Revenons en détail sur cette conférence d'Etienne Chouard qui mérite qu'on s'y attarde.

Le 10 juillet dernier, j'abordais dans un article-catalogue de liens les sujets tabous de la présidentielles. Cet article au succès retentissant qui m'a apporté une paire de nouveaux lecteurs évoquait notamment le scandale de la création monétaire et l'idée du tirage au sort à la place de l'élection, deux idées talentueusement défendues par Etienne Chouard lors d'une conférence ce printemps 2011 à Marseille. Pour mémoire :


Étienne Chouard - conférence sur la création... par culture-libre
Étienne Chouard - Conférence: Le tirage au sort... par culture-libre



Ces deux vidéos sont extrêmement instructives, même si l'on ne partage pas totalement le point de vue d'Etienne Chouard, sa démarche est tout à fait intéressante.

Selon Chouard, les acteurs politiques du moment, pour défendre la cause qui leur est chère, négligent de remonter à la source de tous les problèmes. Par exemple, les féministes vont s'attaquer aux inégalités hommes-femmes en négligeant le reste. Les socialistes (les vrais) vont défendre les opprimés en oubliant l'écologie. Les écologistes mettent la défense de l'environnement en tête de gondole, mais omettent un certain nombre de problèmes économiques.

Or, toujours selon le professeur de droit-conférencier, si l'on prend le temps de détricoter tous ces problèmes pour remonter à la source, à la cause des causes, on arrive toujours, ou quasiment toujours à un nœud inévitable : un pouvoir détenu par une oligarchie et soutenu par des puissances financières.

Par exemple, le problème du changement climatique est, in fine, le fruit d'une politique qui soutient plus ou moins artificiellement une croissance économique forcenée, pour l'enrichissement de quelques-uns. Les inégalités sociales sont également savamment entretenues par un système qui profite aux plus riches. Même les problèmes de riches (faillites d'entreprises, dévissages en bourse ...), sont causés par des castes encore plus riches qui dévorent l'essentiel du gâteau en ne laissant que les miettes aux autres.

Partant de ce constat, Etienne Chouard identifie deux problèmes majeurs qui doivent être traités avant toute autre chose, et qui relaient les combats des formations politiques actuelles au rang de vaines gesticulations : la création monétaire, et le tirage au sort.

Le scandale de la création monétaire, c'est que ce sont les banques privées qui sont à l'origine de la création de l'essentiel de la monnaie, rôle qu'elles jouent en lieu et place de l’État qui devrait être souverain dans ce domaine. L’État emprunte à des banques privées pour ses propres besoins, ce qui signifie (je raccourcis volontairement, mais vous trouverez tous les détails de cette arnaque un peu partout sur le web et dans la conférence en vidéo ci-dessus) que la politique publique est sous le contrôle d'organismes privés qui, par définition, défendent des intérêts privés. Je schématise en exagérant : si demain le gouvernement décide de dépenser un million d'euro pour construire une voie ferrée de la ville A à la ville B, c'est seulement si les banques veulent bien prêter cet argent à l’État, donc si ça correspond à leurs intérêts privés, que cela pourra se faire. Plus prosaïquement, n'imaginez pas qu'un gouvernement, quel qu'il soit, va mettre en place des mesures anti-banques, il n'en aura jamais les moyens.

Chouard poursuit en mettant en avant que l'élection porte en elle le problème.
L'élection, ce n'est pas la démocratie, c'est même, par définition, l'inverse de ça. Par un système électif, on choisit le "meilleur", et le meilleur étant extrêmement subjectif, on est fortement soumis à la propagande pour faire ce choix. Comme dans un rayon de supermarché où notre œil est attiré par le plus bel emballage, nous ne pouvons sélectionner les élus que sur la foi de ce qu'on nous montre d'eux. La meilleure illustration est peut-être celle de l'affaire DSK : avant de devenir le lubrique client de Sofitel d'aujourd'hui, il était un respectable et honnête dirigeant du FMI. Les images se font et se défont au gré des manipulations médiatiques et politiques, comme une publicité grave en nous les avantages d'un produit de consommation.
Une chose est sûre, l'élection ne permet pas, et n'a jamais permis de confier le pouvoir au peuple, comme la démocratie l'exigerait pourtant, stricto sensu. D'une manière générale, ce sont les formations politiques les plus riches qui sont en mesure d'influencer la politique d'un pays. Formations soutenues par des groupes industriels dont elles défendront les intérêts une fois au pouvoir.

