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Libye: nouveaux succès pour la rébellion, douze morts dans un raid de l'Otan

Article du 15/06/2011
La rébellion a remporté de nouveaux succès mercredi dans l'ouest de la Libye en prenant le contrôle de trois localités sur la route de Tripoli, au moment où un raid de l'Otan au sud de la capitale a fait 12 morts selon le régime.

Ces développements militaires surviennent à la veille de la visite à Tripoli de l'émissaire du Kremlin, Mikhaïl Marguelov, qui rencontrera jeudi les chefs du gouvernement et de la diplomatie, près d'une semaine après des entretiens avec la rébellion dans leur fief à Benghazi (est).

Dans l'Ouest, les rebelles se sont emparés des bourgades de Zawit al-Bagoul, al-Lawanya et Ghanymma, sur la route menant à Yefren, ville contrôlée par la rébellion à quelque 80 km de Tripoli, selon un correspondant de l'AFP. La veille, ils avaient pris al-Rayayna, à quelques kilomètres de Zawit al-Bagoul.

Depuis trois jours, les insurgés qui contrôlent la ville de Zenten progressent vers Yefren, deux localités au sud-ouest de Tripoli distantes de moins de 30 km. Leur objectif est de faire la jonction entre les deux villes en prenant le contrôle des villages les séparant.

D'après des habitants qui arrivaient de Yefren, l'une des deux routes reliant cette ville à Yefren est sous contrôle des insurgés. Mais cette information n'a pu être vérifiée par le correspondant de l'AFP, qui entendait dans l'après-midi des avions de l'Otan survoler la zone.

Outre les gains militaires, la rébellion a remporté un succès diplomatique avec la reconnaissance par un 15e pays, le Panama, de son organe politique, le Conseil national de transition, comme "représentant légitime" du peuple libyen.

Pour le commandant des opérations de l'Otan, le général Charles Bouchard, la situation militaire dans l'Ouest se développe "très positivement".

Il a estimé que la mission de l'Otan pouvait être accomplie sans avoir recours à des troupes au sol, alors que le conflit a fait depuis le 15 février plus de 10.000 morts et contraint à la fuite près d'un million de personnes, selon des agences de l'ONU.

Quatre mois après le début du soulèvement en Libye qui s'est ensuite transformé en conflit armé, la question de la capacité de l'Alliance atlantique à disposer de moyens militaires suffisants pour mener à bien sa mission si l'opération doit se prolonger trop longtemps commence à se poser.

Tentant de dissipant les doutes, la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu, a affirmé que l'Otan disposait des moyens nécessaires pour "maintenir la pression" sur M. Kadhafi qui refuse de céder le pouvoir qu'il accapare depuis 42 ans.

Le Premier ministre David Cameron a assuré que l'armée britannique avait les moyens de poursuivre sa mission en Libye "aussi longtemps qu'il le faudra".

Au sud de la capitale Tripoli, bastion du régime, la télévision d'Etat libyenne a affirmé que douze personnes avaient été tuées dans un raid aérien de l'Otan contre un bus. Selon elle, le bus a été touché à l'entrée de la ville de Kikla, "entraînant le martyre de 12 passagers".

Déjà mardi, deux puissantes explosions avaient secoué le centre de la capitale, après trois jours de pause dans les bombardements de l'Otan.

L'Alliance a pris le 31 mars les rênes de l'intervention internationale, sous mandat de l'ONU, pour protéger la population civile dont le soulèvement a été réprimé dans le sang. Mais, plusieurs responsables politiques occidentaux ont reconnu que l'objectif était désormais de pousser à la porte M. Kadhafi.

Au Canada, l'un des principaux pays engagés dans les opérations de l'Otan, les députés ont approuvé la prolongation de trois mois des opérations militaires canadiennes.

Aux Etats-Unis, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a pour sa part mis en garde le président Barack Obama contre une éventuelle poursuite des opérations américaines en Libye sans l'autorisation du Congrès. Des élus de la Chambre ont, eux, déposé une plainte contre la décision de M. Obama de se passer du feu vert du Congrès pour lancer ces opérations.

Mais selon la Maison Blanche, M. Obama a agi "conformément à la 'Loi sur les pouvoirs de guerre'".

Enfin, l'Afrique du Sud, dont le président Jacob Zuma avait tenté une médiation avortée sur une sortie de crise auprès de M. Kadhafi, a accusé l'Otan de prendre délibérément pour cible le colonel libyen.


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