Google va cacher les sites pirates lors des recherches

Le géant du Web a pris, jeudi, quatre engagements visant à améliorer la protection du droit d'auteur sur ses services.

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Google veut orienter les internautes vers les contenus légaux © Google / Capture d'écran Le Point.fr
Google veut orienter les internautes vers les contenus légaux © Google / Capture d'écran Le Point.fr

Temps de lecture : 2 min

Google est régulièrement critiqué par les ayants droit car ses services peuvent faciliter l'accès aux contenus illégaux sur Internet. En réalité, le moteur de recherche recense tout le Web, sans distinction, et donne donc une place égale aux sites légaux et aux autres. Mais cela pourrait changer : le géant a pris, jeudi, quatre engagements visant à lutter contre le piratage et promet de les appliquer "dans les prochains mois" sur son moteur de recherche et la plate-forme Blogger.

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Au risque de créer une polémique, Google souhaite retirer de la saisie semi-automatique les termes "souvent liés au piratage". Quand un internaute tape le début d'une recherche dans le champ, le moteur propose les intitulés le plus souvent tapés par les internautes et peut parfois aiguiller vers des contenus illégaux. Mais cette mesure paraît très floue, car la plupart des termes associés au piratage sont aussi associés à des contenus parfaitement légaux. Par exemple, Google compte filtrer le mot "torrent" pour qu'il n'apparaisse pas dans la saisie semi-automatique. Mais ce système de partage de fichiers (BitTorrent) n'est absolument pas illégal, même s'il est majoritairement utilisé pour le téléchargement illégal. Des éditeurs de jeux vidéo diffusent par exemple leurs mises à jour via ce protocole. "Cela ne concerne que la saisie semi-automatique, et non pas les résultats de recherche", se défend Simon Morrison, responsable du droit d'auteur chez Google Europe. "Vous pourrez toujours trouver tous les contenus du Web dans les pages de résultat", assure-t-il.

Terrain glissant

Google souhaite aussi améliorer la gestion des plaintes. Les demandes de retrait de contenu pour cause de violation des droits d'auteur seront traitées en 24 heures maximum et seront accessibles au public. La procédure d'appel sera aussi améliorée, pour ne pas léser des sites légaux. "Cela aidera à limiter le piratage", estime Simon Morrison. "Nous avons des équipes de vérification pour ces requêtes, nous allons les étoffer et améliorer leurs outils techniques", ajoute-t-il. Par ailleurs, Google veut couper les vivres des sites illégaux, en les expulsant du programme de liens sponsorisés AdSense, qui leur permet de gagner de l'argent en affichant des publicités. Enfin, Google promet "d'accroître l'accessibilité des contenus légaux au sein des résultats de recherche". "Nous voulons rendre le site plus efficace pour les site légaux", confie Simon Morrison.

L'objectif de Google n'est pas que légal, il est aussi financier. "Si nos partenaires y gagnent, nous y gagnons", explique Simon Morrison, convaincu, par ailleurs, que "si les utilisateurs y trouvent plus de contenus légaux, ils apprécieront davantage Google". Pourtant, le premier réflexe d'un internaute qui ne trouve pas ce qu'il veut, n'est-il pas de changer de crèmerie ? Non, selon le cadre de Google, qui estime que "si les contenus légaux sont plus facilement accessibles, les utilisateurs iront vers la légalité". "Nous pouvons stimuler le marché légal", affirme-t-il encore, en se félicitant que "cela améliorera les relations avec les ayants droit". Mais même s'il s'en défend, en influençant les contenus suggérés aux internautes, Google fait un pas sur un terrain très glissant : le contrôle des résultats.

Commentaires (9)

  • tiba

    Il n'y a pas si longtemps Google menaçait de quitter la Chine sous prétexte que ce pays pratiquait... la censure !?

  • kiwi

    On a l'impression que nos pays "démocratiques" notez les " " glissent vers une autocensure proche des pays non démocratiques en ce qui concerne l'Internet.
    Ce genre de censure a aider a la chute libre de Altavista (IBM) , fera de même avec Google...
    Même si j'aime Microsoft, Bing va devenir mon moteur de recherche favoris.

  • Igosuki

    Nous allons continuer à regarder ce qui nous plaît grâce à internet. Et vous ne pourrez plus nous servir des soupes infâmes en nous forçant à payer. Eh oui dommage ! Il n'y a guère que certains journaux comme Le Point, Le Monde ou Le Figaro qui traversent la crise internet en mode croisière, le reste des chaines de télé et des journaux sont à la ramasse totale.