MedDay innove contre les maladies neurologiques
Ce n’est pas tous les jours que le fonds InnoBio (financé par le FSI et les leaders de l’industrie pharmaceutique) et Sofinnova Partners, spécialiste du capital-risque dans les sciences de la vie, investissent 8 millions d’euros dans une société créée il y a moins de deux ans. Leur cible ? MedDay, une start-up parisienne issue des travaux de Frédéric Sedel, neurologue à l’hôpital de La Pitié Salpêtrière.
Il s’est inspiré des méthodes mises au point par des pédiatres pour développer de nouveaux traitements et des outils de diagnostic destinés aux maladies métaboliques héréditaires rares chez l’adulte. Avant de s’apercevoir que cette approche pouvait être étendue aux maladies neuropsychiatriques, un marché très prometteur.
L’opportunité
400 000, c’est le nombre de malades qui seraient touchés par la sclérose en plaques progressive aux États-Unis et en Europe. Un marché de trois à quatre milliards d’euros selon MedDay.
En utilisant des molécules ayant perdu leur brevet, mais qui ont donc déjà démontré leur efficacité pour d’autres types de pathologie, MedDay entend développer des médicaments beaucoup plus rapidement qu’une biotech traditionnelle. Sa levée de fonds lui permettra de financer trois traitements jusqu’en 2016.
Et notamment la phase finale d’essai chez l’homme d’un traitement de la sclérose en plaques progressive, protégé par des brevets issus de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris.
Il pourrait obtenir une autorisation de mise sur le marché dès 2015, voire 2014 s’il obtient une "autorisation temporaire d’utilisation" pour traiter les formes les plus graves de la maladie, pour lesquelles n’existe aucun traitement. "Nous espérons réaliser nos premières ventes dans un an, explique Frédéric Sedel, qui a fondé MedDay avec Guillaume Brion. Nous n’excluons pas les partenariats avec des groupes pharmaceutiques sur certains produits : la sclérose en plaques intéresse potentiellement nombre de laboratoires dans le monde…" Les deux fondateurs développent aussi une plate-forme de R&D en partenariat avec l’équipe métabolomique de l’Institut de biologie et de technologie du CEA.
L’innovation
Sa plate-forme technologique utilise le métabolisme et les maladies rares pour aborder les maladies neurologiques : une démarche unique au monde, selon MedDay. Pas besoin d’essais cliniques sur les animaux : la start-up utilise des molécules ayant perdu leur protection, dont elle brevette les formulations et les indications.
Gaëlle Fleitour