
Un mois après la disparition d'un couple de Français en Bolivie, la police soupçonne un double meurtre. Jérémie Bellanger, 25 ans, et Fannie Blancho, 23 ans, originaires de Loire-Atlantique, ont disparu au matin du 29 août près de Guayaramerin, une bourgade reculée de la Bolivie amazonienne à 800 km de La Paz, à la frontière avec le Brésil. Ils avaient passé la nuit dans une fête locale, laissant l'enfant de 3 ans de Fannie avec leur logeuse. Puis ils se sont rendus dans l'hacienda d'un Bolivien, à 12 km. L'homme est le dernier à les avoir vus, mais affirme qu'ils ont quitté sa ferme au matin et aurait entendu des voix d'inconnus avec eux.
"Nous soupçonnons que le couple de Français est mort" a déclaré le colonel Oscar Munoz, chef de la police criminelle, cité par l'agence officielle bolivienne ABI. La police, a-t-il ajouté, suspecte qu'il y a pu avoir une forme d'abus sexuel sur la disparue Fannie Blancho, "avec laquelle le principal suspect est resté seul dans son hacienda". Pour une raison inconnue, Jérémie était revenu brièvement, en moto le 29 au matin, chez leur logeuse où se trouvait l'enfant, avant de repartir chercher Fannie, selon la police locale. Le propriétaire de l'hacienda, Jaime Martinez, a été entendu en qualité de suspect, mais laissé en liberté "faute d'éléments l'incriminant", a indiqué la semaine dernière le procureur de Guayaramerin.
"L'hypothèse sur laquelle travaille la police est qu'une fois que Jérémie a découvert" la tentative de viol sur Fannie, "il a été assassiné" par le propriétaire de l'hacienda, qui est aussi le gérant de la discothèque où ils avaient passé une partie de la nuit, a ajouté le colonel Munoz. Le chef de la police criminelle n'a pas spécifié les raisons pour lesquelles la police pencherait pour cette hypothèse, et ne l'avait apparemment pas soulignée lorsqu'il a reçu lundi les parents du couple à La Paz.
Les familles, arrivés en Bolivie samedi, devaient voyager mercredi à Guayaramerin. Là, accompagnés d'un attaché de l'ambassade de France, ils entendent réemprunter le chemin parcouru par leurs enfants dans la nuit du 28 au 29 août et tenter de relancer l'enquête, au point mort.
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