au bout", a assuré l'entourage du chef de l'Etat, cité par l'agence d'information Reuters.
Après avoir été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale, le texte sera examiné à partir du 4 avril au Sénat. Les opposants promettent de poursuivre la mobilisation, même si la loi passe. L'Elysée a également exclu de recevoir pour le moment les chefs de la file des opposants, comme ils le réclament.
"IL Y AVAIT UNE VOLONTÉ D'EN DÉCOUDRE"
Plusieurs responsables de l'opposition ont réclamé la démission du préfet de police de Paris ou celle du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, qu'ils accusent d'avoir mal géré le rassemblement et d'avoir autorisé l'usage de gaz lacrymogènes contre des familles accompagnées d'enfants.
M. Valls a précisé que les policiers avaient utilisé des aérosols beaucoup moins puissants pour repousser des petits groupes de manifestants qui tentaient de se rendre sur les Champs-Elysées, dont l'accès avait été interdit. "Il y avait une volonté de certains groupes d'en découdre", a-t-il dit sur RTL, mettant en cause "des militants d'extrême droite qui ont lancé des boulons sur les forces de l'ordre". Il s'agit "essentiellement des membres du GUD et de l'extrême droite".
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"JE CONTESTE CETTE IDÉE DE DÉBORDEMENT"
Les députés UMP Henri Guaino, Hervé Mariton et Eric Ciotti ont accusé le gouvernement de "provocation". Selon M. Ciotti, le fait d'avoir interdit l'accès aux Champs-Elysées à "une foule immense" afin de "minorer" par avance l'ampleur du rassemblement était "déjà une faute".
"Je conteste cette idée de débordement. Hier, ce qu'il y a eu, c'est une très mauvaise gestion de cette manifestation par la gouvernement et cette gestion relève de la provocation", a-t-il dit sur Europe 1.
M. Ciotti a jugé, comme nombre d'élus de droite, que la réaction des forces de l'ordre confrontées à "quelques petits incidents" était "disproportionnée". Pour M. Mariton, la démission de Manuel Valls devrait "aller de soi".
Rejetant ces accusations, Harlem Désir, le premier secrétaire du Parti socialiste, a dénoncé au contraire "une radicalisation" des opposants et une "récupération politique" de la part de l'UMP. Pour le dirigeant socialiste, le débat démocratique doit se mener au Parlement pour "s'opposer à cette radicalisation".
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