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Christine Boutin demande la démission de Manuel Valls et le retrait du texte

L'ex-ministre, farouche opposante au mariage pour tous, a dénoncé l'utilisation de gaz lacrymogènes lors de la manifestation de dimanche. Elle dit espérer qu'Hollande annonce jeudi l'abandon de la mesure.
par AFP
publié le 25 mars 2013 à 7h59
(mis à jour le 25 mars 2013 à 16h27)

L'ancienne ministre Christine Boutin a demandé dimanche soir sur i-télé la démission de Manuel Valls et du préfet de police suite aux incidents en marge de la manifestation contre le mariage gay à laquelle elle a participé.

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«Je demande la démission du préfet de police et de Manuel Valls», a déclaré la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD, associé à l'UMP). «Un jeune de 14 ans a été mis KO par des gaz lacrymogènes», a-t-elle assuré, en ajoutant avoir elle-même été «ciblée» par les forces de l'ordre.

Farouche opposante au Pacs, Christine Boutin est désormais mobilisée contre le mariage et l'adoption pour les homosexuels. Le cortège a été émaillé de plusieurs incidents au cours desquels la police a diffusé à plusieurs reprises du gaz lacrymogène, ce qui lui a valu les critiques de la droite. L'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant a notamment critiqué des «gestes de violence inacceptables» de la part des policiers. Selon lui, «c'était un public très familial», qui, «de par sa composition et son comportement, ne justifiait en rien l'utilisation des gaz». Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a répondu en vantant «le sang froid» de la police, assurant que les organisateurs avaient été «débordés» par des «groupes extrémistes».

«Président, faites attention ça va péter»

Christine Boutin a en outre dit attendre du président François Hollande qu'il annonce jeudi le retrait du texte sur le mariage et l'adoption par les couples homosexuels. Commentant sur RFI la manif de dimanche, l'ex-ministre s'est dite persuadée que le gouvernement «a été débordé, parce qu'ils n'imaginaient pas une telle mobilisation».

«Les gens s'estiment pas pris en considération, ridiculisés, et ils ne supportent plus. Je dis : "président, faites attention, ça va péter"», a-t-elle mis en garde. Cela augure-t-il de futures manifestations moins calmes ? «C'est une certitude», selon elle. Ce sont «de braves gens», «des gens dont on n'entend jamais parler et ils sont exaspérés par ce président qui ne les écoute pas», a insisté l'ancienne ministre du Logement.

«Ca va se cristalliser», a-t-elle prédit. «Politiquement, les choses sont en train de s'agréger». «Monsieur le président de la République, prenez des décisions». «J'espère», a encore lancé Christine Boutin, «que jeudi, il va annoncer qu'il retire ce texte», adopté à l'Assemblée nationale et qui arrive au Sénat. Jeudi, le chef de l'Etat intervient sur France 2 dans une émission spéciale.

Six gardes à vue

Sur RTL, Manuel Valls a quant à lui annoncé lundi que six personnes avaient été placées en garde à vue dimanche soir à la suite de 98 interpellations effectuées en fin d'après-midi après les incidents en marge de la manifestation contre le mariage gay. Valls a mis en cause des militants d'extrême droite qui ont lancé des boulons sur les forces de l'ordre, dont le comportement a été «maîtrisé et professionnel», a-t-il assuré. Le ministre de l'Intérieur a ajouté qu'une trentaine de policiers et de gendarmes mobiles ont été «légèrement blessés».

«Il y avait une volonté de certains d'en découdre», a assuré le ministre de l'Intérieur «car des groupes ont essayé de forcer les barrages» tenus par les CRS et les gendarmes mobiles pour interdire aux manifestants l'accès des Champs-Elysées.

«Nous aurions pu avoir des accidents beaucoup plus graves sans le sang-froid des forces de l'ordre», a affirmé Valls, ajoutant qu'il n'y avait pas eu de tirs de grenades lacrymogènes sur les manifestants. Les forces de l'ordre ont utilisé, comme l'ont constaté les journalistes, des diffuseurs de gaz lacrymogène à main.

Le ministre de l'Intérieur a enfin refusé de présenter des excuses comme l'ont demandé des représentants de la droite, «alors que le comportement des forces de l'ordre a été maîtrisé et professionnel».

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