Le piège étant correctement ficelé, il devient délicat d'en sortir, et toujours selon Chouard, ce n'est évidemment pas au travers de l'élection que nous en sortirons, mais par son abandon, au profit d'un système de tirage au sort, sur le modèle de la démocratie Athénienne, dont vous trouverez pas mal de détail dans la deuxième partie de la conférence ci-dessus, et un peu partout dans les bouquins et sites hellénistes.
Le tirage au sort suscite bon nombre de critiques qui peuvent être effacées par autant de contre argumentations. Les grecs étaient loin d'être idiots dans leur usage du tirage au sort, et rien ne nous oblige à l'appliquer à notre tour bêtement. Notamment, une pléiade de garde-fous permettaient et permettraient d'éviter les écueils les plus évidents, comme le tirage au sort d'un abruti, d'un terroriste, d'un extrémiste ou la confiscation du système par une nouvelle élite auto-proclamée.

Pour en arriver là, sans passer par l'élection, Etienne Chouard avoue que ce sera difficile, et que ça passera forcément par une prise de conscience d'une masse critique de gens qui serait susceptible de mettre en place une assemblée constitutive pour réformer les institutions, en s'affranchissant totalement de la classe politique actuelle.
Sauf catastrophe nationale ou planétaire qui mettrait au jour de façon évidente les dysfonctionnements actuels, je ne vois pas comment cela peut se produire même au cours de ce siècle.

Aussi, je serais plutôt tenté de croire pour ma part en la naissance ou le développement d'une sorte d'économie/société parallèle, qui grandirait comme un parasite sur le dos de la société de consommation actuelle. À la limite de la légalité et de la désobéissance civile, cette économie/politique souterraine utiliserait les outils actuels en tordant les concepts capitalistes pour les retourner contre la société de consommation elle-même.

Ce deuxième monde existe déjà. C'est celui des AMAP, des logiciels libres, des vide-greniers, de "Le bon coin", de la consommation collaborative, du couch-surfing, du book-surfing, de l'éducation populaire, de bitcoin et d'open-UDC...
Rendu possible par la généralisation d'internet et la mise en relation directe des particuliers avec les particuliers, ce système parallèle coexiste parfaitement avec l'"ancien".
De temps à autre, cette économie parallèle mord les plate-bandes de la traditionnelle, le piratage de musiques et de films, l'action des casseurs de pub, des faucheurs d'OGM, la location de voitures entre particuliers, les initiatives de kokopelli, ... sont autant de tentatives de renversements partiels d'un système chancelant. Je prends souvent l'exemple de Mozilla pour montrer que ça peut marcher (Firefox a "forcé" Microsoft à relancer le développement d'IE, et a précipité l'avènement du Web 2.0).

Cette société souterraine est invisible, elle n'a pas de porte parole, ni d'organisation formelle. On ne peut pas la nommer, ni la contrôler. C'est celle des anonymous, des individus, de vous et moi. Elle n'a d'existence que si on le veut bien. C'est sa force et sa faiblesse.

Elle sera ce que nous en ferons.

Commentaires

1. Le lundi, 1 août 2011, 13:40 par JeffRenault

Très bel article. Et notamment très belle conclusion. Plus j'y réfléchis, plus je considère comme toi qu'on ne pourra faire bouger les choses que par des initiatives entre citoyens, des actions concrètes, l'économie parallèle que tu décris, pour faire avancer les choses, et in fine changer de modèle.

Ce ne sera pas simple, car on peut de rappeler du début des coopératives agricoles. Au début groupement d'agriculteurs pour mutualiiser leurs achats (semences, aliments) et leurs ventes (fournir les points de ventes), la finance s'en est vite emparée pour finalement dicter sa loi, au détriment des producteurs (qui ne sont que des pions à qui l'on impose des règles) et des consommateurs (dont l'assiette contient des aliments dont la qualité brille par son absence).

Mais ce n'est pas une raison pour ne pas agir. Au contraire, il faut insister, et apprendre à contourner la mainmise omniprésente du colosse financier qui doit bien avoir des pieds d'argile, comme d'autres.

Maintenant, il faut des idées, trouver comment les relayer, pour qu'elles grandissent et se répandent pour chaque jour, pour grignotter et regagner peu à peu du terrain.

2. Le lundi, 1 août 2011, 14:49 par agase

Les grecs, ce ne sont pas ceux qui sont en train de couler ? bel exemple :)

Sinon, oui il existe une masse critique pour permet de mettre en place des circuits parallèles qui lorsqu'ils atteignent eux aussi une masse critique sont phagocytés par les grands groupes ou au contraire phagocytent les autres : google ou facebook en sont un bel exemple pour rester dans les dérives du net.

