
Pour la cinquième fois en un peu plus d'un mois, les étudiants britanniques vont manifester, jeudi 9 décembre, pour protester contre l'augmentation des frais d'inscriptions à l'université. La mesure, portée par le gouvernement de coalition du premier ministre conservateur David Cameron et du vice-premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg, aura pour principale conséquence de tripler les frais d'inscription. Actuellement plafonnés à 3 290 livres, il pourraient désormais atteindre 9 000 livres (10 700 euros).
Mercredi, des rassemblements ont déjà eu lieu dans plusieurs villes anglaises. The Guardian recense ces actions sur un blog consacré au suivi du mouvement social, comme par exemple l'occupation d'une agence bancaire à l'université de Leeds ou l'occupation de l'université métropolitaine de Londres, qui dure depuis 6 jours. Jeudi, pas moins de 40 000 manifestants sont attendus dans la capitale britannique alors que le projet de loi sera examiné par le Parlement.
Face à un mouvement social qu'il n'avait pas anticipé et dont il espérait qu'il s'essouffle rapidement, le gouvernement britannique tente de se justifier et laisse entendre qu'il pourrait faire quelques concessions.
Le malaise étudiant n'existe pas seulement en Grande-Bretagne, où il a été exacerbé par les mesures de rigueur. Il se dessine également dans de nombreux pays européens, à des degrés divers et pour des raisons propres à chaque système où les frais d'inscriptions ne sont pas toujours la pierre d'achoppement.
Grande-Bretagne. Les droits d'inscription dans l'enseignement supérieur britannique ont été introduits en 1998. Ils étaient alors de 1 000 livres (1 194 euros) par étudiant. Si le projet de loi du gouvernement conservateur est adopté, ils auront alors augmenté de 900 % en treize ans. En contrepartie, le gouvernement prévoit de repousser le montant de revenus au-delà duquel les étudiants doivent rembourser les prêts avantageux auxquels ils ont accès.

Italie. Ce ne sont pas tellement les frais de scolarité, variables en fonction des villes, qui inquiètent les étudiants transalpins, mais plutôt la réforme des universités récemment adoptée par le gouvernement Berlusconi. Elle prévoit la suppression d'environ 9 milliards d'euros et de 130 000 emplois dans l'éducation nationale sur la période 2009-2013. Près de 500 000 personnes ont manifesté contre cette réforme le 30 novembre.
Irlande. Contraint par un déficit public abyssal, le gouvernement prévoit l'un des budgets les plus restrictifs de son histoire. L'une des mesures concerne les frais de scolarité, qui vont augmenter en moyenne de 25 %, aux alentours de 2 000 euros. Pour l'Union of Students in Ireland, principal syndicat étudiant de l'île, il s'agit ni plus ni moins du "Pearl Harbor de l'éducation irlandaise". Les universités examinent actuellement des mesures qui permettrait d'échelonner le paiement des frais d'inscription. Le gouvernement souligne que les coupes dans le budget de l'éducation, même si elles touchent tous les niveaux de scolarité, ne représentent que 2 %.
Espagne. Après une hausse en 2008, les frais d'inscriptions ont de nouveau augmenté en 2010. Pour une licence, ils se situent désormais dans une tranche allant de 600 à 1 000 euros. Pour un master, ils peuvent aller jusqu'à 2 650 euros, selon une étude américaine. Les droits d'inscription sont décidés par les ministres de l'éducation de chaque communauté autonome, dans les limites d'un budget voté par le gouvernement national.
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