Violence, insultes: on craque aux impôts
De tous les fonctionnaires, ceux des finances n'ont jamais été les chouchous des Français. « Mais depuis que Nicolas Sarkozy a stigmatisé la fonction publique, certains individus croient désormais pouvoir proférer menaces et insultes avec la bénédiction du chef de l'État. Les déclarations du Président, le 27 septembre dernier, devant des ouvriers de l'Oise, ont été dévastatrices », constate Michaël Casas, responsable CGT des finances publiques, dont l'organisation syndicale tirera, ce lundi matin, la sonnette d'alarme.
Cinq agressions en neuf mois
Depuis le début de l'année, cinq violentes agressions physiques et verbales se seraient produites dans les locaux départementaux des Finances publiques, selon la CGT. En réponse à la dernière, commise contre une hôtesse d'accueil du centre de Rangueil, les personnels bloqueront l'accès du site, demain, de 8h30 à 9h30. « Nous ne voulons pas pénaliser les usagers auxquels nous expliquerons le sens de notre action qui sert finalement autant nos intérêts que les leurs », indique Michaël Casas, qui a diagnostiqué le mal dont souffre son administration. « Comme dans l'ensemble de la fonction publique, deux départs à la retraite sur trois ne sont pas remplacés. Cette baisse d'effectifs a indiscutablement détérioré le service d'accueil du public. Les files d'attentes s'allongent et les relations entre personnel et usagers se crispent mécaniquement », observe le responsable syndical. « A l'Hôtel des Finances de Rangueil, ce climat de tension a décimé nos effectifs : minés par les insultes, 50 % des agents d'accueil sont en arrêt maladie, contribuant à l'engorgement de la réception », ajoute Michaël Casas. Mais les réactions des usagers sont parfois plus violentes. Le représentant de la CGT se souvient ainsi d'un homme qui a sauté au cou de l'une de ses collègues et l'a collée au mur.
Face à la souffrance de ses personnels, la direction régionale des finances pratiquerait la politique de l'autruche. « Nous lui avons par exemple demandé de pourvoir des postes laissés vacants alors qu'ils sont budgétés mais nous n'avons obtenu, à ce jour, aucune réponse », soupire Michaël Casas, qui avertit : « l'action de lundi matin retentira comme un coup de semonce adressé à la direction. Faute de réponse aux questions que nous lui posons, nous envisagerons des actions plus dures ». Sollicitée par « La Dépêche du Midi », la direction régionale des finances est restée injoignable.
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