Peut être devrions nous essayer de vivre plus simplement et ne pas toujours vouloir courir plus vite que son voisin. Cherchons juste à se faire plaisir !

3. Le lundi, 1 août 2011, 14:58 par Guillaume Castevert

Entièrement d'accord avec vos analyses.

Vous la connaissez sûrement, mais Jeremy Rifkin a le même type d'analyse sur ce qu'il appelle "the lateral power", par opposition à une société hiérarchisée de haut en bas, c'est le pouvoir des réseaux, qui transforment la société de façon profonde, même si invisible en surface. Il applique ce raisonnement au nucléaire par exemple http://www.youtube.com/watch?v=j_Eb...

Les initiatives citoyennes sont hyper intéressantes pour résoudre les problèmes de l'économie ultra-libérale, mais il s'agit d'une guerre des idées et dans toute guerre moderne, il y a asymétrie des moyens mobilisés. Le Système a pour lui une capacité de communication de masse, il faut la contourner en utilisant les réseaux sociaux, véritable révolution dans la manière de s'informer.

Je ne suis inscrit sur Twitter que depuis 2 mois, mais je pense avoir plus appris depuis que dans toute une vie de journaux télévisés... (ok, je n'ai plus la télé depuis 20 ans...). On va directement à la source des infos, on peut les recouper soi-même, ça permet d'aller hyper en profondeur sur ces sujets complexes, impossibles à traiter en 2 min, à l'inverse de la météo ou des vacances pipoles.

On est sur la bonne voie, continuons, diffusons l'info sur toutes les alternatives à la société de consommation, et qui sont meilleures pour la planète, le moral et le portefeuille !!!

4. Le lundi, 1 août 2011, 15:04 par Guillaume Castevert

Ah, pendant que j'écrivais mon commentaire, agase a publié le sien...

Je suis d'accord avec Mérome & Jeff, pas vraiment avec agase...

Que Facebook & Google vendent les données perso des internautes à des fins de publicité, c'est un problème, mais ça ne doit pas nous dissuader de les utiliser pour diffuser nos idées. Perso, ils peuvent me mettre la pub qu'ils veulent, je ne clique pas dessus...

Ensuite, si se faire plaisir consiste à surconsommer pour assouvir un besoin créé artificiellement par la pub, c'est pas vraiment la bonne idée. Si c'est ralentir le rythme et profiter des plaisirs simples de la vie et de la nature en ayant conscience de son impact sur la planète, alors oui.

"Vivre simplement pour que tous puissent, simplement, vivre" - Mahatma Gandhi

5. Le lundi, 1 août 2011, 17:13 par agase

@guillaume
Tu cites Gandhi mais c'est d'une autre façon que j'ai exprimé ma pensée.

Maintenant, oui Facebook et google ont peut être apporté une révolution mais regarde ce que cela implique au niveau planétaire (fermes de serveurs, pub nécessaires à faire tourner tous ces bidules,...) et tout cela pour que quelques individus s'en mettent plein les fouilles sous prétexte de permettre au peuple de pouvoir s'exprimer "librement".
C'était un peu la même chose avec l'avènement de l'automobile : si l'idée de départ pouvait être louable, elle a vite été détournée... (j'utilise comme beaucoup de monde google, pas facebook ni twitter dont je ne vois absolument pas l'intérêt)
J'ai bien d'autre chose à faire que de passer mon temps sur un ordinateur

Je ne crois pas personnellement que facebook, twitter ou autre système "social" révolutionne en profondeur l'être humain. C'est tout un ensemble de choses qui le fera et je suis assez sceptique sur le temps que cela va prendra, en tout cas, pas moins que le temps qu'il aura fallu pour en arriver là, sauf à être aider par une catastrophe.

6. Le lundi, 1 août 2011, 19:31 par pierre lhoste

Bonjour.

Article très bien écrit sur un sujet passionnant.

Il y a beaucoup d'exemples de projets "parallèles" qui parviennent à se déveloper, mais ils ont tous à la fois une personne charismatique à leur tête et un objectif très technique (Assange et Wikileaks, Mozilla et Brendan Eich, Linux et Linus,...) qui permet d'opérer de fait un tri des contributeurs. Cela n'évite pas les conflits mais ces projets avancent.

Quand on parle d'économie parallèle entre citoyens lambda, on sort de cette sphère.

A mon sens, les points fondamentaux de la réussite d'une économie parallèle quelle qu'elle soit sont :

1) des réseaux quasi gratuits et ouverts pour mettre les hommes/femmes en relation, facilement.

