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Roland-Garros : ce qui va changer en 2016

Extension de la superficie, nouveaux courts, toit pour le court central... Voici à quoi ressemblera le tournoi parisien en 2016.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 14 février 2011 à 16h06, modifié le 14 février 2011 à 17h06

Temps de Lecture 5 min.

Roland-Garros le 3 juin 2009.

Dimanche 13 février, la Fédération française de tennis (FFT) a décidé de maintenir le tournoi de Roland-Garros à son emplacement actuel, près de la Porte d'Auteuil à Paris, préfèrant ainsi le prestige historique de l'événement et de la capitale à un site délocalisé mais plus vaste. "La solution de facilité aurait été de faire comme les autres. Tous les tournois du monde ont envie d'aller chercher des hectares. Nous, on a fait le choix d'être différents, celui de la qualité plutôt que de la quantité", estime Gilbert Ysern, le directeur général du tournoi et de la FFT.

En optant pour le maintien à Paris, la FFT, qui a imposé ce vote en raison de l'exiguïté des structures actuelles, a choisi la moins ambitieuse des possibilités. Avec la rénovation prévue, la superficie de Roland-Garros passera de 8,5 à 13,5 hectares. A Versailles et Marne-la-Vallée, le site aurait fait 35 hectares, contre 32 à Gonesse. Solution la moins coûteuse des quatre candidatures (235 millions d'euros, deux fois moins que les autres), le projet d'extension repose sur un certain nombre d'innovations, qui ont pour but d'allier gain d'espace et maintien de l'esprit "village" du plus petit tournoi du Grand Chelem.

UN NOUVEAU COURT DE 5 000 PLACES DANS LES SERRES D'AUTEUIL

Gagner de la place, c'est ce qui justifiait le grand chamboulement opéré par la Fédération française de tennis. À quoi va ressembler le site de Roland-Garros 2016 ? Au site actuel, avec 60 % de surface en plus et l'intégration des serres d'Auteuil dans son paysage. De quoi permettre "une déambulation verte des spectateurs", explique la FFT. En plus d'offrir davantage d'espace aux visiteurs, le site pourra accueillir 55 000 spectateurs chaque jour (contre environ 35 000 à l'heure actuelle) et comprendra au total 17 courts d'entraînement (14 au Stade Jean-Bouin, au sud, et 4 au Petit Jean-Bouin, au nord) et 18 courts en terre battue.

Parmi les nouveautés, un nouveau terrain de 2 000 places à l'extrémité ouest du site, la disparition du court n°1, qui permettra la mise en place d'une esplanade d'accueil, et surtout, la création d'un nouveau court de 5 000 places. Ce dernier doit être bâti sur un endroit actuellement occupé par des "serres chaudes" contenant des collections de fleurs rares et des bâtiments techniques. Une partie des serres sera intégrée au court, une autre partie doit déménager au Parc floral du bois de Vincennes.

DES SESSIONS DE NUIT GRÂCE AU TOIT POUR LE CENTRAL

L'aménagement du court central Philippe-Chatrier est l'élément, assure Gilbert Ysern, qui a fait la différence en faveur du maintien à Paris. La couverture du Central par un toit léger constitue l'un des axes majeurs du projet. "On a fait des études complémentaires qui ont montré qu'avec ce type de toit rétractable, on pouvait se prémunir de la pluie mais aussi organiser des sessions de soirée", a expliqué le directeur général. Ce toit, de "conception mécanique simple et fiable" selon le projet de la FFT, s'inscrit dans la modernisation du court Philippe-Chatrier (15 000 places) qui sera "entièrement repensé dans sa conception".

Roland-Garros deviendrait ainsi le troisième tournoi du Grand Chelem à disposer d'un court couvert après l'Open d'Australie, qui en a deux, et Wimbledon, qui a inauguré un toit sur son Central en 2009. Ces sessions de nuit devraient permettre d'accueillir 15 000 spectateurs supplémentaires chaque jour. En revanche, ce nouveau toit ne permettra pas d'organiser d'autres événements comme le Masters 1000, actuellement joué au Palais omnisport Paris-Bercy. "Le toit ne fera pas du Central une salle. On aura un confort certain mais pas en période hivernale où il fait trop froid", convient Gilbert Ysern qui a également souligné que la FFT n'avait, pour l'instant, pas l'intention de couvrir le court Suzanne-Lenglen.

Dernier changement d'envergure : le Centre national d'entraînement, qui vise à préparer les jeunes tennismen dans les conditions optimales, sera installé en 2013 sur le Stade Georges Hébert, situé sur les boulevards des Maréchaux. Il s'étendra sur presque deux hectares. Enfin, les deux gymnases du Fonds des Princes doivent être reconstruits à Jean-Bouin, un nouveau centre des médias sera installé et un complexe hôtelier sera érigé à Molitor.

LES INQUIÉTUDES

La grande majorité des critiques se focalisent sur l'utilisation des serres d'Auteuil. Un comité de soutien, dont la chanteuse Françoise Hardy est la présidente d'honneur, dénonce les risques écologiques et la dénaturation du lieu. La mairie de Paris assure que "ce projet n'impacte absolument pas les Serres historiques d'Auteuil et les prestigieuses collections qui s'y trouvent", puisque "les serres de travail et les serres chaudes sur lesquelles la FFT prévoit de créer un court de tennis sont très récentes et ne présentent aucun intérêt architectural".

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Une défense qui ne suffit pas à calmer la grogne des écologistes et des riverains. Au point que le projet parisien risque désormais de faire face à des recours juridiques. Une pétition contre l'extension a recueilli près de 30 000 signatures. "Ce n'est pas parce que les opposants à notre projet font beaucoup de bruit qu'il est mauvais. Il y a eu beaucoup de contre-vérités. On respecte l'opinion de tous mais notre projet ne contrevient à aucune loi, aucun règlement d'urbanisme. On est extrêmement confiants de pouvoir faire ce qu'on a prévu. On se sent très à l'aise avec ce projet", répond Gilbert Ysern.

Autre motif d'inquiétude : à quoi bon agrandir le site si c'est pour le faire à si petite échelle ? La perspective de devoir déménager dans quelques années inquiète un certain nombre d'acteurs du tennis français. Là encore, le directeur général de la FFT exclut a priori cette option : "Je ne pense pas que les besoins du tournoi vont augmenter de manière spectaculaire dans les années qui viennent. On a eu dernièrement une forte croissance parce que les médias se sont énormément développés, tout comme l'entourage des joueurs. Mais on n'imagine pas que chaque joueur aura 20 coaches à l'avenir, un pour la volée de revers, l'autre pour l'amortie et le troisième pour le service kické ! On va arriver à une forme de plateau et le saut qu'on va faire devrait satisfaire les besoins d'un tournoi du Grand Chelem pendant longtemps."

Le Monde avec AFP et Reuters

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