Longtemps préservée, l'industrie pharmaceutique souffre désormais de la conjoncture économique. La crise accentue les effets très négatifs - pour les grands groupes pharmaceutiques - de la concurrence des génériques. Après les américains Pfizer et Merck et le britannique GlaxoSmithKline, c'est au tour de Sanofi d'annoncer, jeudi 2 mai, un chiffre d'affaires en retrait, de 5,3 % au premier trimestre 2013 et de 2,8 % à taux de change comparable, atteignant 8,059 milliards d'euros. Son résultat net perd le tiers de sa valeur, à 1,613 milliard d'euros.
En cause : la perte d'exclusivité de médicaments vedettes comme le Plavix, l'Avapro et l'Eloxatine aux Etats-Unis en 2012. Viennent ensuite les mesures d'austérité en Europe, qui conduisent à une baisse des prix des médicaments mis sur le marché.
L'essor des ventes dans les pays émergents ne suffit pas à compenser cette baisse dans les pays matures. Le chiffre d'affaires de Sanofi en Amérique latine, Asie, Europe de l'Est, Russie, Turquie, Afrique et Moyen-Orient a ainsi progressé de 6,5 %. Il a représenté le tiers du chiffre d'affaires du groupe au premier trimestre. Mais dans le même temps les ventes fléchissaient de 9,7 % aux Etats-Unis et de 10 % en Europe de l'Ouest.
A en croire les prévisions du groupe, le pire serait derrière lui. "Le bénéfice net par action est attendu entre stable et - 5 %, à taux de change constant, par rapport à 2012, sauf événements défavorables imprévus", précise le communiqué de Sanofi. Pour y parvenir, il compte sur le lancement de nouveaux médicaments ainsi que sur la bonne activité de ses "plates-formes de croissance", à savoir la poursuite de la hausse de l'activité diabète, des vaccins, de Genzyme, en particulier.
ÉCONOMIES DE COÛTS
Une nouvelle organisation commerciale est aussi mise en place. Le poste de président opérations globales, précédemment occupé par Hanspeter Spek, dont la retraite a été annoncée, est dédoublé. Un poste de vice-président exécutif, opérations commerciales globales, est confié à Peter Guenter, aujourd'hui vice-président de Sanofi Europe.
Et Pascale Witz, actuellement directrice générale de Medical Diagnostics du groupe GE Healthcare, fait son entrée dans le groupe pour assurer le développement commercial stratégique. Elle fera le lien entre les activités de recherche et développement et les équipes commerciales. "Les économies de coûts" sont aussi citées, sans autre précision.
Il vous reste 10.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.