2) une organisation démocratique (entendez démocratie par tirage au sort). Sans cela, la mainmise du système financier sur tout projet à succès est inévitable.

Sans le point 1) il suffit de prendre contrôle du robinet et de le refermer, pour éteindre le réseau. Mon point de vue perso : nous sommes en train de vivre les dernières années de l'internet ouvert pour tous. Rappelons nous qu'avant la 1ère guerre mondiale il y avait plus de 300 opérateurs de téléphonie aux US, et dans les années 20, il n'y avait plus que Packard Bell. Gageons que dès que le milieu financier verra s'organiser des réseaux lui portant de réelles atteintes, il saura contre attaquer. C'est ce qui est arrivé à Kokopelli que les semanciers ont coincé car les lois européennes imposent pour avoir le droit de vendre une graine, de la faire homologuer, procédure très très coûteuse. Pour une assoce qui défend l'infinie variété des espèces locales, c'est un obstacle quasi insurmontable à un développement massif.

sans le point 2) la corruption suffit à faire basculer l'ensemble du système.

Chouard évoque très rapidement dans la deuxième vidéo le problème de confier à des machines complexes quelque chose d'aussi crucial que le vote (le problème est le même pour un tirage au sort). C'est l'obstacle majeur au développement de réseaux parallèles démocratiques basés sur les technologies "informatiques".

Comment organiser le contrôle d'une structure underground de grande ampleur mais diffuse par tirage au sort, sans recourir à l'emploi d'ordinateurs, c'est un challenge intéressant. Je pense pour ma part qu'il est temps de se rappeler que pour les tâches simples, quelques condensateurs et ampli-ops suffisent à faire des machines électroniques certes, mais simples et robustes aux attaques. Le logiciel il me semble, ne sera jamais la solution. (la détournement massif de bitcoins récemment va dans ce sens)

Et tout ça, bien sûr,...
Ca m'intéresse,
ça me parle,
ça me botte !

7. Le lundi, 1 août 2011, 21:58 par ManUtopiK

<quote>Comment organiser le contrôle d'une structure underground de grande ampleur mais diffuse par tirage au sort, sans recourir à l'emploi d'ordinateurs, c'est un challenge intéressant.</quote>

A part utiliser les pigeons voyageurs, c'est un challenge insoluble, ou alors nous n'avons pas la même définition d'un ordinateur (transistors : 0 et 1).
Tout comme la création monétaire par dividende universelle de manière anonyme est impossible, je pense qu'il va falloir faire des concessions ou détourner certaines de nos exigences.
Je pense aussi qu'il faut changer de perspective, le tirage au sort semble une bonne alternative. Utilisons-le dans nos structures en réseaux. Il ne faut plus penser pyramide et repenser nos modes de gouvernance (gouvernance d'une association, clubs, entreprises... jusqu'aux institutions) à l'ère des réseaux.
Tu pointes du doigt une chose importante. Économie et démocratie sont liées. On ne peut pas créer un système monétaire sans un ensemble d'entités ayant des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.
Je pense que c'est plutôt ça l'obstacle majeur au développement de réseaux démocratiques. Pas le tirage au sort (En même pas une heure, je te code ça sur tous les abonnées d'un site wordpress).
Le logiciel fait partie de la solution. Code is law.
La généralisation d'internet va-t-elle libérer les 4 premiers pouvoirs ? L'économie et la démocratie de demain seront-elles forkables ? Tout reste à faire et ça devient urgent. J'y travaille depuis un moment. Si vous voulez m'aider, contactez-moi !

Merci Merome pour ce bel article ! Bien écrit et tout, on sent qu'il y a de la réflexion et ça fait vachement plaisir de voir qu'il y en a qui se pose de véritables questions !

Rappel : le rapport Brundtland sortie du sommet de Rio en 1972 sur le développement durable explicite bien l'interdépendance des 3 piliers (économie, social, environnement) et précise que la gouvernance englobe ces 3 piliers. Jamais nous n'entendons parler de «gouvernement durable» ou de «gouvernance durable». Jamais nos gouvernants n'ont appliqué le DD sur leur mode de gouvernance...

8. Le lundi, 1 août 2011, 22:49 par Pierre lhoste

@manutopik : "En même pas une heure, je te code ça sur tous les abonnées d'un site wordpress"

Et en 10 minute un bon hacker te pourrit tes stats, et s'il est pas trop bourin, il ne laissera pas de trace que tu puisses détecter.

