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Photographies

« Arabic Graffiti »

Proposant plus de trois cents photographies et illustrations en couleurs (1), des contributions de Huda Smitshuijzen Abifarès, Tala Saleh, Houda Kassatly et William Parry, des œuvres et réflexions de Hassan Massoudy, Malik Anas Al-Rajab, eL Seed, Hest1, Julien Breton aka Kaalam, L’Atlas, Aerosol Arabic, Native & ZenTwO, Zepha aka Vincent Abadie Hafez, etc., ce bel ouvrage anglophone, dû à un éditeur sis en Allemagne, permet de prendre la mesure de la créativité et du développement du graffiti dans le monde arabe, et par extension dans les métropoles occidentales. Liban, Bahreïn, Palestine, Maroc, France, Allemagne ou Pays-Bas, sur des murs ou des camions, dans des galeries ou tatoués à même la peau, jouant sur la calligraphie qu’ils réinventent ou la typographie qu’ils recomposent, les graffitis peuvent aussi se décliner en fresques monumentales et rendre compte d’une très grande richesse et diversité d’œuvres témoignant d’une inscription nationale, artistique ou revendicative.

Les artistes présentés travaillent seuls ou en collectifs. Certains ont pris des photographies à travers le monde, comme Rana Jarbou, l’une des rares femmes du livre, d’origine saoudienne, qui s’est consacrée à un relevé topographique de l’expression sociopolitique des graffitis dans onze pays arabes. Pascal Zoghbi, Stone ou Parry montrent comment le graffiti, bien avant son usage par les artistes de rue, a été un acte de protestation contre Israël, et utilisé en signe de solidarité ou de revendication en Cisjordanie, à Gaza et dans tous les camps de réfugiés de Jordanie, Syrie, Liban, avec une grande variété de styles.

En Palestine comme au Liban, plus que dans toute autre nation arabe, le graffiti est une véritable forme d’intervention urbaine et souvent une façon pour les organisations politiques de marquer leur territoire. Massoudy observe judicieusement que, si la calligraphie arabe a toujours joué un rôle social et politique, les graffitis l’exercent avec davantage de force encore, car les calligraphes sont intégrés dans la société, tandis que les graffeurs transgressent la loi.

Marina Da Silva

Journaliste.

(1Pascal Zoghbi et Stone aka Don Karl, Arabic Graffiti, From Here To Fame, Berlin, 2011, 200 pages, 24,95 euros.

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