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Sarkozy célèbre l'héritage chrétien

Nicolas Sarkozy et Henri Guaino (à droite), jeudi à la cathédrale du Puy-en-Velay. PHILIPPE WOJAZER/REUTERS

Le président a donné, jeudi au Puy, le coup d'envoi de sa tournée dans les lieux de mémoire de la France.

«La France des racines, c'est la France que nous aimons.» En ajoutant à son discours cette petite phrase, Nicolas Sarkozy a conscience qu'il doit muscler le discours qu'il a prévu de prononcer sur le patrimoine. «La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage, je suis le président d'une République laïque, mais je peux dire cela parce que c'est la vérité, je ne fais pas du prosélytisme», a-t-il continué.

Nicolas Sarkozy voulait célébrer jeudi la France des églises. Il était au Puy-en-Velay, pour une visite de la cathédrale médiévale. Le Puy, rendez-vous des chrétiens depuis le haut Moyen Âge, est l'une des étapes capitales de cette route de la foi, point de départ de la «Via podiensis» vers Saint-Jacques-de-Compostelle. L'héritage de la chrétienté? «Nous sommes obligés par cet héritage. Nous devons non seulement le transmettre mais l'assumer sans complexes», a-t-il assuré. Érigeant même «la protection de notre patrimoine» en «devoir politique», il a rappelé les sommes consacrées, grâce au plan de relance, à la restauration des bâtiments classés. Patrimoine chrétien, racines chrétiennes. Mais aussi, pour faire bonne mesure, racines juives. Le chef de l'État est en effet revenu sur les «racines juives de la France», dont il avait déjà parlé devant le Crif il y a quinze jours.

Au moment où l'UMP renoue avec une laïcité de combat, notamment pour justifier l'adaptation de l'islam aux lois de la République, le chef de l'État a retrouvé les accents qui étaient les siens lorsqu'il vantait «la laïcité positive», cette laïcité qui, tout en veillant à la liberté de croire et de ne pas croire, «ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout», selon la formule du discours de Latran de décembre 2007. «Je crois qu'il est des pèlerins qui font le pèlerinage sans avoir la foi, mais ils ont l'espérance», a assuré jeudi Nicolas Sarkozy, en retrouvant au passage les sujets sur lesquels il avait tenté de trancher dans son son livre publié en 2003, La République, les religions, l'espérance.

Mise en scène apaisée

Jeudi, Nicolas Sarkozy a aussi lancé sa tournée d'immersion dans les lieux de mémoire de la France millénaire (nos éditions du 3 mars). Il l'a fait en se glissant dans une mise en scène volontairement apaisée. Il a monté à pas comptés vers la cathédrale du Puy-en-Velay, serré les mains de la petite foule massée le long de la rue étroite, fait une pause et échangé une brève conversation avec les journalistes. Il est accompagné de son ministre chargé des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, maire du Puy, et le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. «Monsieur Mitterrand!», lancent les photographes, faisant un lien entre le quatrième et le sixième président de la Ve République. François Mitterrand avait le talent de ces excursions dans la France profonde, au rythme du promeneur. Mais, de passage au Puy, il n'avait pas visité la cathédrale. Nicolas Sarkozy, lui, grimpe les marches qui mènent à l'intérieur de cette église du XIe siècle.

Un peu plus tard, dans la petite salle du conseil général de Haute-Loire, le président a prononcé son discours devant un pan de mur coupé par un morceau de paysage: une image qui a rappelé aux connaisseurs la déclaration de candidature de Jacques Chirac en Avignon, en février 2002. Tout était fait, jeudi, pour placer le président au point le plus haut de la «cathédrale» républicaine, loin des polémiques parisiennes.

Au passage, Laurent Wauquiez enfonce avec zèle le clou contre Dominique Strauss-Kahn: «La Haute-Loire, ce n'est pas Washington, ce n'est pas le Potomac, ce ne sont pas les mêmes racines.» Dans son discours, Nicolas Sarkozy a ainsi résumé son propos: «Ces paysages qui nous entourent représentent l'identité de la France.» Cette identité souvent au cœur de polémiques, il l'a défendue à nouveau: «Je le dis aux tenants de la diversité, il n'y a pas de diversité sans identité».

Fidèle à la règle qu'il s'est fixée de déjeuner sur place chaque fois qu'il le peut, Sarkozy a été ensuite reçu par l'évêque du diocèse, Mgr Henri Brincard, qui l'accueillait en présence du clergé régulier et séculier.

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