J'y réfléchis aussi, figure toi. Un langage turing-complet permet le hackage. Dès que tu as un "eval" ou equivalent en ce que tu veux (javascript, lisp,..), tu quittes le domaine de la robustesse. Si tu as plusieurs points d'entrée dans un système, tu augmente aussi les possibilités de l'infiltrer. Un réseau distribué est un cauchemard en sécurité. C'est parfait pour diffuser une information, et Mauvais pour en garantir l'intégrité.

Mais je rêve, comme toi de ce saint graal :)

9. Le lundi, 1 août 2011, 23:18 par ManUtopiK

Tu penses pyramide et pas réseaux !
Il ne s'agit pas de tirer au sort une personne qui aurait un pouvoir sur le tout, mais de tirer au sort des vrais «community manager» ou modérateur ou administrateur ou comme on veux, qui auraient un pouvoir très limité sur leurs sujets. Par exemple, créer un groupe local pour son quartier au sein d'une plateforme distribuée. Le modérateur, l'animateur, le maire virtuel, on l'appel comme on veux serait élu par tirage au sort...
Quel serait l'intérêt du hacker s'il n'y a plus de sommet ?
Thierry Crouzet disait qu'il fallait complexifier la société pour qu'elle soit moins corruptible. Les réseaux se prêtent bien à son raisonnement...

10. Le mardi, 2 août 2011, 00:35 par Frédéric Boutet

Salut Manutopik et Pierre Lhoste
On peut discuter des outils mais les outils ne feront pas les artisans du changement car il faut revenir aux racines, aux fondamentaux, à la base de tout ce qui nous lient.

L'homme crée des liens sociaux qu'il institutionnalise, il crée des institutions bien plus complexes que n'importe quel autre animal. Une "démocratie", un système judicaire...

Je ne crois plus du tout - comme Mérome qui cite E. Chouard - à un alternance politique dans ce système de "représentation" manipulée par les médias : c'est totalement illusoire, pire qu'inefficace : contre-productif par rapport à un avenir meilleur.

Nous sommes comme Noé devant le déluge : il n'y a qu'une solution, construire les conditions pour sauvegarder et re-créer la vie. Nous avons encore quelques temps pour nous organiser par internet. Mais ca ne va pas trop durer.

BREF :

Se loger et se nourrir dignement sont les bases sur lesquelles tous nous devrions pouvoir voter. Il faut donc créer un système totalement indépendant des élus et des banques pour se loger et se nourrir. Le reste n'a plus aucune importance ! Ce n'est que quand l'ancien monde se sera effondré que nous pourrons rediscuter des choses diverses comme internet comme outil pour la démocratie.

Fred

11. Le mardi, 2 août 2011, 01:42 par FilGB

Même si la qualité y baisse un peu en ce moment, j'aimerais voir parfois quelques-uns de tes billets sur "Le Plus" Merome...

Tu mérites une plus grande audience...

12. Le mardi, 2 août 2011, 16:53 par pierre lhoste

@Frédéric Boutet. Parfaitement d'accord. Et au risque de te paraître extrémiste, à mon sens, tendre vers l'autarcie (énergétique et alimentaire) en petits groupes est une nécessité. C'est ce que j'essaye de faire, avec pas mal d'amis, dans mon coin. Acheter 4 hectares de terre en Creuse, à l'heure actuelle, n'est pas le truc le plus bête que puisse faire un individu (ou groupe d'individus)

Quant-à la politique telle que possible dans le cadre de la 5ème ou de l'UE, cela fait du bien de pouvoir lire et dire haut et fort que c'est une supercherie, sans pour autant passer pour un obscurantiste. Et c'est très récent, cette tolérance. (comme quoi ça bouge)

13. Le dimanche, 7 août 2011, 23:30 par Vince Square

Débat très intéressant, je suis comme vous je n'ai pas la solution mais je cherche !!

14. Le mercredi, 24 août 2011, 20:01 par didier

Je partage le début de l'analyse,à savoir la "cause des causes". Je suis plus sceptique sur la pertinence de la "société parallèle".Elle peut effectivement exister,voire être prépondérante dans certains secteurs,mais ne pourra pas se substituer le système global. Ce système global étant sa cause et sa raison d'être.Je ne dis pas que c'est une voie sans issue. Il faudra la creuser d'avantage.
Quant au remplacement du vote par un tirage au sort,c'est intellectuellement séduisant. Sa réalisation concrète,son avenir immédiat sont plus que problématiques contrairement à la "société parallèle qui existe de fait.
Les idées sont lancées,le débat reste ouvert,là est l'essentiel.

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1. Le jeudi, 6 septembre 2012, 07:41 par Pearltrees

création monétaire

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