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Copé «regrette» les «attaques» de Fillon

Jean-François Copé, mardi 13 novembre. ERIC GAILLARD/REUTERS

Le secrétaire général de l'UMP a réuni quelque 3000 personnes dans la fédération des Alpes-Maritimes.

Le Cannet, 18h30, mardi. Le secrétaire général de l'UMP improvise un point presse pour répondre au président de la République. À Paris, la conférence de presse de François Hollande n'est pas terminée, mais Jean-François Copé charge déjà en fustigeant les «mensonges», la «passivité», la «litanie de promesses et de vœux pieux» du chef de l'État. 19 heures, changement de casquette. Le candidat à la présidence de l'UMP se prépare pour sa 95e réunion publique depuis l'annonce de sa candidature, le 26 août.

Quelque 3000 personnes sont venues l'entendre à la salle de La Palestre, pour un discours qui résonne comme le premier bilan de la campagne. «Depuis des mois, je parcours la France, leur a expliqué Copé. Ces campagnes sont toujours des moments de vérité. Chacun se révèle tel qu'il est, sans faux-semblant.» Un discours aux accents de victoire également. «Je sais que je peux compter sur vous, les militants de l'UMP, vous qui avez balayé sans hésiter les sondeurs, les barons, les notables qui juraient, la main sur le cœur, qu'il n'y aurait pas de match», se félicite le candidat autoproclamé de la «France décomplexée».

Les points sur les «i»

À cinq jours du scrutin, ni la démonstration de force des fillonistes, lundi soir à Paris, ni le raidissement de François Fillon lui-même quand il parle de son rival n'entament le moral de Jean-François Copé. Bien au contraire, comme il veut en faire la démonstration mardi. Le meeting du Cannet revêt une grande importance pour Copé. C'est là, début août, qu'il a pour la première fois mesuré la mobilisation de ses troupes en réunissant 1500 personnes. C'est également la circonscription de Michèle Tabarot, qui postule à la fonction de secrétaire général de l'UMP sur le «ticket» Copé, où Luc Chatel est candidat au poste de vice-président. C'est enfin une réunion au cœur de la troisième fédération de l'UMP avec ses 12.000 adhérents, alors même qu'une très large majorité de ses élus ont choisi de soutenir la candidature de Fillon.

Quant aux critiques qui se multiplient dans la dernière ligne droite, Copé assure ne pas y prêter trop d'attention. Dans ses discours, pourtant, il alterne la défense de son projet pour l'UMP et les adresses sibyllines à ses concurrents «en fonction de l'agressivité du moment des fillonistes», précise un proche. Et mardi soir, la colère n'était pas feinte. François Fillon avait invoqué le matin sur RMC, les «origines» de Jean-François Copé pour assurer que le secrétaire général refusera toujours une alliance avec le Front national. «Je comprends qu'on ne partage pas la ligne politique que je défends, mais je demande qu'on la respecte. Qu'on respecte ma personne, mes convictions, mes combats pour la France. Je demande que l'on vous respecte, vous les militants de l'UMP, qui vous engagez avec moi, a lancé Copé. Et je n'ai pas attendu la journée de la gentillesse pour le dire.» «En face, ils se disaient “inénervables” et voilà qu'ils s'énervent contre nous, poursuit-il sans jamais citer de nom. Je leur demande du fond du cœur: s'ils devaient choisir de s'énerver, que cela soit exclusivement contre la gauche!» Et si le message n'était pas assez clair, Luc Chatel et Michèle Tabarot ont mis les points sur les «i». «Nous, on ne nous a pas offert sur un plateau en argent des circonscriptions en or», lance l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. La députée des Alpes-Maritimes, elle, aligne ses cibles une à une: «L'ancienne ministre du Budget qui explique que Jean-François Copé n'a jamais mené de réforme», «Bernard Debré qui veut tourner la page Sarkozy», «l'ex-ministre animatrice de télé qui ne voterait pas Sarkozy»... Jusqu'à François Bayrou «qui donne son avis et dont on n'a vraiment rien à faire». «La vérité, c'est que croyant plaire à tout le monde, on finit par ne plaire à personne, expliquera Copé plus tard. Et je comprends qu'avec ce type de discours, on puisse recueillir le soutien de François Bayrou, celui qui a appelé à faire battre Nicolas Sarkozy. Celui-là, je le leur laisse.»

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50 commentaires
  • X2MALTE

    le

    UMP est ce encore d''actualité?
    Pas certain du tout vu le comportement des deux prétendants..
    Cela fait peine à voir!
    Quand veulent-ils se rassembler?
    Cela ressemble plus à un éclatement définitif..
    la gauche peut jubiler et elle à bien raison quel spectacle jubilatoire sur ce coup là..

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