Violence, insultes: on craque aux impôts

  • En 2008, les personnels de l'Hôtel des finances de Rangueil s'étaient déjà mobilisés contre la dégradation du service public.
    En 2008, les personnels de l'Hôtel des finances de Rangueil s'étaient déjà mobilisés contre la dégradation du service public. Photo DDM, archives.
Publié le
Lionel Laparade

De tous les fonctionnaires, ceux des finances n'ont jamais été les chouchous des Français. « Mais depuis que Nicolas Sarkozy a stigmatisé la fonction publique, certains individus croient désormais pouvoir proférer menaces et insultes avec la bénédiction du chef de l'État. Les déclarations du Président, le 27 septembre dernier, devant des ouvriers de l'Oise, ont été dévastatrices », constate Michaël Casas, responsable CGT des finances publiques, dont l'organisation syndicale tirera, ce lundi matin, la sonnette d'alarme.

Cinq agressions en neuf mois

Depuis le début de l'année, cinq violentes agressions physiques et verbales se seraient produites dans les locaux départementaux des Finances publiques, selon la CGT. En réponse à la dernière, commise contre une hôtesse d'accueil du centre de Rangueil, les personnels bloqueront l'accès du site, demain, de 8h30 à 9h30. « Nous ne voulons pas pénaliser les usagers auxquels nous expliquerons le sens de notre action qui sert finalement autant nos intérêts que les leurs », indique Michaël Casas, qui a diagnostiqué le mal dont souffre son administration. « Comme dans l'ensemble de la fonction publique, deux départs à la retraite sur trois ne sont pas remplacés. Cette baisse d'effectifs a indiscutablement détérioré le service d'accueil du public. Les files d'attentes s'allongent et les relations entre personnel et usagers se crispent mécaniquement », observe le responsable syndical. « A l'Hôtel des Finances de Rangueil, ce climat de tension a décimé nos effectifs : minés par les insultes, 50 % des agents d'accueil sont en arrêt maladie, contribuant à l'engorgement de la réception », ajoute Michaël Casas. Mais les réactions des usagers sont parfois plus violentes. Le représentant de la CGT se souvient ainsi d'un homme qui a sauté au cou de l'une de ses collègues et l'a collée au mur.

Face à la souffrance de ses personnels, la direction régionale des finances pratiquerait la politique de l'autruche. « Nous lui avons par exemple demandé de pourvoir des postes laissés vacants alors qu'ils sont budgétés mais nous n'avons obtenu, à ce jour, aucune réponse », soupire Michaël Casas, qui avertit : « l'action de lundi matin retentira comme un coup de semonce adressé à la direction. Faute de réponse aux questions que nous lui posons, nous envisagerons des actions plus dures ». Sollicitée par « La Dépêche du Midi », la direction régionale des finances est restée injoignable.

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Les commentaires (53)
yetiti Il y a 7 années Le 09/03/2017 à 11:24

Bonjour

Je suis tout à fait d'accord que les employés du FISC manifestent le mécontentement face à l'agressivité et les insultes qu'ils subissent.

Cela dit , je suis allé ce matin au centre des impôts à Lagny sur Marne pour tenter de régler un problème.

Ma situation fiscale actuelle étant en partie due à ma négligence, j'ai fait profil bas lors de mes explications à la personne à la caisse.

Je vous avoue avoir très mal perçu son agressivité et son attitude hautaine à mon égard.

De quel droit cette personne est méprisante ?????? Parce que je n'ai pas payé mes impôts à temps ????? Ma situation actuelle étant en grande partie due aux services des impôts !

Il ne faut quand même pas oublier que les citoyens qui viennent voir ces agents, sont déjà en situation de faiblesse morale, étant redevables aux yeux de l'état.

Cette personne veut profiter de sa position sociable ( à peine plus enviable) pour se défouler sur les contribuables ???

Le respect doit être réciproque .

jackson31 Il y a 12 années Le 17/10/2011 à 22:04

et toujours sarkozy
il pleut c'est la faute à sarko, il neige aussi.On ferait mieux de voir comment les impôts se traitent en Belgique et de prendre exemple: très bon article d'envoyé spécial sur le sujet? ON AURAIT MOINS DE FRAUDE FISCALE ET ON SERAIT PEUT ETRE MIEUX,MAIS VOILA LES SYNDICATS S'Y OPPOSENT CAR POUR EUX IL FAUT EMBAUCHER DAVANTAGE DE FONCTIONNAIRES!

agent dgfip Il y a 12 années Le 17/10/2011 à 21:15

Que de fiel et de haine
Comme d'hab dès qu'il s'agit des fonctionnaires les clichés sont de sortie, et pour peu qu'on y ajoute l'aspect fiscalité c'est l'hallali.

Alors tout d'abord sachez qu'un agent des finances paie ses impôts comme tout citoyen, et ne bénéficie d'aucune largesse de l'administration (tous les revenus sont imposables et imposés, primes incluses), mais en prime il est tenu à "l'exemplarité" puisqu'en cas de retard, défaut de paiement ou autre sa hiérarchie est avertie et que si les difficultés sont trop fréquentes il peut aussi encourir une action disciplinaire.

Ensuite à ceux qui se plaignent de la façon dont ils sont accueillis, sachez que vous avez en face de vous des femmes et des hommes comme vous, et qu'ils ont les mêmes soucis que vous dans leur quotidien : le boulot du conjoint (souvent dans le privé d'ailleurs), les enfants, les factures, et en prime pour beaucoup une affectation dans une région éloignée de leur famille avec des délais d'attente pour mutation parfois long (c'est là la contrepartie du concours). J'ajoute que ce que certains reprochent à ces agents peut aussi valoir sur d'autres professions : le mauvais accueil qui nous est réservé par un individu ne signifie pas qu'il s'agit d'une généralité de l'ensemble de la profession.

A ces problèmes se rajoutent les conditions de travail :
-pression du chiffre et du résultat que les détracteurs revendiquent pourtant, avec des stat à rendre de façon plus ou moins collectives (nombre de dossiers traité, taux de recouvrement, etc)
- restructurations avec déplacement géographique (voire fermeture de site), concentration des points d'accueil avec une industrialisation des tâches (là encore faut faire du chiffre, on ne doit pas passer plus d'un certain temps avec un usager), et comme d'autres l'ont dit l'incertitude du futur liée à la loi de mobilité
- attentes croissantes du public, chaque réforme a des incidences sur la situation des usagers qui attendent des réponses, mais l'information et la formation des agents ne suivent pas
- souvent d'ailleurs les agents positionnés à l'accueil sont les agents les moins formés (catégorie C), voire des stagiaires à peine sortis d'une formation de 2 mois (à qui on dit que l'accueil c'est formateur justement)
- se rajoute l'impact des suppressions d'emploi qui font qu'il faut faire tout ceci avec moins de personnels (et donc des priorisations dans les tâches à accomplir)

Enfin, et pour couronner le tout, je rappelle qu'il y avait auparavant 2 administrations : les impôts et le trésor, chacune ayant ses champs de compétences et ses missions propres. Le candidat Sarkozy qui est pourtant passé 2 fois par Bercy en tant que ministre a annoncé leur fusion, et le président l'a faite, au mépris de ces missions justement.
Aujourd'hui on demande donc à des agents de répondre à des questions qui ne sont pas dans le coeur de métier de sa formation, ce qui renvoie à l'usager une image d'incompétence qui contribue à la dégradation du climat dans les accueils : l'un veut une réponse que l'autre n'est pas en capacité de lui donner.