La droite, le Front national et le Parti communiste voient dans l'élimination au premier tour de la candidate socialiste lors d'une élection législative partielle un désaveu de la politique gouvernementale. Le député sortant UMP, Jean-François Mancel, est arrivé nettement en tête du premier tour d'une législative partielle dans la 2e circonscription de l'Oise et affrontera dimanche prochain une candidate Front national, le parti socialiste n'ayant pas obtenu un nombre de voix suffisant pour se maintenir au second tour.
Selon les chiffres de la préfecture de l'Oise, Jean-François Mancel a obtenu 40,61 % des suffrages contre 26,58 % à Florence Italiani (Front national). La candidate PS, Sylvie Houssin, arrive en troisième position avec 21,37 % mais est éliminée faute d'avoir passé la barre de 12,5 % des électeurs inscrits dans un scrutin marqué par un fort taux d'abstention (plus de 67 %).
Le Parti socialiste a appelé les électeurs à voter pour l'UMP au second tour pour faire échec au FN. "Il n'y a pas d'ambiguïté au Parti socialiste, il n'y a pas d'ambiguïté à gauche, il faut voter pour le candidat de l'UMP", a dit lundi la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, sur I>Télé.
Interrogé sur l'appel du PS à faire barrage au FN dans l'Oise, Jean-Pierre Raffarin (UMP) a souligné sur France 2 que lui-même n'avait jamais "été gêné" de voter "républicain contre le Front national". Il a noté qu'"il y a une rupture de confiance évidente entre le gouvernement et l'électorat". "C'est le retour du syndrome Jospin", a-t-il ajouté, l'électorat de gauche, insatisfait, s'étant selon lui abstenu. Le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a estimé sur Europe 1 que "ce scrutin est révélateur d'un président de la République qui s'effondre, d'un Parti socialiste complètement démonétisé et d'un gouvernement déboussolé".
Même analyse au Parti communiste, dont le secrétaire national, Pierre Laurent, a jugé sur Canal+ que "ce résultat est la sanction de la politique gouvernementale". "Nous le disons depuis des mois, elle va conduire à l'échec social et politique". "Les électeurs de gauche ne sont pas mobilisés", "le taux de participation est très faible", a-t-il insisté. "Les gens qui ont voulu le changement au printemps ne se reconnaissent pas dans la politique gouvernementale", a ajouté M. Laurent. "Notre candidat est en légère progression [le candidat du Front de gauche, Pierre Ripart, est arrivé en quatrième position avec 6,64 % des voix] mais dans un désastre politique général, nous ne pouvons pas nous satisfaire de cela, a relevé le secrétaire national du PCF. C'est à l'évidence un message envoyé par les électeurs de gauche pour dire : il faut totalement changer de cap."
Pour Marion Maréchal-Le Pen, députée Front national, "c'est un beau succès". "C'est plutôt prometteur et assez révélateur de la sanction du Parti socialiste", a-t-elle estimé sur RMC et BFM TV. Marion Maréchal-Le Pen a ironisé sur l'appel des socialistes à voter pour l'UMP, "ce qui prouve que leur clivage est largement factice".
Dans un communiqué, Steeve Briois, secrétaire général du parti de Marine Le Pen, écrit que "le PS dévisse de manière spectaculaire, ne laissant aucun doute sur le rejet que le gouvernement et sa majorité suscitent après à peine dix mois d'exercice du pouvoir". "L'UMP réalise une contre-performance puisqu'en huit mois le député UMP progresse extrêmement peu par rapport au scrutin du mois de juin", assure M. Briois, qui parle d'une "inexorable montée du FN". Florence Italiani réalise "une performance bien supérieure à celle du second tour des élections générales, dépassant les 40 % dans un grand nombre de communes", poursuit-il. Le responsable frontiste "invite les électeurs à se mobiliser en masse dimanche prochain : un énième député UMP qui ne s'opposera en rien au projet de la gauche ne leur servira à rien, ils ont encore l'opportunité d'élire une authentique élue d'opposition !".
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