Jean-Luc Roméro se défend

 Jean-Luc Roméro se défend

    «Nous faisons le travail que personne ne fait, répond Jean-Luc Roméro, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité aux accusations des médecins de l'Hôpital européen Georges-Pompidou. Nous sommes les seuls à avoir imprimé, sur nos deniers personnels, une plaquette d'information grand public sur la loi Léonetti, poursuit-il. Cela fait des années que les anti-euthanasie défendent cette loi en disant que les patients ne sont pas informés. Les patients ont le droit à l'information et c'est pour cela que l'HEGP nous a choisis. » N'est-ce pas paradoxal de renseigner les malades sur cette loi alors que l'association la juge insuffisante ? « Pas du tout, cette loi est insuffisante, mais elle constitue tout de même un progrès », répond Jean-Luc Roméro qui n'écarte pas pourtant pas l'éventualité d'aborder la question de l'euthanasie avec les patients de l'hôpital qui le désireraient. « Et pourquoi nous ne le ferions pas ? On nous accuse de faire du lobbying, mais que font les autres associations, comme Jalmalv (NDLR : jusqu'à la mort, accompagner la vie) qui visitent les patients dans leurs chambres et qui sont anti-euthanasie, si ce n'est du lobbying? » Fondée en 1980, l'ADMD milite pour la légalisation de l'euthanasie active, ou suicide assisté, interdite en France. Pour ses membres, la loi Léonetti autorisant les médecins à alléger les souffrances des patients en fin de vie, et donc d'une manière indirecte à accélérer leur décès, est insuffisante. Comptant 48000 adhérents, cette association s'est illustrée par des combats autour de cas comme ceux de Vincent Humbert ou Chantal Sébire. Bien qu'un énième projet de loi autorisant l'euthanasie ait été retoqué par le Sénat le 25 janvier, Jean-Luc Roméro compte bien faire revenir le sujet sur le devant de la scène à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.